Mensonge proféré et mensonge médité, par St Grégoire le Grand
Aussi longtemps que j'aurai la respiration, que le souffle de Dieu sera dans mes narines, mes lèvres ne proféreront rien d’inique, ma langue ne méditera pas le mensonge. (Job 27,3)
"Ce qu’il a d’abord appelé iniquité, Job l’appelle
ensuite mensonge, car tout mensonge est une iniquité,
comme toute iniquité est un mensonge, puisque, de toute
évidence, tout ce qui se dissocie de la vérité s’éloigne
nécessairement de ce qui est juste. Seulement, il y a une
notable différence entre les deux mots qu’il utilise successivement : proférer, puis méditer. Méditer le mensonge est parfois pire en effet que le dire ; proférer un
mensonge résulte fréquemment d'un mouvement d’humeur tandis que le méditer révèle une malice étudiée.
Or, qui pourrait ignorer la distance qui sépare, dans
l’estimation de sa culpabilité, un mensonge commis par
emportement de celui que l’on accomplit avec préméditation ?"
St Grégoire le Grand
Commentaire moral du Livre de Job (Moralia)
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