MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (4)
Un jour, il advint que sur le chemin du retour, il aperçut sur le bord de sa route un enfant mort des suites de la morsure d'une énorme vipère, qui était encore allongée près de sa victime. Devant cet horrible spectacle, Pantoléon recula de frayeur, puis, s'étant ressaisi, il se dit: « Le moment est venu pour moi de m'assurer que tout ce qu'Hermolaüs m'a dit est bien vrai ». Il regarda le ciel et dit: « Seigneur Jésus-Christ, bien que je sois indigne de T'invoquer, si Tu veux que je devienne Ton serviteur, manifeste Ta puissance, et fais qu'en Ton Nom cet enfant s'anime et que la vipère crève ! ». L'enfant se leva sur le champ, comme s'il sortait du sommeil, et la vipère se fendit en deux. Pantoléon crut alors pleinement au Christ et, tournant ses yeux charnels et ses yeux spirituels vers le ciel, il rendit grâce à Dieu qui l'avait fait sortir des ténèbres vers la lumière de la connaissance, en versant d'abondantes larmes de joie. Il se rendit en hâte chez le saint presbytre Hermolaüs, lui raconta ce qui était arrivé et tomba à ses pieds en demandant le baptême. Le vieillard sortit de la maison et s'en alla en compagnie du jeune homme voir la vipère morte: l'ayant vue, il rendit grâce à Dieu pour ce miracle qui avait amené Pantoléon à Le connaitre. De retour chez lui, il baptisa le jeune homme au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, célébra la liturgie dans la maison, et fit communier le nouveau chrétien aux divins mystères du Corps et du Sang du Christ.
Après son baptême, Pantoléon resta sept jours auprès du vieillard, recevant l'enseignement que lui communiquait la grâce du Christ par la bouche d'Hermolaüs. Il abreuvait son âme à la source d'eau vive, pour qu'elle puisse produire une abondante récolte de fruits spirituels. Le huitième jour, il rentra chez lui et rencontra son père.- Où étais-tu pendant tous ces jours, mon fils ? Je me suis inquiété pour toi.
-J'étais avec mon maître dans le palais de l'empereur; nous soignions un malade que l'empereur aime beaucoup, et nous ne l'avons pas quitté tant que la santé ne lui a pas été rendue.
En prononçant ces paroles, le saint ne mentait pas, mais exposait les faits de manière allégorique et mystérieuse. Son « maître» était pour lui le saint presbytre Hermolaüs, le « palais de l'empereur », la chambre secrète où s'accomplissaient les saints mystères, et le « malade », sa propre âme que le Roi Céleste aimait tant qu'Il la soigna de Ses traitements spirituels sept jours durant.
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