L’icône de la vie de sainte Marie l'Egyptienne
L’icône de la vie de sainte Marie l'Egyptienne
Le cinquième dimanche du Grand Carême commémore la vie de sainte Marie l’Égyptienne, une sainte ascète bien connue qui a vécu à la fin du 5ème/début 6ème siècle. Voici une brève biographie de la sainte, avec des scènes de l'icône de sa vie .
Cette icône est une icône de la Sainte avec des scènes de sa vie figurée dans la bordure.
Scènes de la vie de Sainte Marie |
Marie est née en Egypte. A l'âge de douze ans elle quitte ses parents pour vivre une vie de débauche à Alexandrie. Vivant tantôt en mendiant, tantôt en filant le lin, elle s'offre quasiment au premier venu, pas pour compléter son revenu, mais gratuitement, pour satisfaire un désir apparemment insatiable.
Marie est arrêtée par une force invisible quand elle veut entrer dans l'église |
Marie reçoit l'appel du désert «Si tu traverses le Jourdain, tu trouveras le repos" |
A l'église de Saint-Jean-Baptiste et la traversée du Jourdain en bateau |
Les luttes de Marie dans le désert (maintenant avec un nimbe) |
Durant ces années, ses vêtements deviennent si usés qu’ils finissent par disparaître, la laissant nue, elle se nourrit de rares plantes et d'herbes sauvages qui poussent dans le désert. Au début de sa vie érémitique - les dix-sept premières années en fait - elle est assaillie par de nombreuses tentations, principalement liées à son ancienne vie de débauche. Se jetant dans la miséricorde du Christ, elle parvient à traverser ces passions, changeant le feu du désir charnel en flamme d'amour divin.
puis lui donne son manteau |
C'est à cette époque qu’il y a dans un monastère du désert près du Jourdain. un hiéromoine du nom de Zosime. Selon la tradition locale, dès le début du Grand Carême les moines quittent le monastère et errent dans le désert, passant le temps jusqu'au dimanche des Rameaux dans la solitude et la prière. Seul dans le désert, il est donné à Zosime de voir Sainte Marie, nue, noircie par le soleil, les cheveux blancs comme la neige. A la recherche de nourriture spirituelle, Zosime prie l'apparition de lui accorder une ou deux paroles salvatrices, mais Marie s'enfuit loin de sa vue. Cependant il est stupéfait d’entendre soudain Marie, l’appeler par son nom, Zosime, alors qu’ils ne se sont jamais rencontrés, et elle lui demande de lui jeter son manteau pour en couvrir sa nudité.
La rencontre de Marie et Zosime Marie et Zosime s'inclinant l’un devant l'autre; | en arrière plan : Marie priant |
Percevant la sainteté de la femme, Zosime se prosterne devant elle et lui demande sa bénédiction. Mais Marie, fait de même, elle se prosterne devant le hiéromoine, et pendant un certain temps les deux, prosternés l’un devant l'autre, se demandent réciproquement «Bénis-moi ...» Après cela, Marie lui demande la permission de se retirer sur une colline voisine pour prier. Elle s’éclipse et bientôt la distance ne permet pas à Zosime de distinguer les paroles de la sainte, après quelque temps, il la voit en lévitation au-dessus du sol. C’est alors qu’en bon moine il se demande dans son cœur si cette femme est vraiment une sainte, un ange, ou une illusion démoniaque. Quand Marie a fini sa prière elle revient à Zosime et lui dit: «Est-ce que tes pensées à mon sujet te troublent, Abba, et te demandes-tu si je suis un esprit, et si ma prière est feinte? Sache, saint père, que je ne suis qu'une femme pècheresse, bien que je sois protégée par le saint baptême. Et je ne suis pas un esprit, mais la terre et des cendres, et de la chair seule "Et à ces mots elle se signe sur le front, les yeux, la bouche et la poitrine, en disant: «Que Dieu nous défende du malin et de ses mauvais desseins, car féroce est son combat contre nous ».
Convaincu alors de sa sainteté, Zosime se jette à ses pieds et la supplie de lui en dire davantage sur sa vie sainte. Marie, remplie de honte, le relève et lui raconte toute son histoire.
Zosime suppliant Marie de lui raconter sa vie, puis la recevant |
Quand le jour est arrivé, Zosime voit Marie apparaissant sur l'autre rive de la rivière. Elle fait le signe de la croix et traverse le Jourdain, marchant sur l'eau. Après avoir reçu la sainte communion en pleurs, elle dit: «Maintenant, Seigneur, laisse Ton serviteur s'en aller en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut» (Luc 02:29). Elle prend alors congé de Zosime, lui demandant de la rencontrer l'année suivante à l'endroit où ils s'étaient rencontrés.
Lorsque l'année est passée, Zosime, va à l'endroit convenu, et il trouve le corps de la Sainte étendu sur le sol, les bras croisés et le visage tourné vers l'Orient. Il peut alors lire ces paroles tracées sur le sol par la Sainte: "Abba Zosime, enterre ici le corps de l'humble Marie, rends ce qui est de la poussière à la poussière, après avoir prié pour moi. Je suis morte le premier jour d’Avril, le soir même de la Passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, après avoir pris part à l'Eucharistie ".
Après avoir vainement tenté de creuser la terre avec un bâton, il voit soudainement un lion qui s'approche du corps de Marie et lui lèche les pieds. Sur les ordres de l'Ancien, la bête creuse alors un trou avec ses griffes, dans lequel Zosime place avec dévotion le corps de la Sainte.
Enterrement de Sainte Marie |
À son retour au monastère, il raconte ce qui s'est passé, après avoir prêté serment de garder le secret de Marie. Les moines émerveillés par la grâce de Dieu, honorent la mémoire de la Sainte comme un exemple de la miséricorde de Dieu et la puissance transformatrice, se transmettant l'histoire de bouche à oreille. Cent ans plus tard, Saint Sophrone, patriarche de Jérusalem, après avoir entendu l'histoire la transcrit.
Les saints Pères ont placé la célébration de la mémoire de Sainte Marie d’Égypte à la fin du Grand Carême comme un encouragement pour tous ceux qui ont négligé leur salut, en proclamant que la repentance peut les ramener à Dieu, même à la onzième heure.
(version française par Maxime le minime de la source)
En toi, vénérable Mère, la divine image se reflète exactement. Afin de
lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ ;
et par
ta vie tu nous apprends à mépriser la chair,
qui passe et disparaît,
pour nous occuper plutôt de l’âme,
qui vit jusqu’en la mort et au-delà.
C’est ainsi que ton esprit se réjouit,
sainte Marie, avec les anges
dans le Ciel.
Apolytikion de sainte Marie l’Égyptienne, t.8
par P.Nicholas Kastanas
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