La merveilleuse apparition de Ste Euphémie et de la Toute Sainte à St Païssios par le Métropolite Athanasios de Limassol
Lorsque je lui ai rendu visite en 1977, je suis resté plusieurs jours,
au cours desquels a eu lieu la fête de la Sainte Croix.
C'était le 14 septembre selon l'ancien calendrier, utilisé par le mont Athos.
Il a dit : « Nous aurons une agrypnie toute la nuit ce soir,
et le matin, un prêtre viendra et servira la Divine Liturgie. » (J'étais alors diacre.)
J'y suis ainsi resté, et à partir de 4h00 de l'après-midi
il m'a dit de faire les vêpres en disant la prière de Jésus, avec le Komboskini.
Nous avons prié pendant environ une heure et demie à deux heures avec le Komboskini. Ensuite, à 6 heures du matin, il m'a appelé, m'a fait une tasse de thé, et immédiatement après,
nous nous sommes séparés, chacun dans notre propre cellule,
qui était tout petite, là dans le désert.
Il a dit : « Nous prierons avec le Komboskini. »
Il m'a montré comment dire la prière de Jésus, avec quelles paroles, puis il a dit :
« Et je t’appellerai vers 6 heures », selon l'heure byzantine,
(c'est-à-dire vers minuit - 1h00 du matin)
pour lire l’office de prières de préparation à la Sainte Communion
et puis, nous continuerons jusqu'à ce que le prêtre vienne au matin.
Alors, j'ai essayé de faire ce qu'il m'a dit.
J'ai entendu l'Ancien, qui, toute la nuit, était à côté de moi, en train de prier.
Je l'ai entendu alors qu'il marchait de haut en bas, poussant des soupirs.
C'était vraiment une expérience émouvante,
parce que dans cet affreux désert complètement déserté, qui au vrai méritait bien son nom,
j'avais peur, mais l'Ancien était, disons comme un pilier inébranlable, qui priait à côté de moi.
Toutes les deux heures, il frappait sur le mur qui n'était pas vraiment un mur, car il se serait écroulé sous la moindre poussée supplémentaire.
Nous sommes allés à l'église.
Sa chapelle était une chapelle étroite et tout en long avec cinq icônes sur l'iconostase,
mais ne possédant qu’une seule stalle (plutôt un tabouret, à vrai dire).
Il m'a mis dans la stalle et s'est tenu à côté de moi.
Nous avons commencé à lire l’office de prières de préparation à la Sainte Communion. Quand nous avons atteint le verset qui dit :
« Marie, Mère de Dieu, précieux tabernacle embaumé de parfums »,
(Théotokion de la cinquième ode)
l'Ancien répondit avec le verset : « Gloire à toi, ô Dieu, gloire à toi… »
ou, pour les tropes de la Mère de Dieu, « Toute-Sainte Mère de Dieu sauve-nous ».
Chaque fois qu'il disait un verset, il faisait également une profonde prosternation.
Je me tenais à côté de lui, tenant la bougie, le regardant et lisant les odes.
Quand l'Ancien dit : « Toute-Sainte Mère de Dieu sauve-nous », il le dit d'une manière très angoissée.
J'ai directement commencé à lire : « Marie, Mère de Dieu… »
mais soudain, tout a changé…
Je ne peux pas comprendre ce que c'était exactement,
mais soudain, toute la cellule s'est illuminée…
comme un air subtil, pour ainsi dire, était entré dans la chapelle.
La veilleuse devant l'icône de la Vierge a commencé à osciller d'elle-même.
Alors qu'il y avait cinq kandilia sur l'iconostase, seule celle-là se balançait constamment.
Alors, je me suis tourné vers l'Ancien.
L'Ancien m'a fait signe de me taire,
et il s'est penché et est resté courbé pendant un certain temps
et je suis resté, la bougie à la main,
mais je n'en avais plus besoin car tout était illuminé.
En fait c'était une abondance de lumière, comme si le jour s'était soudainement levé.
J'ai attendu pendant un certain temps.
Ce phénomène ne s'est pas arrêté, et l'Ancien ne disait toujours rien. Après une demi-heure, je pense, à peu près aussi longtemps, j'ai commencé à lire seul, puisque l'Ancien ne voulait pas continuer ; il ne pouvait pas non plus me dire quoi que ce soit.
Je lisais donc l’office moi-même … jusqu'à ce que nous ayons atteint la septième prière de Saint Syméon le Théologien C’est alors que, très calmement, la veilleuse s'est arrêtée de bouger,
et les ténèbres de la nuit sont revenues, et j'ai eu encore une fois besoin de la bougie pour lire.
Quand l'office fut terminé, nous nous sommes assis dans la petite ruelle à l'extérieur de la cellule des Anciens.
Et je lui ai demandé : « Geronda, qu'est-ce que c'était ? »
Il a répondu : « Quelle chose ?
J'ai dit : « Cet incident dans l'église. Que s'est-il passé ?
Il a demandé : "Qu'est-ce que tu as vu ? »
J'ai répondu : « J'ai vu la veilleuse de la Toute Sainte se balancer d'avant en arrière
et toute la cellule était éclairée.
Il a demandé : « As-tu vu autre chose ?
J'ai répondu : « Non, je n'ai rien vu d'autre.
J'ai demandé « Que s’est passé ? Que penses-tu que c'était ?
Au fait, je dois vous dire que pendant ce temps-là,
mon esprit ne fonctionnait pas. Je n'avais ni peur, ni joie, ni…
pouvais-je y comprendre quelque chose ?
J'ai simplement vu ces choses en tant que spectateur.
Il a dit : « Rien, oh mon enfant, qu'est-ce que c'était ?
Ne sais-tu pas qu'ici, sur le mont Athos, la Toute Sainte
fait le tour de tous les monastères et cellules pour voir ce que nous faisons ?
Elle est venue ici aussi, y a vu deux imbéciles,
et a secoué la veilleuse, pour nous dire qu'elle est passée par ici. » Et ... il a ri.
Après cet incident de cette nuit
il m'a lui-même parlé de nombreux événements de ce genre dans sa vie,
parce qu'il était très ému.
C'était peut-être la raison pour laquelle l'Ancien et moi avions développé une relation si étroite
et qu'il m'avait confié beaucoup de choses qui le concernaient.
Cette nuit-là, il a également raconté l'événement de la visite que lui a faite la Sainte Grande Martyre Euphémie, ce que je pense devoir raconter parce que je l'ai entendu de la part de l'Ancien lui-même.
Pour faire court, bien sûr, voici ce qui s'était passé :
Je n’en connais pas la date exacte, il ne m'a pas dit quelle année, mais je suppose que c’était il y a quelques années.
Quand une nuit, après le retour de l'Ancien de Thessalonique où il avait eu un problème avec un évêque.Sainte Euphémie, la martyre, lui rendit visite, avec la Toute Sainte Mère de Dieu et Saint Jean le Théologien.
Vers 22h00, on frappa à la porte de sa cellule, là, dans ce désert !
L'Ancien a crié: « Qui est-ce? »
Elle a répondu : «Je suis Euphémie, ouvre-moi.
Il refusa d'ouvrir la porte, se demandant : « De quelle Euphémie s’agit-il ?
Il ne répondit donc pas, se disant que c'était une sorte de tentation.
Elle a frappé à la porte une seconde fois,
en lui disant : « Ouvre, Geronda. Je suis Euphémie. »
Il a répondu : « Je n’ouvrirai pas la porte », puis il se dit :
« Ce pourrait être une femme qui, juste par provocation, est venue au mont Athos,
déguisé en homme. Et la voici, maintenant ! Que dois-je faire ? »
Il m'a dit qu'il était englouti par des pensées sur ce qui se passerait si c'était quelque chose comme ça.
La troisième fois, elle a frappé à la porte - et sans qu'il l'ouvre - sont entrés aussitôt dans sa cellule, d'abord la Toute Sainte, vers qui l'Ancien a immédiatement couru dès qu'il l'a vue.
Il lui a baisé la main et elle a caressé sa tête. Puis derrière la Vierge Marie se trouvait saint Jean le Théologien, que l'Ancien embrassa également.
Sans rien lui dire, tous deux entrèrent dans la chapelle, laissant derrière eux
l'Ancien seul avec sainte Euphémie.
L'Ancien a demandé : « Qui êtes-vous ? »
Elle a répondu : « Je suis la martyre, Euphémie. »
L’Ancien déclara alors : «Pour voir si c'est la vérité, nous ferons trois prosternations, pour vénérer la Sainte Trinité.
Et en effet, il lui dit : « Quoi que je fasse, tu le feras aussi. »
Il fit le signe de la croix et dit :
« Dieu saint, Père et Dieu sans origine » etc. , que le Saint a répété. Ensuite, elle s'est assise avec lui pendant environ 7 à 8 heures.
Pour commencer, elle lui a raconté toute sa vie, à propos de laquelle l'Ancien nota qu'il ne connaissait pas Sainte Euphémie.
Il savait juste qu'il y avait une sainte appelée Euphémie, mais il ne savait rien de sa vie ni n'avait jamais rien lu sur elle.
Mais, comme il me l'a dit, pendant que la sainte lui racontait sa vie, qui elle était, où et quand elle était née, etc., son martyre, il voyait simultanément tout se dérouler devant lui.
En d'autres termes, comme s'il regardait un film, il a vu la vie de la sainte.
Et en fait, à la vision de son martyre, il ne cessait de soupirer et dans l’effroi, s'est exclamé
« Vraiment, n'est-ce pas, tant de souffrance pour une si jeune fille ?
Elle a répondu : « Que sont ces choses, père, par rapport au Royaume de Dieu ?
Si j'avais su alors ce que ces choses signifiaient pour Dieu, j'aurais désiré souffrir bien davantage. »
Comme vous le savez, les païens ont infligé un horrible martyre à Sainte Euphémie.
Quoi qu'il en soit, de nombreuses heures s'étaient écoulées, pendant lesquelles elle avait résolu les problèmes qu'il avait avec l'évêque tant et si bien que Sainte Euphémie est partie après avoir passé environ huit heures avec lui.
Il s’en est suivi en tout état de cause que sa cellule a dégagé un parfum surnaturel pendant plus de dix jours.
Et l'Ancien, pendant à peu près autant de jours, n'a accepté aucun visiteur.
Il ne mangeait ni ne dormait, mais était dans un état constant de contemplation (θεωρία) de Dieu,
car il avait reçu une grâce immense de cette sainte.
C'est pourquoi il avait une si grande vénération pour sainte Euphémie.
C'est pourquoi, plus tôt, le médecin avait dit qu’il croyait que l'Ancien s'endormirait dans le Seigneur ce jour-là, parce que l'Ancien célébrait toujours la fête de sainte Euphémie.
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