Désir d'œuvrer au bien de l'humanité et progrès par le saint starets Ambroise d'Optino



Vraiment pouvons-nous dire qu'il y ait le moindre indice d'un développement moral de l'humanité vers la perfection ?
 Non, ce n'est pas l'humanité en général qui peut atteindre la perfection morale sur terre (perfection qui est d'ailleurs imparfaite), mais c'est bien plutôt le croyant, en tant qu'individu, dans la mesure même où il accomplit les commandements de Dieu, et selon le degré de son humilité. Quant à la perfection finale, la perfection totale, on l'obtiendra au ciel, dans la vie éternelle, dont la vie éphémère sur terre n'est que la préparation, tout comme les années de scolarité d'un jeune servent de préparation à son futur métier. Si la destinée de l'homme était limitée à son existence terrestre, si tout prenait fin ici-bas, pourquoi donc l'apôtre Pierre déclarerait-il: «La terre, avec les œuvres qu'elle renferme, sera consumée » (2P : 3, l0) ? En ajoutant ensuite: «Mais ce sont de nouveaux cieux et une terre nouvelle que nous attendons selon sa promesse, où la justice habitera » (v. 13). Sans la vie éternelle et bienheureuse, notre séjour terrestre serait dénué de toute valeur et absurde. 

Le désir d'œuvrer au bien de l'humanité est très louable, mais il se situe dans une fausse perspective. Le Roi prophète David disait: « Évite le mal et fais le bien» (Ps 34, 1S). Mais de nos jours, c'est tout le contraire. Tout le monde, désire bien - en paroles du moins - œuvrer pour le bien du prochain. mais personne ne se soucie de commencer par se libérer d'abord de son propre mal pour ensuite, seulement, se préoccuper du salut de son prochain. La jeune génération, avec son programme bien planifié au bénéfice de l'humanité, est semblable au collégien qui, avant même d'avoir fini ses études, rêve déjà de devenir professeur ou recteur d'université Mais inversement, on peut tomber dans l'autre extrême en se disant: « Puisque nous ne pouvons pas faire progresser toute l'humanité, il est totalement inutile de faire quoi que ce soit. » Le chrétien, lui, doit œuvrer pour les autres selon sa situation et ses forces, mais qu'il le fasse en son temps et selon l'ordre qui convient, tel que je l'ai indiqué. Enfin c'est à Dieu et à Sa sainte volonté qu'il nous faut attribuer la réussite de notre entreprise.

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