Ma première rencontre avec St Paisios par P. Methodios Alexiou
"J'étais allé au monastère de Stavronikita à la recherche d’une sainte personne, qui aurait un lien vivant avec Dieu afin qu'il puisse me montrer le chemin du salut. Lorsque je discutais avec l’higoumène, il m'a dit: «Près de nous vit un moine, qui a une grande expérience personnelle de Dieu. Habituellement, il ne reçoit pas d'hôtes. Allez le voir avec un moine de notre monastère, et Dieu aura ses moyens pour vous aider. »
C'est un après-midi au printemps. Nous montons et tournons à gauche. Ensuite, nous descendons dans une combe et montons à nouveau. Il y a une grande excitation, de la peur et la soif de l'âme à l'intérieur de nous. Je n'échange que quelques mots avec le moine qui m'accompagne. Nous approchons. Mon cœur bat fort. Les genoux tremblent du manque de force et du sentiment d'indignité de rencontrer un saint Ancien. J'imagine que je vais être aveuglé par la lumière et tomber au sol par la puissance de son amour. J'ai le sentiment qu'à la cabane je rencontrerai Dieu et cette expérience changera ma vie. Mais est-ce que je cherche quelque chose de trop grand pour moi, ou peut-être que ma venue ici est une impudence ? Maintenant, je n'ai pas le temps de réfléchir ou de revenir en arrière. Nous y sommes.
Quand nous arrivons, j'ai le sentiment que tout se passe à un autre niveau. Il y a tout ce qu'il faut et rien n'effraie ni n'impressionne par sa grandeur. Devant la cour, il y a une petite porte faite de vieilles planches, une cloche pour appeler l'Ancien et une boîte avec des lokoums turcs avec écrit sur une pancarte: "Prenez comme une bénédiction". Autour de nous, il y a un silence total. On n’entend aucun bruit. L'air frais qui souffle à travers l'olivier et le cyprès produit un son paradisiaque qui vous accueille amicalement. Plus loin, on aperçoit une cellule basse et ascétique au toit métallique. Il y a quatre ou cinq marches qui mènent à une petite porte.
"Geronda, bénis", crie le moine et mon excitation atteint son paroxysme. Un instant plus tard, je vois devant moi un visage dont les caractéristiques humaines se combinent avec la lumière divine. On peut y voir l'humilité et la fatigue causées par la vie ascétique mais en même temps, ses traits sont pleins de joie, de lumière et d'amour.
" Père, bénis, ", répond Père Paissïos au moine et lui murmure en même temps: "Gloire à toi, ô Dieu". Un profond soupir monte de son cœur. Il tourne son visage vers moi et sourit d'une manière plus pure qu'un sourire de petit enfant quand il voit autour de lui des anges - comme le disait parfois l'Ancien. Puis il dit : « Entrez. Bienvenue ! Que recherchez-vous ? » Je suis incapable de répondre à sa question. Soudain, je remarque que le moine qui m'a accompagné est parti et je suis seul avec l'Ancien. Je commence à pleurer abondamment. Je me tais et le regarde. Il me semble que j'ai déjà reçu ma réponse et je n'ai pas besoin de lui dire quoi que ce soit. Il baisse la tête et répète sans cesse : «Seigneur, miséricorde» et «Gloire à toi, ô Dieu».
Après cette rencontre, j'ai rencontré l'Ancien à plusieurs reprises. J'ai toujours ressenti la même joie indescriptible en moi. Mes questions ont trouvé leurs réponses devant lui avant même que j'aie eu le temps de les lui demander. Les larmes de joie et de consolation intérieure étaient mes mots pour lui. Là, renouvelé, j'ai senti que j'étais dans un monde totalement différent. Si l'Ancien voyait qu'une personne n'abordait les choses qu’avec sa raison – ce qu'il considérait comme un obstacle à la rencontre avec Dieu – il recevait vraiment la personne et l'emmenait totalement ailleurs. Il n'attendait qu'une seule chose de vous : que vous vous livriez humblement et avec amour entre les mains de Dieu. Et tout en priant Dieu avec un cœur douloureux, Il vous nourrissait et vous donnait à boire, afin que tout votre être soit nourri."
Π. Μεθοδιος Αλεξιου
Séminaire à l'Académie Laïque de Valaam,
version française par Maxime le minime
d'après la source
Commentaires