Est-ce bien l'amour qui nous rend aveugles à ce point ?
Si quelqu'un peut et a le courage de m'expliquer ce qui suit qu'il ne se gêne surtout pas :
- Nous avons un nouveau président qui ne s'est jamais marié et a eu quatre enfants, je crois, de la même femme dont il ne s'est pas séparé, lors de la campagne présidentielle de celle-ci il y a cinq ans, alors qu'il vivait déjà avec une autre femme. On nous a fait penser qu'il s'agissait là d'un certain respect des convenances mais je n'ai pas bien compris lesquelles... En tout cas on peut légitimement penser que l'institution du mariage n'est pas quelque chose qui importe énormément au nouveau chef de l'état pour ne pas dire qu'il est carrément contre d'une manière que l'on pouvait encore naguère considérer comme "anticonformiste"...
- Parallèlement à cela le même chef de l'état s'apprête à favoriser le mariage - qui l'eût cru , qui l'eût dit ? - mais pour les homosexuels... allez comprendre pourquoi un tel désintérêt pour la chose coexiste dans la même personne avec l'intérêt le plus enthousiaste...
- Dans la continuité il est sans doute prévu que les couples homosexuels pourront adopter des enfants. Les couples hétérosexuels auront à mon avis bien du mal à avaler que l'on facilite l'accès à l'adoption pour des couples de même sexe alors qu'on leur demande, à eux, un dossier à l'issue incertaine, bien long à mettre en place, des plus sourcilleux et bourré d'épreuves pour prouver qu'ils forment irréprochablement un couple des plus "normalisés" afin que leur demande d'adoption soit acceptée.
- On a du mal à comprendre également comment des enfants adoptés par des couples "normalisés" - qui généralement assez tôt n'ont qu'une idée fixe en tête, celle de retrouver leurs parents biologiques, seraient moins malheureux et moins obsédés par des retrouvailles avec leurs "vrais" parents quand ils auront des parents adoptifs de même sexe. On aurait plutôt tendance à penser que cela pourrait compliquer encore davantage leur vie et alourdir les bagages qui leur seront fourgués pour traverser cette "chienne de vie"...
- Toujours à propos de mariage on peut encore se poser une autre question : comment avec tout ce qui précède peut-on voir coexister dans une même société à la fois des procès à fin de divorce à torts exclusifs, qui accordent donc au mariage une importance très grande, et le concubinage, le pacs et les mariages blancs ou "gris" de plus en plus nombreux en effet...
- pour ne pas quitter le sujet il faut savoir que désormais le nombre de mariages dits "gris" est en augmentation exponentielle au point qu'une association s'est créée pour en défendre les victimes et que des avocats se sont spécialisés dans les procès pour "escroquerie conjugale". Les auteurs - surtout mâles - de ces "délits" semblent souvent bizarrement être originaires des mêmes lieux exotiques par parenthèse...
- Par la même occasion il faut rappeler ici qu'il est de notoriété publique que la polygamie est interdite selon les lois de notre pays. Je n'en donnerai pour preuve que le divorce peut être prononcé à tort exclusif pour "simple" adultère dans notre pays. Et pourtant - mais nous n'en sommes pas à une contradiction près depuis que j'ai commencé à écrire - il est non moins connu que des familles entières, venues de pays où la polygamie est légale, ont importé sans le moindre souci - ou presque - leur pratique conjugale chez nous.
- etc.
J'avouerai que j'ai du mal à comprendre dans quel pays nous vivons, dans quelle société nous sommes, dans quelle culture, quel en est le système de valeurs s'il y en a un, et je ne pense pas qu'on ait jamais atteint un tel degré de confusion mentale. D'ailleurs, pour abréger, car je crains que la liste des contradictions au milieu desquelles nous vivons ne soit interminable autant qu'absurde, je poserai une seule et dernière question :
Comment peut-on tenir si aisément et si fréquemment, en ces lieux et à cette époque, un discours moral bien pensant, assorti de jugements et de sévères condamnations découlant d'un système de pensée qui, en aucun cas pourtant ne peut être généralisable, ni considéré à fortiori comme universel, puisque chacun est désormais censé produire légitimement le sien, selon que cela correspond à sa "personnalité", à ses goûts, à ses tendances etc. – l'usage étant désormais totalement confondu avec la norme sauf que chacun est sa propre norme. C'est bien là la contradiction la plus incroyable. Pourtant... les deux coexistent sans que quiconque ne s'en émeuve. C'est dire dans quel état de déliquescence cervicale nous baignons, dans quel aveuglement nous avançons...
Maxime le minime
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