Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mercredi 24 mai 2017

Chemin vers la découverte du Royaume intérieur, un beau texte de P. SIMEON


« Celui qui a acquis l’amour a Dieu en lui
et son esprit est toujours en Dieu »
Saint Jean Cassien

Texte d'ouverture du 10ème pèlerinage aux reliques de Saint Jean Cassien  à Marseille - organisé par la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale  - de Pr. Simeon

Le Christ est ressuscité !

À travers ce Te Deum nous ouvrons avec une certaine timidité la dixième édition de notre Pèlerinage autour des reliques de Saint Jean Cassien. Le Pèlerinage de cette année est, sans doute, l'accomplissement des neuf éditions antérieures, un couronnement de tous nos efforts au cours de cette période, depuis le premier Pèlerinage (celui-ci s'étant déroulé en 2008).

Comme chaque année, j’ai essayé de préparer un sermon basé sur l'héritage spirituel laissé par Saint Jean Cassien, que nous célébrons particulièrement ces jours-ci.

Je voudrais commencer en vous rappelant le conseil donné par le Saint Apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens, qui pourrait nous paraître surprenant et énigmatique, mais je suis convaincu que nous allons le redécouvrir comme profondément révélateur, nous qui essayons de suivre le Christ avec foi : « ceux qui pleurent soient comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s’ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s’ils ne possédaient pas, ceux qui tirent profit de ce monde comme s’ils n’en profitaient pas vraiment»[1]. Nous observons que l’Apôtre nous demande avec insistance non pas d’être hypocrites – comme on pourrait l’interpréter à première vue – mais plutôt d’être comme si ..., à chaque fois que nous pourrions éprouver la tentation d'accepter d'avoir au détriment d'être. En d’autres termes, l’Apôtre nous dit que notre ascension spirituelle et notre édification intérieure ne devraient pas être entravées par notre attachement pour ce qui est matériel et passager, et que notre regard devrait toujours être dirigé vers le Christ, notre Sauveur. L’Apôtre nous fait comprendre que ceci est la condition authentique de chaque chrétien : celle d’assimiler toujours le fait d’être comme si ..., dans une parfaite harmonie avec sa volonté, tout au long de sa vie.

Le paradoxe de la bonne éducation, comme frein à l’édification intérieure

Mais comment accomplir cela ? Nous sommes habitués dès l’enfance, et parfois même éduqués, à vouloir chercher et détenir un maximum de biens, à faire des efforts pour acquérir (amasser) de petites fortunes, à avoir !... et ne plus jamais manquer de rien. Mais toutes ces habitudes peuvent devenir très nuisibles pour l'âme, car elles grandissent au fil du temps avec nous et, en nous dominant, elles étouffent notre vie spirituelle[2]. Et pour quelle autre raison sont-elles dangereuses ? Parce que personne dans notre vie ne nous enseignera à les laisser de côté, sauf si nous approfondissons l'enseignement chrétien. Le Christ, notre Seigneur, nous avertit que « ce n’est pas du fait qu’un homme est riche qu’il a sa vie garantie par ses biens »[3] et qu’il est très dangereux pour nos âmes de nous raccrocher aux biens matériels, et de mettre notre confiance en ces biens plus qu’en Dieu, qui est la source de toute grâce. C’est pour cela que le conseil de l’Apôtre ne laisse aucune équivoque : on doit chercher toujours à être, et non pas à avoir, car autrement nous risquons de perdre non seulement cette vie terrestre, mais surtout la vie éternelle. Les Saints Pères nous révèlent, comme aide pour notre réussite, que la souffrance et les privations, si elles sont autorisées par Dieu et si nous les assumons, sont pour nous de grands maîtres, tout au long de notre vie, et l’on se doit de ne pas les ignorer.

Dans son Épître aux Galates, l’Apôtre Paul rajoute un autre conseil à celui que je viens de citer : « marchez sous l’impulsion de l’Esprit et vous n’accomplirez plus ce que la chair désire. Car la chair, en ses désirs, s’oppose à l’Esprit – et l’Esprit à la chair ; entre eux, c’est l’antagonisme – pour que, ce que vous voulez faire, vous ne le fassiez pas »[4]. Par conséquent, la liberté que Dieu nous a accordée, on doit l’utiliser avec beaucoup de responsabilité, sachant bien que nous sommes dans une guerre permanente, que souvent (de la manière la plus naturelle possible), nous choisissons les choses matérielles à la place des choses spirituelles, et que ces choix deviennent des obstacles pour notre édification spirituelle. Et le même Apôtre nous révèle ailleurs : « Ne vous faites pas d’illusions : Dieu ne se laisse pas narguer ; car ce que l’homme sème, il le récoltera. Celui qui sème pour sa propre chair récoltera ce que produit la chair : la corruption. Celui qui sème pour l’Esprit récoltera ce que produit l’Esprit : la vie éternelle »[5].

C’est sur cet enseignement, accentué également par Saint Jean Cassien à plusieurs reprises, que je voudrais m’attarder dans ce qui suit.

L’ascèse assumée ou la nécessité du bon choix

La condition de l’homme après la chute dans le péché ancestral est marquée d’impuissances dont la plus évidente est celle de la difficulté avec laquelle l’homme arrive à subordonner sa propre volonté, comme le témoigne l’Apôtre Paul : « le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais »[6]. Saint Jean Cassien nous dit que l’homme « désire obtenir la chasteté du corps, sans le secours de la mortification ; acquérir la pureté du cœur, sans la fatigue des veilles ; devenir riche en vertu, sans efforts pénibles ; posséder le trésor de la patience, sans passer par les injures ; pratiquer l'humilité chrétienne, sans renoncer aux honneurs du monde ; concilier le renoncement de l'Évangile avec l'ambition du siècle ; servir Notre-Seigneur, sans se priver de la louange des hommes ; prêcher la vérité, sans blesser jamais personne ; elle voudrait enfin acquérir les biens futurs, sans perdre toutefois les biens présents »[7]. En d’autres mots, l’homme désire naturellement le confort matériel, il cherche toujours la plénitude sans être disposé à faire des offrandes, ou à renoncer aux choses matérielles pour avoir les choses spirituelles. Et alors que pouvons-nous faire ? Comment faire pour que les choses matérielles ne nous dominent pas ?

Le conseil le plus profond est d’essayer de ressembler le plus possible au Christ, Celui qui, malgré le fait qu’Il pouvait tout avoir, en tant que vrai Dieu et Maître de toute la création, a accepté la condition de ne posséder aucun bien, et a assumé cela afin de nous montrer que ceci est l’unique chemin pour Le suivre. « Si quelqu’un veut venir à Ma suite – nous dit le Christ- qu’il se renie lui-même (...) quel avantage l’homme a-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? »[8]. Et lorsque quelques-uns des disciples ont désiré Le suivre, le Christ leur a dit de prendre garde car « les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids ; le Fils de l’homme, Lui, n’a pas où reposer la tête »[9] et leur a conseillé plus tard lorsqu’Il les a envoyé prêcher : « ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun deux tuniques »[10], pour que tout ceci ne devienne pas un obstacle pour le travail auquel ils ont été appelés et qu’ils ont accepté avec foi. Le Seigneur nous avertit donc que la vraie condition de celui qui veut Le suivre ne peut être que d’avoir une grande modération par rapport aux choses matérielles et de se remettre avec confiance entre les mains de Dieu, sans aucune hésitation.

Le jeûne et la prière soutiennent la vie en Christ

Concernant la lutte permanente de l’âme avec le corps et, parfois, pour les plus ardents, la lutte de leur corps avec l’âme, celle-ci est surmontée de la même façon que rappelé précédemment, c’est-à-dire uniquement par la modération (ayant comme méthode le jeûne proposé par l’Église) et par l’entière confiance en Dieu (cette dernière étant mise en œuvre concrètement par la prière). « Car le jeûne, dit St. Syméon le Nouveau Théologien, ce médecin de nos âmes, chez l’un apaise les inflammations et les mouvements de la chair, chez l’autre calme l’irascibilité, chez un autre encore chasse la torpeur, chez celui-ci il excite l’ardeur, chez celui-là il redonne à l’intelligence sa pureté et la rend libre de mauvaises pensées (…) le jeûne dissipe peu à peu l’obscurité et le voile que le pêché étend sur l’âme, et il chasse comme le soleil la brume »[11]. « Luttons pour nourrir et accroître en nous-même par la pratique des commandements le feu divin grâce auquel la lumière divine prend toujours plus d’éclat et de force »[12], et par la prière « fais de Dieu un ami et tu n’auras pas besoin de l’aide des hommes »[13], nous dit le même Père Syméon, et nous allons voir « Dieu demeurant en nous en tant que lumière »[14].

Mais alors, le corps apaisé laissera-t-il automatiquement l’âme s’élever ? Comment être en même temps pondéré pour les choses matérielles et ardent pour les choses spirituelles ; être toujours mesuré pour les choses de la chair, mais plein de passion pour les choses spirituelles ; sage et pondéré dans le corps, mais enthousiaste dans l’âme ; posé et équilibré pour le corps, mais brûlant dans l’âme ? Eh bien, tous ces aspects restent des questions auxquelles tout chrétien cherche des réponses jour après jour, pas à pas, et je répète le conseil de l’Apôtre : de se réjouir comme si on ne se réjouissait pas, de pleurer comme si on ne pleurait pas. Pour tous ces aspects, mais aussi pour bien d’autres, le chemin reste le même : la pratique de la prière et du jeûne.

En ce qui concerne le contrôle de notre volonté et relativement à cet antagonisme entre les choses de la chair et celles de l’esprit, Saint Jean Cassien nous révèle lui aussi l’étonnante sagesse de Dieu, qui a fait en sorte que cette impuissance – née en nous suite à la désobéissance des premiers hommes dans l’Éden – devienne finalement très utile pour l’homme. Ainsi, sur le plan pratique, Saint Jean Cassien dit que « le combat de l'esprit et de la chair nous est utile en faisant naître des retards, des entraves salutaires. La pesanteur du corps retient l'esprit qui s'égare dans ses pensées, et lui donne, en mettant un obstacle à leur exécution, le temps de se reconnaître et de se repentir (...) nous voyons que le combat intérieur de l'esprit et de la chair, non-seulement ne nous est pas nuisible; mais qu'il nous procure même de véritables avantages »[15].

Retenons en conclusion le fait que la faiblesse du corps cache fréquemment à l’intérieur une âme forte, et que souvent les choses ordinaires se montrent du point de vue spirituel dans une autre lumière, comme nous l’enseigne aussi l’Apôtre Paul : « même si, en nous, l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour (...) notre objectif n’est pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel »[16].

Ayons confiance en Dieu, Celui qui nous connaît mieux que personne et qui est prêt à nous aider par tous les moyens possibles, pourvu qu’on Lui en donne l’occasion. Tel le père de la parabole du fils prodigue, Il est infatigable, guettant pour nous apercevoir et venir en premier à notre rencontre, et ceci uniquement car Il nous aime. N’oublions pas non plus que le Royaume intérieur de chacun de nous est l’entrée dans le Royaume Céleste, dans lequel nous invite avec beaucoup d’amour Jésus Christ notre Sauveur, et que Lui seulement est la porte d’entrée. Gardons courage et réjouissons-nous, en pensant que chacun d’entre nous est un petit fragment d’un trésor d’inexprimable joie céleste et que dans chaque fragment on retrouve le mystère de la totalité, le signe de cette vérité étant la Résurrection du Christ.

Le Christ est ressuscité !
Pr Simeon Mureșan

[1] 1 Corinthiens 7, 29-31.
[2] Cf. Matthieu 13, 22.
[3] Luc 12, 15.
[4] Galates 5, 16-17.
[5] Galates 6, 7-8.
[6] Romans 7, 19.
[7] St. Jean Cassien, Conférences, IV-12, Traduction du latin par Prof. David Popescu, Ed. IBM de BOR, Bucarest, 2004, p. 98.
[8] Luc 9, 23; 25.
[9] Luc 9, 58.
[10] Luc 9, 3.
[11] St. Syméon le Nouveau Théologien, Catéchèses, Œuvres II, Ed. Deisis, Sibiu, 1999, p. 159.
[12] Ibidem, p. 35.
[13] Ibidem, p. 113.
[14] Ibidem, p. 116.
[15] St. Jean Cassien, Conférences, IV-13-14, ..., p. 100-101.
[16] 2 Corinthiens 4, 16-18.

lundi 22 mai 2017

JOURNALISME ATHÉE ICI OU AILLEURS… kif kif !

Voici un article paru sur le Blog de Laurence  qui fera une bonne suite à l'article précédent :

"Lettre ouverte à monsieur Pozner, athée" par Yegor Kholmogorov

C'est la traduction en français d'un article en russe d'Егор Холмогоров sur le site tsargrad.tv qui me paraît bien compléter mon article précédent. J'en profite pour souhaiter que les amis tradis cathos lisent soigneusement ce texte et se rappellent que la "consécration de la Russie au coeur immaculé de Marie" n'est peut-être pas ce qui devrait être la priorité de la "résistance chrétienne" en Occident. Ils se rendront peut-être compte que l'Église orthodoxe russe n'est jamais tout à fait morte et pour renaître de ses cendres elle n'a pas eu besoin d'attendre une nouvelle mission et encore moins une nouvelle croisade de l'occident chrétien. Balayer devant sa propre porte est sans doute la bonne stratégie pour faire survivre le christianisme occidental.

Destruction de l'église du Christ Sauveur à Moscou

 Monsieur Pozner

En tant que fidèle ordinaire de L’Église Orthodoxe Russe et, dans une certaine mesure, votre collègue journaliste, je me permets de vous adresser une lettre ouverte, dans laquelle j’aimerais éclaircir quelques points, concernant votre intervention publique à propos de la condamnation du blogueur Sokolovski.

Je ne vais pas vous faire de courbettes parce que vous êtes « le patriarche du journalisme russe » et c’est justement pourquoi je vais formuler certaines choses de façon très claire. Je ne vais pas vous écrire des stupidités politiquement correctes, du genre « oui, nous respectons votre incroyance, alors vous-même, s’il vous plaît, respectez notre foi » etc. Nous allons parler sérieusement.

Vous demandez si l’on peut être athée en Russie ? A mon avis, non. L’athéisme en Russie est le reniement de la nature de la Russie, de son sens même, de son essence même. Le célèbre feld-maréchal Christophore Minikh avait dit une fois, en plaisantant à moitié : « l’Etat russe a par rapport aux autres l’avantage qu’il est gouverné directement par Dieu, sinon, il n’est pas possible de comprendre comment il peut exister ». Renier Dieu veut dire renier la Russie. Et réciproquement.

La Russie est un état fondé et établi par de saints princes, défendu par de saints guerriers, un pays que se sont approprié et ont étudié de saints moines et évêques, fondant leurs monastères dans les taïgas les plus lointaines et les plus impénétrables, dans la toundra, sur les îles nordiques. Pendant mille ans, des millions de gens de ce pays ont prié Dieu nuit et jour, avec une foi si grave et si persévérante, ont vécu dans une si dense atmosphère de miracle que même si vous et vos semblables aviez raison et que Dieu n’existât pas, ici, en Russie, il est devenu une réalité. La Russie est si imprégnée de foi et pénétrée de Dieu que récuser ici son existence est vraiment stupide et criminel, et en premier lieu au regard de sa propre raison.

Pourtant, il y a cent ans, il est arrivé malheur à mon pays. Des athées militants y ont pris le pouvoir. Il ne faut pas raconter que l’athéisme était quelque chose de peu d'importance et de non essentiel dans la vision du monde des nouveaux maîtres, au contraire, le rejet de Dieu, la haine de la religion et des « popes » en était le centre. « Tout bon dieu relève de la nécrophilie » (V.I. Oulianov (Lénine). Lettre à Gorki du 13/14 novembre 1913). Leurs actes envers L’Église et les croyants furent le reflet de leurs convictions athées.

Les bolcheviques n’avaient pas eu le temps de donner la terre aux paysans et les usines aux ouvriers, les pourparlers de la honteuse paix de Brest se déroulaient encore qu’étaient déjà adoptés les décrets de la séparation de L’Église et de l’Etat, de l’école et de l’Eglise. Les opposants politiques des bolcheviques étaient encore en vie, les journaux d’opposition étaient encore publiés, que la terre russe s’imprégnait déjà du sang des martyrs des nouvelles persécutions : l’archiprêtre Ioann Kotchourov fut fusillé par les athées le 31 octobre (13 novembre) 1917 à Tsarskoïe Selo, sous les yeux de son fils lycéen.

Vous affirmez dans votre intervention : « Il fut un temps où pour le reniement de Dieu, c’est-à-dire l’athéisme, on était brûlé sur un bûcher, la sainte Inquisition y prenait particulièrement plaisir ». Cela ne correspond pas à la réalité. Vous ne pourriez fournir un seul nom d’athée qui aurait été brûlé par l’Inquisition, tout simplement parce qu’il n’y en avait pas. Pour trouver un « athée victime de l’Inquisition », les propagandistes athées sont même allés jusqu’à la contrefaçon pure et simple, ils ont inventé le mathématicien Paolo Valmesa, soi-disant brûlé par Torquemada, pour avoir résolu une équation du quatrième degré, et qui n’avait jamais existé. C’est sur ce genre de lieutenants Kijé que se construit la propagande athée.

L’Inquisition était une institution nocive qui ne correspondait pas à l’esprit du christianisme. Cependant elle ne s’occupait pas des athées, mais en premier lieu des chrétiens pour leur déviation supposée ou réelle de la ligne dogmatique. Il est assez étrange d’attribuer à L’Église Orthodoxe les crimes des inquisiteurs catholiques si l’on prend en compte qu’à cette même époque du XV-XVII° siècle, les catholiques romains persécutaient de la même manière les orthodoxes considérés par eux comme des « schismatiques ». Il suffit de se souvenir des répressions massives d’orthodoxes en Ukraine, où on les obligeait à accepter l’Union avec Rome. Et maintenant, à ce propos, on planifie en Ukraine une nouvelle tournée de persécutions des orthodoxes comme membres de L’Église « moscovite ». Nos libres penseurs auront-ils l’audace de prendre, devant les « européens » nouvellement proclamés, la défense des croyants dont la seule faute est d’avoir un patriarche résidant à Moscou ?

« Les répressions chrétiennes contre les athées » sont en majeure partie une invention ridicule, qui ne mérite même pas d’être récusée. En revanche celles des athées envers les chrétiens sont un fait bien documenté. Ils les ont tués, fusillés, noyés, crucifiés sur les iconostases, ont versé dans leurs gorges du cuivre fondu. Ils ont battu, humilié, torturé les corps et piétiné les âmes. Ils ont détruit les églises et les ont transformées en lieux immondes. Ils ont fendu à la hache et percé de leurs baïonnettes les icônes (j’en ai une comme cela, transpercée, qui vient de ma grand-mère). Il existe un bon livre d’A.A. Valentinov « à l’assaut des cieux », où sont mis en lumière de façon détaillée les crimes des athées envers les croyants au moment de la guerre civile, dans les années 20. Et il est pourtant sorti en 1925, avant le début du « quinquennat sans Dieu ».

La liste des martyrs et confesseurs de Russie canonisés, qui ont souffert pour leur foi de la main des athées, compte 1774 personnes. Ce sont seulement celles dont l’exploit a déjà été étudié par des commissions ecclésiastiques compétentes et confirmées sans aucun doute. Mais chaque orthodoxe instruit énoncera facilement la multitude de noms de ceux qu’on n’a pas encore eu le temps de célébrer, par exemple le prêtre Piotr Kosmodemianski, grand-père de Zoïa et Alexandre Kosmodemianski, tué en 1918.

La base de données consacrée au clergé victime compte 25 000 noms, parmi lesquels seulement 440 hiérarques. En tout, le nombre de ceux qui ont souffert pour leur foi de la main des athées est évalué par les enquêteurs à un demi-million.

Les « gens d’église » constituaient l’un des courants principaux de réprimés, aussi bien sous Lénine que sous Staline. Et je ne parle pas de violence symbolique, de persécution sale et incessante, de calomnie, d’offenses auxquelles les croyants étaient soumis, grâce à l’activité de « l’Union des militants sans Dieu » et de ses feuilles de choux du genre « le mécréant à la presse ». Je ne parle même pas de la profanation de la culture russe et des objets de vénération populaires, les campagnes d’ouverture des reliques, les « octobrines » délirantes et les « Pâques rouges » qui, sous Khroutchev, célébraient les églises fermées avec les minables petites danses des komsomols et les absurdes traités sur « l’inexistence de Jésus Christ », que Sokolovski répète aujourd’hui.

Tout cela, ce sont les athées qui nous l’ont fait, à nous, chrétiens. Oui, oui, et en un sens bien connu vous personnellement, monsieur Pozner, membre du Parti Communiste depuis 1967. Et qu’allons-nous faire de tout cela maintenant ?

Il y aurait une sorte de véritable logique à ce que les croyants qui ont retrouvé la Russie interdisent l’athéisme en tant que vision du monde et pratique politique criminelles, comparable, mettons, au nazisme. Pour que le camp des Solovki, notre Treblinka, devienne un lieu de vénération internationale, et le Polygone de Boutovo, notre Dachau, un objet de souvenir et de douleur international. A ce que toute minimisation et toute négation de la terreur athée contre les orthodoxes soient punies par la loi, et que celui qui fait preuve d’une telle vision du monde soit considérée comme directement responsable des malheurs qui se sont abattus sur notre terre si souvent martyrisée au cours du dernier siècle.

Nous ne l’exigeons pas pour deux raisons qui s’appellent la Justice et la Miséricorde. Pour le dire autrement sous une forme connue de l’homme moderne, des idées purement chrétiennes.

C’est la Justice qui exige de nous de reprocher à un homme seulement ses péchés individuels, ce qu’il a commis lui-même, et non les crimes de ses coreligionnaires, de ceux qui pensent comme lui ou qui appartiennent à la même tribu, ou encore à la même famille. Le monde antique préchrétien ne connaissait pas de telles idées, même dans les plus développées des sociétés antiques régnait l’idée de la responsabilité collective. Et c’est seulement la foi en ce que tout péché « collectif » a été racheté par le Christ qui a ouvert la voie à la relation personnelle à tout être déchu.

C’est la Miséricorde qui nous demande de couvrir de notre amour ce qui a été commis contre nous dans le passé et même dans le présent. C’est elle qui nous demande, parfois, de ne même pas attendre pour pardonner que le pécheur en fasse la requête, en dépit de son entêtement.

La Justice et la Miséricorde sont les bases de notre vision du monde chrétienne. Et elle exclut l’idée même de vengeance contre les persécuteurs du Christianisme.

Cela ne veut pas dire que, revenus à l’état normal de notre Russie, à une société où Dieu est présent, dans laquelle la foi signifie quelque chose, que nous ne devons déployer aucun effort pour éviter que vos persécutions et vos sévices athées contre nous se répètent. Nous ne craignons pas, bien sûr, de prendre à nouveau le chemin du martyr, il n’y a rien de plus joyeux, pour un chrétien, que de mourir pour le Christ.

Mais quand on pense au nombre d’enfants morts sans baptême par votre faute d’athées, je me souviens de mon baptême secret, derrière les portes fermées, en 1983 et je pense avec horreur à ce qui se serait passé, si j’étais mort enfant, sans avoir vécu jusque-là, au nombre de vieillards morts sans les derniers sacrements, et enterrés sans office funèbre, au coup monstrueux porté à toute la structure spirituelle de la Russie on n’a évidemment pas envie que quoique ce soit de comparable advienne à nouveau, (bien que nous comprenions que cela se répètera un jour, c’est précisément à ce propos que fut écrit « l’Apocalypse »).

Comment, en ce cas, nous enjoignez-vous de réagir devant le méchant enfant Sokolovski, qui hait tout et tout le monde, en particulier la foi et les croyants ? Ce nietzschéen en chambre pue « sa Majesté des mouches » de Golding à plein nez. Et si l’on permet à ses semblables de continuer leur « hate speeches », alors assez bientôt, il s’en trouvera un qui décidera de passer de la parole aux actes.

Souvenons-nous comment le 9 février 2014, un criminel inspiré précisément par la « haine » antichrétienne, a déclenché une fusillade dans une église de Ioujno-Sakhalinsk et tué une moniale et un paroissien. Je dois avouer que je ne me rappelle pas un seul cas où un croyant orthodoxe, fils de L’Église Orthodoxe Russe, soit tombé sur des athées ou des sectaires anti église, par haine de ceux-ci, et ait tué quelqu’un. Le contraire se produit avec une régularité bien connue, depuis le massacre pascal du monastère d’Optino en 1993.

Et vous, ceux qui vous ressemblent, monsieur Pozner, ou vos compagnons de lutte contre L’Église Russe comme monsieur Nevzorov, portez la responsabilité la plus directe de cette atmosphère de haine et de meurtres, de cette intonation du journal « le mécréant à la presse », qui revient dans notre vie sociale.

C’est pourquoi n’allez pas raconter que Sokolovski est jugé pour ses convictions, ou que les griefs de la partie orthodoxe de la société à votre égard sont liés à vos convictions, à ce que vous estimez qu’il n’y a pas de Dieu.

En réalité, vous comme vos jeunes imitateurs du genre de Sokolovki, considérez que Dieu existe, mais vous voudriez le tuer, le tuer en nous, en nos enfants et petits-enfants. Et je présume que nous avons pleinement le droit de nous défendre en accord avec la loi.

Vous pouvez ne pas croire, mais vous ne pouvez impunément convertir votre incroyance en haine, surtout quand les conséquences de cette haine, née de l’incroyance, laisse encore des cicatrices sur notre terre, sous la forme des églises détruites et des tombes anonymes des saints tués par les mécréants. Votre haine a coûté trop cher à notre peuple.

Cathédrale du Christ Sauveur reconstruite aujourd'hui 

QUELLE "RÉSISTANCE CHRÉTIENNE" ?

INTRODUCTION
Il faut reconnaître que la question du Christianisme en France se pose largement, essentiellement, et malheureusement presque exclusivement, en termes catholiques.
On a beau désirer de toute son âme d’orthodoxe français, que non seulement Rome revienne dans le giron de l’unique Église du Christ mais au moins que les chrétiens français redeviennent orthodoxes comme ils l’ont été pendant plus d’un millénaire (!), le Catholicisme veut de façon non moins incontournable et durable que tous s’unissent au papisme romain en dehors duquel on ne trouverait pas le moindre salut et en outre occupe le devant de la scène pour longtemps…

Donc fâcheusement si l’on veut savoir quelle est la place de la foi, de la pratique, et des valeurs chrétiennes dans notre pays, il faut en passer par le filtre... catholique.
La situation de notre beau pays étant ce qu’elle est, économiquement, politiquement, culturellement, du point de vue moral comme du point de vue religieux, c’est-à-dire en chute libre, il pourrait sembler qu’il y a lieu de prendre acte que s’est constituée, dans ce pays, une résistance chrétienne, croissante semble-t-il, qui est essentiellement d’origine catholique et que l’on ne saurait y rester indifférent sous le prétexte qu’elle ne peut que demeurer hétérodoxe, voire hérétique, en fin de compte.
En conséquence il pourrait sembler que l’heure est suffisamment grave pour que l’on mette de côté l’ecclésiologie et la théologie pour l’instant et que l’on s’intéresse aux analyses, pertinentes, et aux actions qui le sont également, qui sont produites venant de ce qui reste de chrétien dans cette Douce France…

Et pourtant je n'en suis plus si sûr… Pourquoi ?

 Je vais me contenter de reproduire un article que j'ai rédigé il y a quelques temps déjà et qui ne me semble pas avoir perdu de pertinence aujourd'hui en tant qu'il montre assez à quel point la situation périlleuse dans lequel se trouve le "Christianisme" en France, n'en déplaise au traditionalistes catholiques (que j'estime pourtant davantage que les chrétiens modernes fussent-ils "philorthodoxes"), cette situation disais-je donc est le pur produit du Catholicisme le plus"traditionaliste" qui soit ( c'est à dire finalement issu de la Contre Réforme). Oui sans aucun doute. Le destin de l'image chrétienne est le symbole même de ce qu'est devenue l'église catholique.

Lisez plutôt ci dessous ce qu'il en est advenu d'une mauvaise (hétérodoxe) fonction de l'image dans la foi chrétienne et vous comprendrez que les plus belles fresques de Michel Ange sont malheureusement les prémices de l'abominable  mais prévisible Piss Christ. 

Si les catholiques traditionalistes - que j'estime - veulent bien y réfléchir, ils verront que les produits terribles  de l'apostasie contemporaine en "occident" ne sont pas étrangers à la romaine erreur passée (l'éloignement de la foi orthodoxe) et que tout ce contre quoi ils veulent, de toute leur bonne foi, lutter aujourd'hui (avec l'opinion erronée que la cause en est extérieure à leur communauté fût-elle traditionaliste) vient de l'intérieur même de l'église catholique romaine à laquelle ils veulent agréger le troupeau orthodoxe avec l'aide des œcuménistes qu'ils abhorrent d'ailleurs (en sont-ils conscients?).

L'on voudra bien pardonner la longueur de l'introduction et avoir la patience de lire la suite qui est donc l'article que j'avais paraître le 27 avril 2011 :




A propos de la photographie d’un crucifix en plastique dans de l’urine d’un artiste. En dernière analyse. On pourrait penser qu’il ne faut plus donner de publicité à cet évènement scandaleux et qu’il ne faut donc plus en dire un mot. Mais c'est désormais trop tard, et on peut avoir la conviction, au contraire, qu’il y a lieu d’approfondir la question pour comprendre d’un peu plus près ce qui s’est passé, une fois les émotions premières calmées et  le recadrage médiatique dominant prévisible effectué. Il faut sans doute revoir tous ces évènements action/réaction   sous un autre jour c.à.d. à la lumière des déclarations de l’artiste dont il faut prendre au sérieux  le refus d’être considéré comme blasphémateur.L’homme se définit en effet à la fois comme artiste et comme chrétien. Dans  l’article du Monde on peut lire:« Je n'ai rien d'un blasphémateur, et je n'ai aucune sympathie pour le blasphème", insiste Andres Serrano, qui revendique être "un artiste chrétien) […]
Et plus loin "J'aimerais travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale", affirme encore Andres Serrano. "J'aimerais que le Saint-Siège comprenne que je suis un artiste profondément chrétien de mon temps", ajoute-t-il.». 
On ne peut taxer immédiatement l’urineur-photographe de lâcheté en le soupçonnant de craindre les menaces voire le bâton d’intégristes catholiques qui auraient fait la démonstration de force définitive qu’on ne peut s’attaquer impunément aux choses sacrées. Non c’est sans doute bien plus grave que ça. 
Il faut donc croire ses déclarations et en tirer les conclusions  qui s’imposent :

  1. Cet homme se considère et est reconnu officiellement par le marché et les médias de l’art comme artiste de son temps. Cela lui vaut donc, en toute logique, la chance de faire des expositions dans le monde et de bénéficier d’un mécénat public ou privé qui correspond à ce fait. 
Que l’on s’indigne sur ce qu’est devenu l’art depuis sa déconstruction systématique commencée à la fin du XIX° s. aboutissant à notre époque à l’éclatement des codes, des langages artistiques et des canons esthétiques, comme à la multiplication des discours justifiant toute production éphémère ou durable sur support traditionnel ou non (la théorie finissant même quelquefois par se substituer en toute logique à n’importe quelle production), à la fin de l’histoire, à la fin des normes collectives, l’individu avec son regard propre – étant  la nouvelle norme dans le domaine dit artistique plus qu’ailleurs encore etc. …Tout cela ne fera rien à l’affaire : l’art étant mort l’art est partout... et même si l'art n’est pas mort, et qu’il sent tout de même une drôle d’odeur, cet homme est bel et bien reconnu comme artiste.  

  1. Cet artiste – donc – se déclare par ailleurs « profondément chrétien » et il aimerait même « travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale ». Il se définit donc comme catholique romain convaincu, prêt à marcher sur les traces des Michel Ange, Bernin etc. Et là encore il n’y a pas lieu de ne pas croire en sa sincérité.  
Ici, dans ce domaine comme dans les autres, le discours individuel prime. De même qu’il est désormais possible de se déclarer et d’être reconnu comme artiste par la démonstration publique de  n’importe quelle fantaisie  de son ego, il est possible d’être reconnu comme « chrétien » du moment qu’on se déclare tel. Chrétien signifiant bien entendu, à l’entendement universel, catholique évidemment…C’est donc en toute légitimité que Andres Serrano se déclare artiste chrétien contemporain, et selon lui certainement suffisamment connu et talentueux pour prendre la relève de tous ses prestigieux prédécesseurs à Rome.Qu’est-ce qui le caractérise ? Des préoccupations somme toute assez communes aux chrétiens d’occident contemporains à première vue : la revendication de la libre expression par rapport aux dogmes, la réhabilitation du corps etc.  
Quoi que l’on pense de la dégénérescence de l’art et de la religion, il y a une logique dans tout cela et la situation contemporaine n’est jamais, il faut bien le dire maintenant, que l’aboutissement grimaçant de prémisses fondant la théologie schismatique latine. 
Il faut maintenant comprendre que la place que le statut de l'image et que l’art ont prise depuis des siècles dans l’Eglise catholique romaine même dans ses plus belles et plus admirables expressions esthétiques était fondée sur des erreurs, que l’on ne peut que nommer hérésies en langage théologique.  Rappelons-le, ce n’est pas par exclusion de l’histoire de l'art ou refus d’un progrès culturel – douteux d’ailleurs – que s’est constituée et développée l’iconographie orthodoxe,  c’est tout simplement par fidélité aux fondements  de l’Eglise éternelle du Christ et par inspiration réelle du Saint Esprit de Dieu. Voilà qui est dit de façon peu œcuméniste et un peu brutale mais il va falloir enfin garder les yeux ouverts pour mesurer à quel point l’esprit du monde a envahi l’Eglise romaine et l’a contaminée. 
        Chers frères orthodoxes, décidément la charité non seulement doit accompagner l'expression de la vérité dans le dialogue œcuménique  mais elle doit se consacrer avant tout à l’expression de cette vérité. Veut-on d’une union avec un corps malade pour en perdre la santé à son tour jusqu’à une mort annoncée depuis longtemps comme déjà effective et inéluctable de toute façon ? Voilà pourquoi la critique est nécessaire et la polémique n’est pas vaine, voilà pourquoi les remises en question des consensus divers sont utiles ;  voilà pourquoi la mise en relief des absurdités et des erreurs de ce qui se passe de nos jours et la dénonciation des hérésies passées et toujours contemporaines sont utiles, nécessaires, indispensables et vitales. Même si  tout ce travail critique semble douloureux aux membres de l'Eglise soucieux d'un témoignage commun sans déchirements pour être crédible et témoigner au monde et même si toutes ces remises en question perturbent la belle harmonie des rencontres iréniques des hiérarques à haut et noble niveau, il en va non seulement de la santé mais de la vie même du Corps même du Christ.
Maxime Martinez dit le minime 




dimanche 21 mai 2017

BANALITÉS DE BASE : LA CULPABILITÉ


  1. Il y a ceux qui ne culpabilisent jamais. Ils sont tout simplement amoraux et ils font tout ce qui peut choquer les autres sans même y penser et  sans que cela les empêche de vivre et de continuer à faire ce qu’ils veulent quand ils le veulent. Il vivent assez sereinement et même assez longtemps sans problème.
  2. Il y a ceux qui culpabilisent mais qui s’arrangent pour rejeter la faute sur les autres. Ainsi ils peuvent finalement s’en sortir sans plus culpabiliser, ayant trouvé un coupable. 
  3. Il y a ceux qui culpabilisent mais qui se débrouillent par perversion pour en retirer quelque bénéfice qui alimente leur libido perverse et ils en jouissent indemnes ou tout simplement quelque bénéfice qui alimente leur orgueil,  et alors ils s’en sortent en se prenant pour des saints… 
  4. Il y a ceux qui, pour s'en sortir se révoltent carrément et assument ce dont on veut les accuser en en rajoutant dans le "méfait" dont ils sont accusés en rejetant tous les accusateurs comme ennemis à abattre et ils peuvent même aller jusqu'à militer contre les accusateurs devenus accusés. Cela leur redonne une sacrée forme.
  5. Enfin il y a ceux qui culpabilisent, reconnaissent leurs fautes, les confessent, mais prient Dieu qu’Il les leur pardonne et leur donne la force de ne plus recommencer car ils savent que ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu dans un sincère repentir, aiguillonnés jusqu'à la mort, comme le Bon larron…et St Paul.
What else ?
Auriez-vous quelque chose à ajouter ?…

samedi 20 mai 2017

Sur le blog de CLAUDE : Comment connaître la VOLONTÉ DE DIEU ?

des réponses de prêtres russes
 à la permanente question pour un chrétien orthodoxe :
Comment connaître la volonté de Dieu ?


Au cours de nos vies, nous sommes souvent confrontés au choix de ce que l’on doit faire, du chemin à parcourir et non seulement de cheminer sur ce chemin, mais de savoir si ce chemin correspond à la volonté de Dieu pour nous. Et comment pouvons-nous connaître la volonté de Dieu? Comment savons-nous que nous faisons le bon choix? Plusieurs pasteurs de l'Église russe offrent leurs conseils:

  • Archiprêtre Igor Choumilov
  • Père Pierre Gouryanov
  • Père Dmitry Chichkin
  • Père Michel Gaponenko
  • Père Svyatoslav Chevchenko
  • Père George Merzlikin
  • Père Paul Konkov
LIRE ICI : 1 ; 2 ; 3

jeudi 18 mai 2017

Lois religieuses «discriminatoires» de Kiev


Le patriarche Kirill interpelle l’ONU et le pape


Alors que les élus ukrainiens entendent voter un projet de loi controversé visant l’Eglise orthodoxe russe, le patriarche russe Kirill a appelé les chefs d'Etat à empêcher la discrimination des orthodoxes. 

Le parlement ukrainien doit voter ce 18 mai un projet de loi conférant aux autorités du pays le pouvoir de contrôler les églises. Une initiative vertement dénoncée par le patriarche russe Kirill. «Ce projet de loi menace les droits constitutionnels de millions de fidèles ukrainiens et peut provoquer une vague de violences et de prise de contrôle hostile aux églises, aggravant ainsi le conflit en Ukraine», a-t-il mis en garde, cité par le service de presse du patriarcat de Moscou.
Si ce projet de loi est approuvé, il peut «compliquer un peu plus la mise en œuvre des accords de paix de Minsk», selon Kirill. Il a appelé les dirigeants des pays du format Normandie (Russie, France, Allemagne et Ukraine) qui sont à l'origine des accords de  Minsk, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, le chef de l’église catholique et le président du Conseil œcuménique des églises à intervenir et empêcher «la discrimination» des orthodoxes en Ukraine.
Le projet de loi en question propose d’introduire «un statut spécial» pour les organisations religieuses, dont les supérieurs hiérarchiques se trouvent dans un «Etat agresseur». Or, à l’heure actuelle, il n'y a que la Russie que Kiev qualifie ainsi. 
Selon les auteurs du projet de loi, les églises ukrainiennes se trouvant sous la tutelle de l’Eglise orthodoxe russe pourraient menacer les intérêts nationaux ukrainiens, la souveraineté et l’intégrité territoriale. Pour empêcher une ingérence présumée de l'église orthodoxe russe, il sera accordé aux autorités ukrainiennes le droit de désigner les métropolites et les évêques.
«Les nouvelles lois seront à l'origine d'une prise de contrôle hostile envers les églises et d'affrontements entre les croyants de différentes confessions et accorderont au gouvernement d’un Etat laïc des pouvoirs très étendus pour contrôler la vie de communautés religieuses», a prévenu le chef de l'Eglise orthodoxe russe.
Entre 2014 et 2016, des groupes d’extrême droite ont pris le contrôle d'au moins 40 paroisses de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, a déploré le patriarche Kirill, soulignant que le nouveau projet de loi rendrait légal ce type d'agissements.

Le projet de loi visant l’orthodoxie, l’une des plus importantes confessions d'Ukraine, est une tentative d'acculer l’Eglise au conflit politique dans le pays, estime le patriarcat de Moscou qui y voit aussi une violation de la Constitution ukrainienne. «Cela légalisera les discriminations envers la majorité de la population orthodoxe d'Ukraine», a ajouté le patriarche Kirill, soulignant qu'une telle pratique était inédite dans l'Europe contemporaine.
Nombre d’organisations religieuses ukrainiennes ont également condamné l’initiative et l’Eglise orthodoxe ukrainienne a annoncé qu’une pétition contre ce projet de loi «violant les lois ukrainiennes et internationales» avait déjà recueilli plus de 300 000 signatures.
L’Eglise orthodoxe ukrainienne, rattachée au patriarcat de Moscou, détient plus de 11 000 églises sur les 28 000 que compte le pays. Une partie des églises orthodoxes est contrôlée par le patriarcat de Kiev et l’Eglise ukrainienne orthodoxe autocéphale, non reconnue par la communion des Eglises orthodoxes qui rassemble la majorité des Eglises orthodoxes dans le monde.

mercredi 17 mai 2017

SUICIDE DE L'EUROPE : Les principaux dirigeants européens n’ont pas d’enfants

SOURCE

Ne pas avoir d'enfant peut être involontaire, subi et constitue souvent une vraie souffrance à laquelle l'Eglise sait apporter son aide et sa consolation. Les couples concernés peuvent s'orienter vers l'adoption ou discerner une autre vocation. En revanche, lorsque l'on constate que la plupart des dirigeants européens n'ont pas d'enfant, il est légitime de douter de leur capacité à diriger et à protéger leur propre peuple (sauf s'il s'agir d'un pur hasard statistique).


"Jamais l’Europe n’a été dirigée par autant de politiciens sans enfants.

C'est ce qu'a constaté Phil Lawer :

Emmanuel Macron, le nouveau président français, n’a pas d’enfants (il a épousé son ancienne prof, de 25 ans son aînée)

La chancelière allemande Angela Merkel n’a pas d’enfants

Le Premier ministre britannique Theresa May n’a pas d’enfants

Le Premier ministre italien Paolo Gentiloni n’a pas d’enfants

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte n’a pas d’enfants

Le Premier ministre suédois Stefan Löfven n’a pas d’enfants

Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel n’a pas d’enfants

Le Premier ministre écossais Nicola Sturgeon n’a pas d’enfants

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n’a pas d’enfants

Le premier ministre belge, Charles Michel, a deux enfants, une moyenne haute dans cette Europe qui ne se reproduit plus. Mais son prédécesseur, Élio di Rupo, était un homosexuel sans enfant.

Un rapport de recherche de l'Union européenne intitulé "No kids, no problem" (Pas d'enfants, pas de problème) soulignait (encourageait?) cette tendance suicidaire de l'Europe. Il est intéressant de lire l'analyse de Giulio Meotti, journaliste culturel à Il Foglio en Italie :  "Jamais l’Europe n’a été dirigée par autant de politiciens sans enfants.

Ils sont modernes, ouverts, multiculturels et savent que « tout finira avec eux ». À court terme, être sans enfant est un soulagement car cela implique zéro dépense pour la famille, aucun sacrifice et personne pour se plaindre d’un avenir mal préparé (...)

Etre mère ou père vous oblige à vous projeter dans l’avenir du pays dont vous avez la charge. Mais les dirigeants les plus importants d’Europe ne laisseront aucun enfant derrière eux (...) N’ayant pas d’enfants, les dirigeants d’Europe donnent le sentiment de n’avoir aucune raison de s’inquiéter de l’avenir de leur continent. Le philosophe allemand Rüdiger Safranski a écrit:

"Pour les personnes sans enfants, penser en termes de générations futures n’est guère pertinent. Par conséquent, ils se comportent de plus en plus comme s’ils étaient les derniers, le dernier maillon de la chaîne".

« L’Europe se suicide. Ou du moins ses dirigeants ont décidé de se suicider », a écrit Douglas Murray dans The Times. « L’Europe aujourd’hui n’a pas envie de se reproduire, de se défendre, ni même de prendre parti pour elle-même dans un débat ». Murray, dans son nouveau livre, intitulé The Strange Death of Europe, baptise le phénomène : « une fatigue civilisationnelle existentielle ».

Angela Merkel a pris la décision fatidique d’ouvrir les portes de l’Allemagne à un million et demi de migrants pour enrayer l’hiver démographique de son pays. Ce n’est pas un hasard si Merkel, qui n’a pas d’enfants, a été appelée « la mère compatissante » des migrants. Merkel se moque de savoir si cet afflux massif de migrants ne risque pas modifier la société allemande en profondeur, et pour toujours.

Dennis Sewell a récemment écrit dans le Catholic Herald :

"Cette idée de « civilisation occidentale » rend plus épineuse la panique démographique. Sans elle, la réponse serait simple : l’Europe n’a aucune inquiétude à avoir sur le nombre de jeunes qu’il faut trouver pour soutenir ses personnes âgées dans leurs années de déclin. Plein de jeunes migrants cognent aux portes, grimpent sur les barbelés ou s’embarquent sur des fragiles esquifs pour atteindre nos rives. La seule chose à faire est les laisser entrer."

Le statut de femme sans enfant d’Angela Merkel est le reflet de la société allemande : 30% des femmes allemandes n’auront pas d’enfants indiquent les statistiques de l’Union européenne, et ce ratio passe à 40% chez les diplômées de l’Université. La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a déclaré que, sauf à redresser le taux de natalité, le pays devra « éteindre la lumière ».

Selon une nouvelle étude publiée par l’Institut national d’études démographiques, un quart des femmes européennes nées dans les années 1970 n’auront pas enfants. Les leaders européens ne sont pas différents. En 1940, une femme sur neuf née en Angleterre et au Pays de Galles était sans enfant à l’âge de 45 ans, mais en 1967, ce pourcentage est passé à une femme sur cinq.

Selon le philosophe Mathieu Bock-Coté, Macron, âgé de 39 ans, marié à son ancien professeur de théâtre elle-même âgée de 64 ans, est le symbole d’une « bonne mondialisation libérée de la mémoire de la gloire française perdue». Ce n’est pas un hasard si « Manif Pour Tous », un mouvement qui a lutté contre la légalisation du mariage homosexuel en France, a appelé à voter contre Macron en tant que « candidat antifamille ». Le slogan de Macron, « En Marche ! », incarne les élites mondialisées qui réduisent la politique à un exercice, une performance.

C’est pour conquérir l’Europe que le leader turc Erdogan exhorte les musulmans à avoir « cinq enfants » et que les imams musulmans exhortent leurs fidèles à « élever des enfants ». Les suprémacistes islamiques travaillent à produire un conflit de civilisations au cœur de l’Europe ; ils dépeignent les pays qui les accueillent en Occident comme des civilisations sur le point de s’effondrer, sans population, sans valeurs et ne portant plus aucun intérêt à leur propre culture.
A voir Merkel, Rutte, Macron et tous les autres, les suprémacistes islamiques auraient tort de se gêner. Nos dirigeants européens nous mènent comme des somnambules vers la catastrophe. Que peut bien leur faire qu’à la fin de leur vie, l’Europe ne soit plus l’Europe ? L'essayiste Joshua Mitchell l'a très bien expliqué, « se trouver » devient plus important que construire un monde. La longue chaîne des générations a déjà fait le travail. Maintenant, jouons ! ».

lundi 15 mai 2017

"ANTICOMMUNISME PRIMAIRE" de naguère, RUSSOPHOBIE d'aujourd'hui … pas moins primaire

Le clocher de Krasnoïé par Olga Kalashnikova

Les russophobes incultes et incroyablement bornés ne se rendent même pas compte à quel point ils sont tout simplement complètement intoxiqués par la propagande destinée à maintenir la guerre froide que mène contre la Russie la partie la plus agressive, impérialiste et bornée du monde anglo-saxon qui veut continuer à contrôler le monde entier depuis au moins le XIX°s. Vieille problématique géopolitique, mégalomaniaque et mortifère qui empoisonne le monde entier et ne cesse de vouloir nous entraîner dans toutes sortes de guerres et partis pris qui ne nous servent en rien. 

La chaîne Arte qui présente quelquefois le meilleur et bien trop souvent le pire ne cesse en tout cas d'alimenter cette propagande jusqu'à montrer dans une de ces dernières productions Splendeur et misère des tsarines allemandes à quel point ces princesses allemandes, sacrifiées par leur famille, qui auraient tant apporté de civilisation à cette Russie de sauvages ont tant souffert d'être éloignées de leur pays d'origine et leur famille, obligées qu'elles ont été de subir en outre une "nouvelle religion" (sic). Le film est à ce point caricatural et manichéen qu'il présente sans honte une alternance de tableaux montrant la splendeur multicolore d'un  luxe présenté évidement comme immoral et de dérisoires reportages sur la vie contemporaine de quelques institutions  consacrées à la préservation du patrimoine avec des dessins caricaturaux en noir et blanc, dans un style expressionniste,  pour montrer la misère de ces pauvres princesses expatriées… C'est tellement minable. À quel public prétendu "cultivé" s'adresse cette télévision ?

Encore une fois on a espéré vainement, naïvement, et pour finir misérablement (quelle pitié !) qu'un nouveau président des USA contribuerait à apporter un peu de mesure et de paix dans ce monde. Que dalle!
Rien ! L'orgueil luciférien des impérialistes est incommensurable et insatiable. Quelle différence entre "In God we trust" et "Gott mit uns"? Aucune, leur Dieu c'est Mammon. Que de la diablerie infernale et sans limite, ça oui ! Quelle horreur !

Pourquoi cette diatribe ? Parce que quelques photos parues sur le blog de Laurence, faites par une photographe russe montrent modestement à quel point cette sensibilité à la beauté existe dans le peuple russe même. Parce que nulle autre culture n'aurait pu produire une phrase comme celle ci " La beauté sauvera le monde".

Le ciel au dessus du lac par Olga Kalashnikova



vendredi 12 mai 2017

Face à la crise, un autre regard est nécessaire par Ovidiu Hurduzeu

Ovidiu Hurduzeu


Roumain et orthodoxe, Ovidiu Hurduzeu s'inscrit dans un courant qui s'inspire du distributisme de Chesterton et Belloc, enraciné dans une vision de la chrétienté orthodoxe. Son pays a connu le communisme avant d'être la proie de l'ultra-libéralisme. Il a bien voulu répondre à nos questions.

Quel regard portez-vous sur la crise économique mondiale et comment celle-ci affecte-t-elle spécifiquement votre pays, la Roumanie ?

Nous nous trouvons aujourd'hui devant une crise généralisée de ce que j'appelle la société technoglobaliste. C'est une société où le système remplace la vie, où l'organisation creuse se substitue à l'organique, la complexité et le gigantisme sapent de l'intérieur l'homme vivant dans sa situation concrète. À la concentration des pouvoirs et des richesses dans les mains d'une technocratie globale correspond une monopolisation des critères de vérité, de toutes les significations humaines.

Nous ne pensons plus qu’à des technostructures globales, nous ne parlons que ce langage néolibéral de l’« efficiency » industrielle et de l’« austerity » financière comme si l’argent et la croissance économique représentaient les seules valeurs véritables. Nous n’avons plus le langage qui nous permettrait de décrire et d’analyser la situation présente en dehors du cadre étroit et sec de l’économisme. Or, ce qu’il nous faut, c’est nous défaire de cette emprise monopoliste que le technoglobalisme exerce sur nos valeurs, nos mœurs et nos comportements. Pour repenser la société à partir d’un point de vue bien différent, il faut témoigner de l’autre dimension de l’homme et se situer par rapport à des réalités ultimes. C’est seulement ainsi que l’on pourra prendre du recul, une distance face aux évènements et voir au-delà des masques.
En Roumanie, la crise a engendré un ébranlement des justifications mensongères, des hypocrisies et des calculs de la nouvelle « société de marché ». Malheureusement, il y a encore un fort déguisement médiatique de la condition réelle, un attrait du vide, qui empêche les gens de prendre conscience. Beaucoup de Roumains sont immergés dans une représentation commerçante de la société, s’adonnent au confort le plus matériel et vulgaire – le ventre et l’Ipod passent avant les valeurs ! Après la chute du communisme, ils sont devenus des consommateurs d’illusions, des participants enthousiastes à l’immense mystification néolibérale (dans sa variante kleptocratique) qui est en train de prolétariser le monde et de détruire la nature.

Comment la période postcommuniste s’est-elle déroulée en Roumanie ?

La décomposition du monde communiste a créé des conditions favorables au développement d’une société distributiste (1) des petits propriétaires. Au début des années quatre-vingt-dix, en Roumanie, sous pression populaire, il y a eu une forte action de mutualisation des entreprises de l’(ancien) État communiste. Les premières privatisations étaient pratiquement des mutualisations qui ont transformé les anciens esclaves salariés de l’économie communiste en travailleurs propriétaires. Ni les dirigeants roumains postcommunistes (des cadres du Parti communiste et de la « Securitate »), ni l’Occident néolibéral ne voulaient une Roumanie distributiste de personnes libres. Dans la nouvelle Europe, la Roumanie devait avoir un statut néocolonial : être un marché pour les produits de l’Occident et un réservoir de force de travail bon marché pour les pays avancés de l’Union européenne (le démantèlement de l’industrie et la destruction de l’agriculture roumaine ont créé trois millions d’émigrants). Le projet mutualiste a été vite remplacé par la « thérapie de choc » néolibérale avec des conséquences désastreuses pour le pays.

Il existait dans votre pays une forte tradition agraire se traduisant politiquement par des engagements en faveur d’une société traditionnelle, ni libérale ni socialiste. Cette tradition perdure-t-elle aujourd’hui encore ?

La Roumanie de la période interbélique était une société traditionnelle avec une économie distributiste. Le secteur coopératif était ample et l’État encourageait l’autonomie économique des paysans et des petites entreprises. Les communistes ont détruit cette économie à l’échelle humaine et l’ont remplacée par le modèle dirigiste de la gigantesque industrialisation communiste. L’expérience distributiste de la période interbélique a été détruite sur le plan institutionnel, mais elle redevient d’actualité comme alternative viable au « capitalisme des désastres ».
(source : L'HOMME NOUVEAU)
Pour découvrir la suite de cet entretien inédit en France, il suffit de commander le dernier numéro de L'Homme Nouveau (n° 1510)

VOIR LES ARTICLES SUR LE DISTRIBUTISME PARUS SUR MON BLOG
Le DISTRIBUTISME [1] une première approche pour les Chrétiens orthodoxes
Le DISTRIBUTISME [2] et les Chrétiens orthodoxes
Le DISTRIBUTISME [3] et les Chrétiens orthodoxes

mercredi 10 mai 2017

DIEU EST AVEC NOUS !

Pour faire écho à l'hymne paru sur le blog de Claude :


 معنا هو الله - ان الله معنا




Le Seigneur est avec nous ! 

Sachez-le tous les peuples, et soumettez vous à Lui,
Car Dieu est avec nous.

Prêtez l'oreille tous les peuples de la terre,
Car Dieu est avec nous.

Malgré votre force vous Lui serez soumis,
Car Dieu est avec nous.

Et toute parole que vous direz n'aura chez vous nulle suite,
Car Dieu est avec nous.

La crainte que vous éprouverez ne saura nous troubler,
Car Dieu est avec nous.

Nous rendrons gloire au Seigneur notre Dieu, c'est Lui que nous craindrons,
Car Dieu est avec nous.

En Lui nous voulons espérer et Il sera pour nous sanctification,
Car Dieu est avec nous.

En Lui nous voulons espérer, Il sera notre salut,
Car Dieu est avec nous.

Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés,
Car Dieu est avec nous.

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière,
Car Dieu est avec nous.

Sur nous qui habitions le sombre pays de la mort, une lumière a resplendi,
Car Dieu est avec nous.

Car un enfant nous est né, un fils nous est donné,
Car Dieu est avec nous.

Sur ses épaules, repose la royauté,
Car Dieu est avec nous.

On lui donne ce nom : "Ange du Grand Conseil",
Car Dieu est avec nous.

Et "Conseiller Merveilleux",
Car Dieu est avec nous.

"Dieu fort",
Car Dieu est avec nous.

"Prince de paix", "Père du siècle à venir",
Le Seigneur Dieu avec nous.

(Hymne des grandes complies
(tirée d'Isaïe 8-9-10)


mardi 9 mai 2017

"CONSERVATISMES", "PROGRESSISMES", moeurs, imaginaire, histoire, appartenances,dissidences …

sur le site catholique L'HOMME NOUVEAU


Le conservatisme représente encore une dissidence : entretien avec Mathieu Bock-Côté

Rédigé par Philippe Maxence le dans Politique/Société



Sociologue et écrivain québécois, Mathieu Bock-Côté est connu pour son engagement souverainiste dans son pays. En France, il collabore auFigaro et au Figaro Vox. Il s'est imposé comme l'une des figures montantes du renouveau conservateur. Il est notamment l'auteur d'un essai percutant, Le Multiculturalisme comme religion politique (Le Cerf) et Le Nouveau Régime : essais sur les enjeux démocratiques actuels (Boréal). Rencontrer Mathieu Bock-Côté, c'est toujours un événement, un rendez-vous de l'esprit et de la convivialité.

On a beaucoup parlé avant le premier tour des élections présidentielles en France d’un renouveau conservateur dans notre pays. Mais n’était-ce pas un faux-semblant puisque le candidat progressiste est arrivé en tête ?

Je ne le pense pas, pour peu qu’on ne confonde pas la renaissance intellectuelle du conservatisme avec sa supposée conquête de l’hégémonie idéologique, à laquelle ne veulent vraiment croire que des progressistes qui paniquent et hurlent au scandale dès lors qu’ils ne définissent plus intégralement les termes du débat public. Les progressistes veulent bien parler des conservateurs, mais ne veulent pas parler avec eux – cela les embête, car ils ne reconnaissent pas la légitimité de leurs adversaires. Ils les voient comme une trace du monde ancien appelée à se dissoudre, ou encore, comme du bois mort qui empêche la régénération de l’humanité sous le signe exclusif de l’émancipation. Si le conservatisme est parvenu à renaître ces dernières années, il n’est jamais sorti de l’opposition. Sur un plateau télé, si on trouve un conservateur pour cinq progressistes, on aura l’impression d’avoir un débat équilibré. Il représente encore une dissidence que l’époque tolère difficilement – du moins, que tolèrent difficilement ceux qui décident ce que l’époque doit être. J’ajoute que le conservatisme, chez les intellectuels, ne vient pas exclusivement de la droite.

Sur le plan politique, le conservatisme est néanmoins parvenu à se faire entendre clairement, comme s’il se désinhibait. Cette renaissance vient de loin : il y a depuis longtemps un désaccord entre le peuple de droite et ses élites. Le premier, qui a des préoccupations culturelles et identitaires, s’est très souvent senti trahi par les secondes, qui croient globalement au primat de l’économie et ne se sentent pas trop le courage de résister aux offensives idéologiques de la gauche, de peur d’être accusés de complaisance pour le populisme – ou tout simplement parce que leurs convictions sont flageolantes. Ne pourrait-on pas résumer ainsi le quinquennat de Nicolas Sarkozy ? Il faut aussi se rappeler que le conservatisme n’est pas homogène : celui de la bourgeoisie n’est pas celui des classes populaires. Il trouve son unité dans l’éloge de l’enracinement. La droite, ces dernières années, a voulu s’affranchir des critères de respectabilité édictés par la gauche. On retiendra une chose de l’aventure présidentielle avortée de François Fillon : c’est parce qu’il incarnait un certain conservatisme qu’il est parvenu à s’imposer. Il a révélé un espace politique : reste à voir qui voudra l’occuper maintenant. Son échec est personnel, terriblement personnel, il n’engage pas le courant qui l’avait porté.

Allons enfin à l’essentiel : le retour du conservatisme, c’est d’abord celui de certains thèmes longtemps marginalisés. La question identitaire, d’abord : on ne saurait définir la nation dans les seuls termes du contractualisme, qu’il soit libéral ou républicain. Il faut réhabiliter la part des mœurs, de la culture, de l’imaginaire, de l’histoire. La question anthropologique ensuite : on ne saurait traiter l’homme comme un simple cobaye au service de toutes les utopies sociétales ou technoscientifiques. L’homme n’est pas un matériau au service de ceux qui veulent construire une société idéale absolument artificielle. En un mot, le conservatisme qui renaît est porté par une anthropologie de la finitude. L’homme a besoins de limites. C’est-à-dire de racines, auxquelles il ne saurait s’arracher sans s’assécher. C’est-à-dire de frontières, qui définissent l’espace de ses libertés et de son appartenance, et qu’il ne saurait abolir sans se dissoudre dans l’immensité du monde. Il ne s’agit pas de mettre l’homme dans un bocal ou de nier son aspiration à l’universel, mais de rappeler qu’il n’y a pas d’accès immédiat à l’universel, qu’on ne peut y tendre qu’à travers des médiations.


Est-ce que comme Zeev Sternhell vous estimez que cette élection oppose les pro et les anti-Lumières ?

Permettez-moi de vous répondre par un détour. L’œuvre de Zeev Sternhell a tendance à renvoyer dans le camp des anti-Lumières tous ceux qui ne s’enthousiasment pas pour la modernité comme il la voit. Si on ne saurait contester l’érudition de Sternhell, rien ne nous oblige en voir en lui un profond philosophe. Il simplifie la complexité historique de manière outrancière : d’un côté les partisans de l’émancipation, de l’autre ceux de la régression. En gros, les gentils et les méchants. Puis, il plaque ce schéma sur l’histoire française et plus largement, sur l’histoire européenne. Nul n’est obligé de se plier à cette déformation grossière de l’histoire, qui exige quand même un peu plus de finesse pour être comprise. Nul n’est obligé non plus d’en faire une grille d’analyse électorale.

Pour Sternhell, dès qu’il est question de la nation, il n’existe que deux camps : celui du contractualisme le plus désincarné, et celui de la nation organique qui étouffe l’individu en allant jusqu’à le nier. Pour lui, dès qu’on entend redonner un peu de substance à la nation, on bascule dans la révolte contre les Lumières. Dès lors, on assiste à une criminalisation de toute critique de ce que pourraient être les excès de la modernité, car ces derniers ne seraient rien d’autre qu’une poussée de la modernité cherchant toujours à se dépasser elle-même en déconstruisant les formes historiques établies pour trouver les nouveaux visages de l’émancipation. Tout cela pour dire que je ne vois pas trop comment cette représentation de l’histoire permet de rendre compte de manière intéressante et subtile de cette présidentielle non plus que des grandes querelles qui traversent notre temps.


Au final, le conservatisme n’est-il pas un progressisme qui veut s’ignorer et perçoit mieux que d’autres les dangers des fondements philosophiques auxquels il adhère malgré tout ?
Tout dépend de ce que vous entendez par-là. Le conservatisme se situe d’emblée dans la modernité – il l’accepte, de bonne foi ou par esprit de résignation, mais il l’accepte quand même et ne croit pas possible d’en sortir. Il l’accepte sans enthousiasme, toutefois, ce qu’on ne lui pardonne naturellement pas, puisque la modernité ne tolère pas qu’on confesse la moindre réserve à son sujet. Le grand projet du conservatisme, c’est de civiliser la modernité en lui rappelant l’existence de permanences humaines. L’homme ne saurait accepter la grande rupture moderne qui veut congédier, en quelque sorte, tout ce qui la précède. C’est la tentation de l’ingratitude, remarquablement critiquée par Alain Finkielkraut. Il faut bien comprendre : le rejet pur et simple de la modernité n’est possible dans notre monde qu’à la manière d’une dissidence esthétique, celle du dandy ou de l’esthète, qui fait le choix d’un individualisme aristocrate contre l’égalitarisme niveleur, ou peut-être aussi à la manière d’une dissidence philosophique et littéraire cantonnée aux marges de la cité, et condamnée à n’y intervenir que sous le signe de la déploration. Je ne crois pas possible de bâtir une philosophie politique pertinence à partir de cette posture. Une fois cela dit, je ne ferais certainement pas du conservatisme un progressisme modéré et sceptique. L’imaginaire des deux philosophies n’est pas le même, les affects mobilisés et les passions sollicitées non plus. Le progressisme fonctionne à l’enthousiasme déconstructeur : le conservatisme bien compris est habité par le sentiment d’un manque au cœur de la modernité, que certains vivent même comme une perte. Chose certaine, on aurait tort de confondre les deux imaginaires.

Pour aller plus loin :

Le Multiculturalisme comme religion politique, Mathieu Bock-Côté (Le Cerf);

Le Nouveau Régime : essais sur les enjeux démocratiques actuels, Mathieu Bock-Côté (Boréal);

Il est possible de contester les fondements de Mai 68, entretien avec Mathieu Bock-Côté.
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lundi 8 mai 2017

Faisons confiance au chef !… euh ? pour quoi au fait ?


Fondements du programme de la Déterritorialisation


Remarquez bien ce qui doit être à gauche, à l'extrême gauche, au centre gauche, au centre, au centre droit, à la droite à la droite extrême etc. quoi.

C'est quoi ça ? De la culture française ? 
Mais ça ne doit plus exister : on mélange tout : 
la politique, les races, les sexes, les cultures…
Deleuze et Guattari en rêvaient non ?
ÇA Y EST !
C'EST MAINTENANT !
ON Y VA !
EN MARCHE ! quoi.
mais…AU PAS S'IL VOUS PLAÎT !
Si ça ne vous plait pas c'est pareil, j'en ai peur.


VOIR l'analyse
 https://www.causeur.fr/portrait-officiel-president-macron-145234

Photo officielle: Macron ne s’est pas fait chef, il s’est fait beau

Portrait officiel du président Emmanuel Macron. Photo: Soazig de la Moissonnière, Présidence de la République
Révélée en avant-première par les réseaux sociaux, comme une marque assumée de comportement adolescent, la photo officielle du président Macron vient de sortir. La pose est martiale et la mise en scène étudiée – fenêtre ouverte sur le monde, livres, smartphones et drapeaux – mais ce qui saisit d’emblée c’est le regard. Les projecteurs ont mis le paquet sur les yeux, forçant le trait de la séduction, et davantage que le bleu, c’est une expression profonde de comportement qu’ils ont révélée. Ce portrait est un lapsus de personnalité, tant on y voit une froideur métallique et l’absence pathologique d’empathie qui sied si bien aux narcissiques. « Fariboles ! » diront certains : voilà tout simplement un président déterminé, qui ne s’en laisse pas compter. Un chef, enfin ? C’est là qu’il convient d’apporter une grille de lecture utile des personnalités.
Portrait officiel. pic.twitter.com/fAhSZJvPa5
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 29 juin 2017
Depuis sa prise de pouvoir, le président a multiplié les coups d’éclats, provoquant des pâmoisons à peine voilées d’une certaine presse, peu gênée à l’idée de se comporter comme une presse officielle. Il faut dire qu’après les affres du quinquennat Hollande, entre indécision, gaffes, loupés et négligences, toute forme de dignité dans l’apparence fait figure de retour du roi Soleil en son palais. Mais il faut aller plus loin : peut-on se contenter d’observer un bras de fer sans s’interroger sur la politique qui se trame en arrière-fond, ses conséquences et ses rebonds ? Serrer fort la main à Trump, l’éviter de manière ostentatoire, rappeler à Poutine que, comme Pierre le Grand, il vient se civiliser en Occident, est-ce de l’autorité ou de l’inconséquente glorification de soi ? Quand la mayonnaise retombe dans le fracas mou des likes et des partages, que reste-t-il ? Inflexion de la politique américaine ou vexation durable d’un président instable ? Coopération franco-russe ou stratégie d’apparence ?

Après moi, le Déluge

La presse a-t-elle à ce point consacré son propre pouvoir de l’image qu’elle ne cherche plus à étudier ce qui, dans la démarche d’un président, a de réfléchi, calculé, profond, vertueux ? Pressent-elle les conséquences d’une mobilisation des regards qui pour quelques secondes de gloire menace l’équilibre du monde ?
Une seule question – qui permettrait au passage l’écrémage attendu des caciques des partis mais aussi des mouvements en (dés)ordre de marche, nous donne la vision immédiate d’un leadership authentique : si le leader disparaît, que reste-t-il ? Sa perte est-elle irrémédiable ou le mouvement qu’il a induit, en responsabilisant les gens et en les articulant à une mission supérieure, peut-elle lui survivre ? Crée-t-il une trajectoire ou un mouvement satellitaire autour de lui ? La République En Marche a toute l’apparence d’une vague de groupies qui, tout en embarquant dans ses rangs des personnes de valeur, s’est construite en écho d’une image belle qu’elle voulait enfin se donner à elle-même. Macron a fait de l’anti-hollandisme au mauvais endroit : il ne s’est pas fait chef, il s’est fait beau, il n’a pas donné un cap aux énergies mais concentré les attentions. Autour de lui, ce rassemblement hirsute n’est ni employé, ni conduit. S’il chute, tout s’écroule.

Un professionnel de l’apparence

Les personnalités narcissiques sont les meilleurs ennemis des leaders : leur détermination, leur volonté d’aboutir, leur disposition innée à la délégation les désignent d’apparence aux places de direction. Seul hic : leur incapacité à écouter à la réalité. Le refus de la frustration (la connait-on quand on passe de parents-gâteaux à une mère-épouse ?) a provoqué chez eux le déni de tout ce qui existe en dehors de leurs besoins ; ils se rêvent parfaits et ont le besoin pathologique de se le prouver, quitte à occulter ce qui le contredit. L’image, plus que les faits, leur en donne le terrain. Ils font mine d’entendre, de comprendre et de s’intéresser mais c’est une écoute préalable au détournement des énergies autour de leur personne. Ce sont des professionnels de l’apparence : le mouvement autour d’eux est volontaire voire zélé, leurs caprices quotidiens mais charmants, leurs présence attachante, justifiée, sublimée… Il y a du champagne tous les jours mais personne ne se soucie de la hauteur de la mousse au-dessus d’un liquide dérisoire.
Un chef se fatigue à longueur de journée dans le cloître du discernement qu’exige son métier. Il travaille sur l’invisible, sur le ferment, sur la tendance. Son boulot n’est pas l’image mais la décision, pas la gravitation mais le mouvement, pas l’instantané mais la durée.
Une image parfaite porte, comme le portrait de Dorian Gray, une destruction intrinsèque. L’enjeu n’est pas de la maquiller mais de la contredire par les faits. Il faut pour cela une présence au monde qui soit capable de renoncer provisoirement au plan d’une communication verrouillée et sans fard. L’aléa nous enseigne. Il s’intègre dans une écoute longue qui permet l’élan sur les lieux d’inflexion de l’action et l’anticipation continue.
Le président Macron a étalé sur son bureau de parade son arsenal d’images. « Qui ne sait dissimuler, ne sait régner » disait Louis XI : il savait combien le trésor d’un monarque se cache à l’intérieur de son âme.