RUSSOPHILIE FRANÇAISE : Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu
Armand-Emmanuel-Sophie-Septimanie de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu est un officier, diplomate et homme politique franco-russe, né à Paris le 25 septembre 1766 et mort dans la même ville le 17 mai 1822.
Il est le deuxième président du Conseil des ministres en titre de l'Histoire de France.
- Au service de Louis XVI
Fils de Louis-Antoine du Plessis, duc de Fronsac, et petit-fils du maréchal de Richelieu1, Armand-Emmanuel de Vignerot du Plessis naît en 1766 à Paris.
En 1785, il entre dans les régiments de Dragons de la reine Marie-Antoinette, puis devint premier gentilhomme de la Chambre du roi Louis XVI.
Titré alors comte de Chinon, il est marié à l'âge de quinze ans à Rosalie de Rochechouart Faudoas, une enfant de douze ans qui souffrait d'une malformation. Les deux (très) jeunes époux sont séparés après la cérémonie de mariage et Armand-Emmanuel entreprend un tour de France et de Suisse avec son gouverneur-précepteur. Devenue bossue à l'âge de 14 ans, sa femme redoute que son mari, parti plusieurs années, prenne en horreur cette difformité.
Capitaine au sein du régiment des hussards, se trouvant à Paris quand est lancée la marche sur Versailles, il émigre peu après en Russie.
- Gouverneur d'Odessa
À la demande de la Reine, il quitte Paris en 1790 pour Vienne, afin de s'entretenir avec l'empereur Joseph II d'Autriche, frère de la souveraine, sur les développements de la Révolution.
Ce dernier étant mort avant son arrivée, il se rend à Francfort pour assister au couronnement du nouvel empereur, Léopold II qu'il suit à Vienne, et de là rejoint l'armée russe en compagnie du prince de Ligne et du comte de Langeron. Ils atteignent à temps le quartier général de l'armée russe basé à Bender en Bessarabie2 pour participer à la prise de la ville d'Izmaïl par le général Souvorov. Richelieu est décoré par Catherine II de l'ordre de Saint-Georges, avec épée d'or.
Après un retour à Paris pour servir Louis XVI puis des missions de diplomate à Vienne, il s'engage dans l'armée des émigrés menée par Condé.
Après les défaites de cette dernière, Catherine II lui propose de s'engager au sein de sa propre armée ; il accepte et devient rapidement général de corps d'armée, mais est contraint de démissionner en raison d'intrigues menées par ses rivaux.
En 1803, le tsar Alexandre Ier, qui succède à Paul Ier, le nomme gouverneur de la ville d'Odessa et de la Nouvelle Russie3, région qui englobait tout le sud de la Russie et qu'il fallait coloniser et peupler, poste qu'il conserve jusqu'en 1814.
Il est reconnu comme l'artisan du développement de la ville d'Odessa, petit village qu'il a transformé en capitale de cette province conquise aux Turcs. La « perle de la mer Noire » garde encore en souvenir sa statue en haut de l'escalier qui domine le port 4. Il reste une figure particulièrement populaire auprès de la population de cette ville, en ce début de XXIe siècle.
En 1806 et 1807, il mène plusieurs expéditions dans le Caucase lors des guerres contre l'Empire ottoman et participe à la conquête de la Circassie et de la Bessarabie. En 1812, alors que la France et la Russie se déclarent la guerre, Richelieu est sur le point de rejoindre la Volhynie, où sont basées ses troupes et ainsi rejoindre l'armée russe. C'est à ce moment-là que la peste fait son apparition à Odessa. Au lieu d'abandonner la ville pour prendre le commandement militaire où il était appelé par le Tsar, il reste auprès de la population pour la soutenir contre le fléau qui la décime. Au bout de deux ans, le gouverneur parvient par ses mesures à l'éradiquer totalement. Entre-temps, l'armée russe, alliée à la Prusse et l'Autriche, repoussant les armées napoléoniennes, est entrée en France. Il décide alors de rejoindre les troupes russes et de retourner en France. Il regrettera toujours de ne pas retourner en Russie, où il était demeuré quinze ans de ses meilleures années.
Entre 1808 et 1811, il fait édifier la première villa européenne avec un jardin exotique à Oursouf5 et qui existe toujours, dans le parc de l'établissement de cure Pouchkino, à cent mètres de la mer 6.
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