Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mercredi 23 octobre 2013

Tout le monde en arrière ! par l'Ancien Porphyrios


Cet enregistrement de l'Ancien Porphyrios revêt 
une importance particulière pour le chaos que nous vivons actuellement...

«Peut-être bien que, selon le plan de Dieu, il va advenir que les gens vont avoir un aperçu, voir le chaos entièrement lumineux et entièrement vivant en face d'eux. Alors ils vont dire : « Oh, nous tombons dans le chaos, nous sommes perdus. En arrière, en arrière tout le monde, tout le monde en arrière, revenez en arrière, nous avons été dupés ». Et ils reviendront à la voie de Dieu et la Foi Orthodoxe les illuminera. C'est ce que nous demandons à voir et c'est ainsi que nous désirons que les choses, lentement, lentement, adviennent par la grâce de Dieu. Dieu travaille en secret. Il ne veut pas affecter la liberté humaine. Il apporte ces choses et, lentement, lentement, lentement, lentement, l'homme va où il doit être.» 
(version française par Maxime le minime de la traduction en anglais de John Sanidopoulos)

dimanche 20 octobre 2013

Aperçus d'un autre monde, d'une autre réalité : [2] Le petit canari

Comment Dieu répond à nos prières

Ma voisine Betty avait quatre enfants dont l'aîné avait presque 14 ans, quand elle est tombée gravement malade d'un cancer. Bien sûr, ses pensées se tournèrent vers Dieu et elle se demandait s’il y a une vie après la mort. Elle n'était jamais allée à l'église et je ne sais pas jusqu’à quel point elle croyait en Dieu, mais avec l'apparition de sa maladie, elle a commencé à chercher. Nous avions de longues conversations sur l'existence de Dieu et comment nous pouvons perdre Dieu en doutant de Ses paroles et en accordant du crédit aux paroles du diable. Il n'est pas possible d'être amis à la fois avec Dieu et avec le diable, ni d’être en communion en même temps avec Dieu et avec le diable. Car Satan s'oppose à la volonté divine de Dieu et a été un menteur et un meurtrier dès le commencement, comme le Christ nous l’a dit. Dieu est saint et c’est un Dieu jaloux, et on ne peut Le «partager» avec le diable qui s'oppose à lui et a voulu s'élever lui-même au-dessus Dieu. 

Mon amie a grandi chaque jour dans la foi et dans la compréhension spirituelle profonde de Dieu, croyant qu'il est Esprit et que l'on doit le chercher en esprit et en vérité. 

Un jour, son mari lui a bêtement dit qu'elle ferait mieux de se battre pour sa vie jusqu'au bout, car «il n'y a pas de vie après la mort » et qu’elle ne reverrait jamais ses chers enfants ni quelqu'un qu’elle aime qui était décédé avant elle. Elle a alors éclaté en sanglots, c'était comme si un gouffre s'ouvrait devant elle - pas d'espoir, pas de sens à la vie sur la terre, à la souffrance ... Elle s’est efforcée de se rendre jusqu’à la porte pour me venir me voir, moi qui vivais à côté d’elle, pour parler avec moi, afin que je la rassure au sujet de la réalité de Dieu et que je lui confirme qu'Il est la Vérité. Quand elle a atteint la porte et est parvenue à sortir, des douleurs terribles l’ont envahie, elle ne pouvait pas aller plus loin. C'était un jour d'hiver sombre avec des nuages gris sans soleil . Elle tenait sur le pas de la porte et dans son cœur elle a crié à Dieu : « S'il te plaît, donne-moi un signe que Tu existes et que Toi seul est la Vérité, et que nous pouvons croire et avoir confiance. » 

Soudain, un rayon de soleil est venu de derrière un nuage et a baigné de lumière un petit buisson dans son jardin. Elle l’a regardé avec étonnement, c'était comme le buisson ardent de Moïse. Le buisson qui avait auparavant une apparence terne et sans vie était maintenant resplendissant et magnifique. Elle n'en croyait pas ses yeux. Ses yeux et son âme ont bu dans la splendeur de ce "buisson ardent" transfiguré. Comme Moïse, elle le vit comme s’il brûlait sans se consumer. Bien sûr, il était différent du buisson ardent de Moïse, qui brûlait d’un feu divin, tandis que ce petit buisson était allumé par les rayons du soleil tombant sur lui. Tout autour du buisson régnaient le noir et gris. Les rayons du soleil n’illuminaient pas le reste du jardin, et puis le soleil a retiré ses rayons et le buisson a de nouveau eu un aspect terne et morne. Mais pour mon amie, le message avait été reçu , son cœur chantait, elle a senti une profonde paix dans son âme et de la gratitude envers Dieu pour lui avoir répondu immédiatement . La réponse de Dieu pour elle était : «Je suis, n'en doute pas, je peux transfigurer le monde grâce à Ma Lumière. Ce qui semble mort pour toi peut être ramené à la vie par Moi et se transformer en beauté.». 

Le lendemain, elle m'a raconté l'histoire et m’a dit pensivement : «J'ai appris que Dieu nous parle à travers les gens, à travers les Écritures, et de tant de façons différentes, parce qu'Il est Esprit. Il est à portée de main, nous avons seulement littéralement à la tendre et sentir sa présence, Il est alors avec nous, ici maintenant, nous n'avons pas à attendre des années et des années pour avoir une relation avec Lui. « J'ai souvent pensé à ses paroles. Comme elles sont vraies maintenant que Dieu est venu à l'homme dans l'espace et le temps. Il est "à portée de main", et avec le don de l'Esprit Saint "le Royaume de Dieu est au-dedans de nous". Il est si merveilleux qu’ici dans ce monde de plus en plus confus, triste et souvent mauvais, nous puissions atteindre Dieu et sa maison, les anges, les saints, les prophètes, les confesseurs, les martyrs, et prendre conscience qu'ils nous regardent avec amour, et que nous sommes entourés par l'Hôte invisible du Ciel. Pas besoin de se sentir seul ou abandonné – nous avons Dieu au-dessus de nous et Dieu avec nous et Dieu en nous jusqu'à la fin des temps. 

Un matin mon adorable amie et voisine Betty est morte. Deux semaines auparavant, sa mère était venue de Bristol pour être avec son mari et s'occuper de ses quatre enfants, qui avaient environ 2, 3, 12 et 14 ans. Ils m'ont téléphoné pour me le dire. Il était environ 8 heures du matin quand la sonnette a retenti à ma porte ; la mère de mon voisin se tenait là, me demandant si elle pouvait utiliser mon téléphone pour dire au frère jumeau de sa fille que sa sœur était morte. Elle ne voulait pas le lui dire en présence de ses petits-enfants parce qu'elle avait peur de se mettre à pleurer. Elle n'était jamais venue chez moi auparavant ; je l'ai conduite à la cuisine où se trouvait le téléphone. Son visage était accablé de douleur, mais elle demeurait calme, et je l'ai installée sur un tabouret près du téléphone. Dans son dos je regardais sa tête blanche et ses épaules voûtées. Tout en elle exprimait le deuil, et je me sentais vraiment pleine de compassion pour elle car moi aussi, je suis une mère et je pouvais comprendre ce qu'est la souffrance qui était la sienne. Pour une mère, perdre son enfant n'est pas naturel et c’est l'un des plus grands chagrins. 

J'ai prié : «Seigneur, réconforte-la ! » - "réconfort" est un mot que j'utilise rarement. Au moment où j’ai prié, notre canari s’est mis à chanter très fort. Sa cage était suspendue à un crochet près de la fenêtre de la cuisine. La mère de Betty avait déjà commencé à composer le numéro et elle a fondu en larmes, elle ne parvenait pas poursuivre son appel téléphonique. J'ai reposé le récepteur et j’ai mis mes bras autour d'elle ; elle sanglotait. 
Enfin, elle a demandé à travers ses larmes : « Est-ce que j’entends le chant d'un canari ? » Bien sûr, j'ai affirmé que c'était le cas et je l’ai conduite à la cage, tandis que le canari continuait à chanter avec vigueur. Elle a dit à travers ses larmes : « Je te remercie de me réconforter, petit oiseau, je te remercie de me réconforter.» Je ne pouvais pas comprendre de quelle manière son chant l'avait réconfortée, mais j'ai remarqué tout de suite qu'elle a utilisé le mot "réconforter", comme je l'ai utilisé dans ma courte prière intense au Christ. Puis, quand elle a réussi à s’arrêter de pleurer, elle m'a fait un tendre sourire et a dit comme Dieu était merveilleux, parce que quand elle a commencé à composer sur le téléphone le numéro de Bristol pour parler au frère jumeau de Betty, elle a été submergée par la douleur et a commencé à douter que sa Betty soit encore en vie. Alors, elle a crié à Dieu : « Est-ce que ma Betty est encore en vie? » A ce moment, le canari s’est mis à chanter bruyamment. «Savez-vous, m’a-t-elle dit, que je n'ai pas entendu un canari chanter depuis quarante ans ?! Quand j'ai accouché de mes jumeaux, le travail était très éprouvant et ma gynécologue m’a dit : «Je vais vous chercher quelqu'un qui pourra vous aider. Elle est revenue avec un canari dans une cage et l'a mis à côté de mon lit. Le canari s’est mis brusquement à chanter, je me suis alors détendue et j’ai donné naissance à Betty tandis que l'oiseau chantait sans arrêt. Ma prière n'aurait pas été exaucée d’une meilleure façon. Maintenant, je sais que ma Betty est toujours vivante et elle est née à une vie au-delà du tombeau. Comme je suis reconnaissante à Dieu de m'avoir donné ce signe, cette réponse, cette certitude, les mots ne pouvaient pas me consoler plus que le chant de ce canari tout à l'heure. » Pour moi, c'est une preuve de la façon dont nous servent les anges, combien ils nous aident à notre insu. 

Ainsi la vieille dame avait décidé de téléphoner de chez nous qui avions une cuisine où il y avait un canari. La Divine Providence de Dieu, Sa prescience savait ce qu'elle ressentait et qu'elle allait se tourner vers Lui et demander à être réconfortée. Le fait que je ressente de la compassion envers cette personne et que j’envoie une courte prière pour me prouver comment Dieu répond aux prières a fait en sorte de renforcer ma foi en sa toute-puissance et sa compassion. Il m’a été prouvé que sa prière et la mienne réunies ont reçu une réponse d'une manière unique, sur mesure, vraiment faite pour elle, particulièrement. Elle a dû m'expliquer pourquoi la réponse à sa prière l’avait consolée, et ici nous voyons comment ce qui est un signe pour une personne ne signifie rien pour quelqu'un d'autre. Ainsi en est-il avec les Ecritures. Dieu ne me parle pas directement à chaque passage, certains mots sont obscurs pour moi, je n’en saisis pas le sens caché. Mais à d'autres moments, peut-être des années plus tard, ces mêmes mots deviennent un merveilleux message pour moi.
Olga Giel. February, 1993. East House, Beech Hill, Mayford, Woking, Surrey
(Version française par Maxime le minime de la source)

vendredi 18 octobre 2013

Aperçus d'un autre monde, d'une autre réalité : [1] Pierre, le petit oiseau blanc


Ceci est arrivé à la belle-mère de ma fille, qui a raconté cet événement de sa vie à l’émission l'Heure de la femme à la BBC. 

Elle avait quatre fils, le cadet, Pierre, avait cinq ans. Ils appartenaient à l'Eglise orthodoxe, et Pierre avait l'habitude de dire que quand il serait grand il voulait être prêtre. Ainsi il mettait souvent la robe de chambre de sa mère et se promenait dans la maison en tenant une croix de bois haut dans ses mains comme dans une procession de l'église. 

Il est arrivé qu’il est tombé malade atteint d'une double pneumonie et a dû aller à l'hôpital. Quand il est rentré, il n’était pas encore bien fort après sa maladie bien sûr. Un matin, au petit déjeuner, sa mère lui dit : « L'évêque va venir nous voir à onze heures. » Pierre a alors dit tranquillement : «Il ne me verra pas, mais il me bénira. » Sa mère venait de quitter la table du petit déjeuner pour aller dans la cuisine à côté, lorsque l'enfant a dit cela. Son estomac s’est serré, et une question a traversé son esprit : «Que veut-il dire avec " Il ne me verra pas, mais il me bénira " !? »Puis elle a entendu un cri, elle s’est précipitée et a saisi l'enfant qui s’est effondré dans ses bras. Son fils était mort. Elle s’est dirigée vers son salon en le portant dans les bras et s'est arrêtée devant le coin à icônes en regardant les visages saints du Christ, la Mère de Dieu et des Saints. Puis’ m’a-t-elle raconté, le diable a chuchoté dans son cœur : «Crois-tu toujours que Dieu est bon ? » Et à travers ses larmes, elle a répondu silencieusement : «Oui, je crois toujours que Dieu est amour et bon, même si je ne comprends pas toujours ses voies. »

Elle a ensuite mis l'enfant doucement sur le canapé et a téléphoné à son mari à son travail, ses trois autres fils, et au médecin. Le médecin lui a expliqué que dans certains cas très rares lors d’une double pneumonie les poumons adhèrent l’un à l’autre avant de s’ouvrir à nouveau. Dans le cas de Pierre, cela a été mortel. À 11 heures on a sonné à la porte : c’était l’évêque. Elle a à peine pu prononcer : « Pierre est mort. » L’évêque a reçu un choc, a fait le signe de la croix et tout de suite il est entré dans le salon où Pierre était allongé sur le canapé. L'évêque a ensuite fait le signe de la croix sur tout le corps du petit garçon et a prié. La mère s’est alors souvenue de ce que Pierre avait dit: « Il ne me verra pas, mais il me bénira. »

Environ un an plus tard, c'était l'anniversaire de Pierre et la mère était dans sa chambre, se sentant envahie par la tristesse et la douleur. La fenêtre était ouverte et en désespoir de cause, elle a levé les mains en l'air en sanglotant : « Pierre, où es-tu ? » A ce moment, une petite perruche blanche (albinos) a volé dans la salle. Elle a précipitamment fermé la fenêtre de sorte qu'il ne puisse pas ressortir et a remercié Dieu pour ce signe de Pierre. Pourquoi ? Parce qu'elle avait l’habitude de prendre Pierre sur ses genoux, de le câliner et de dire : « Le petit chéri de sa maman » , et il répondait toujours avec fermeté : «Non, je suis ton petit oiseau blanc ». Quand son mari est rentré du travail, elle lui a dit qu’un petit oiseau blanc avait volé dans la chambre de Pierre. Il avait l'air surpris, sachant que c'était l'anniversaire de Pierre, il a fait le signe de la croix en remerciant Dieu et il est sorti pour acheter une cage pour la perruche albinos, qui s’était manifestement échappée de la maison de quelqu'un.

Dieu est Esprit, comme le Christ nous l’a dit quand Il a parlé à la femme samaritaine au puits : «Dieu est Esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en vérité» (Jean 4.24) . Et dans le verset précédent, il nous dit que «ce sont là les adorateurs que le Père demande. » Dieu cherche des âmes qui ont compris que Dieu est Esprit et l'adorent en esprit et en vérité. C'est Dieu qui choisit : « Vous ne m'avez pas choisi, mais je vous ai choisis… »

Dieu a un libre arbitre, comme Il a donné à l'homme et aux anges d'avoir un libre arbitre. Dieu décide quelle offrande Il est prêt à accepter et quelle est celle qu’Il rejette. Il a accepté l'offrande d’Abel, mais a rejeté celle de Caïn.
Dieu connaît le cœur des hommes, leurs motivations, leur volonté, que ce soit envers Dieu et pour Dieu ou envers et pour soi.
Les parents de Pierre étaient réconfortés dans leur douleur et renforcés dans leur foi parce qu'ils ont compris le langage de l'esprit et ont su reconnaître le message donné par Die.
Olga Giel. February, 1993. East House, Beech Hill, Mayford, Woking, Surrey
(Version française par Maxime le minime de la source)

mercredi 16 octobre 2013

Balkans: le défi d’une radicalisation de l’islam? sur le site Religioscope

L’islam radical est-il en train de submerger les Balkans?

Cette crainte refait régulièrement surface. L’islam tel qu’il est pratiqué dans les Balkans n’a cessé de subir de multiples influences et se redéfinit en permanence, au contact des débats qui agitent l’ensemble du monde musulman, observent (source)

Mosquée de Struga, en Macédoine (© 2013 Laurent Geslin).
Profondément laïcisées durant la seconde moitié du XXe siècle, les sociétés musulmanes des Balkans sont traversées par des mouvements complexes depuis la chute du communisme et l’éclatement de l'ancienne Yougoslavie. Avec l’effondrement de l’État commun, les musulmans yougoslaves ont été soumis aux défis posés par le renouveau de ces nationalismes, et même sommés de « prouver » la légitimité de leur présence sur le territoire où ils vivaient depuis des générations.

Les musulmans des Balkans sont également confrontés aux miroirs grossissants d’un monde «globalisé»: depuis le 11 septembre 2001, ils peuvent ressentir le regard négatif souvent porté sur l’islam – voire subir une «islamophobie» de plus en plus répandue, notamment ceux qui vivent en émigration dans les pays de tradition chrétienne d’Europe occidentale ou d’Amérique. Dans le même temps, le sentiment d’appartenance à l’umma peut constituer un antidote grisant, une nouvelle identité «par défi», notamment pour des Balkaniques de la diaspora.

Ces courants contradictoires nourrissent les débats sur les éventuelles spécificités d’un « islam balkanique » ou d’un «islam européen». Cette mise en avant d’une «autochtonie» de l’islam et de ses différences supposées avec l’islam pratiqué dans d’autres régions du monde est aussi une réponse aux courants dits «wahhabites» - de nombreux chercheurs estimant qu’il est plus juste d’utiliser le terme de «néo-salafistes», le wahhabisme étant un phénomène très particulier et, en réalité, très peu présent dans les Balkans

L’islam des Balkans n’a jamais formé un isolat ; il vit dans une «société d’islam» mondialisée, et il est l’objet de multiples pressions et d’influences contradictoire. La Turquie, naturellement, pèse d’un grand poids du fait de son ancrage historique dans la région, mais l’Arabie saoudite, le Qatar ou les Émirats arabes unis cherchent aussi des relais d’influence dans la région. La confrontation entre un supposé « islam des Balkans » et des courants «radicaux» doit se comprendre dans ce contexte global; c’est aussi une manifestation de la crise de modernisation et d’adaptation de l’islam local et de ses structures officielles aux nouvelles conditions économiques, sociales et politiques de notre début de XXIe siècle.

Pour lire l'étude complète de Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin, veuillez télécharger le document au format PDF (29 pages, 615 Ko).

samedi 12 octobre 2013

L'art des collyves [Κόλλυβα]


L'"art" des collyves Κόλλυβα (mélange de céréales bouillies, de fruits secs, de fruits à grains et de sucres colorés) n'a rien à envier à l'art tibétain des mandalas de sable coloré qui fascine tant les occidentaux amateurs de tourisme spirituel exotique. C'est un travail qui demande beaucoup de temps, de précision, de concentration et de dévotion. Mais dès que les collyves ont été l'offrande d'un office de prières dans l'église, consacré à la mémoire de défunts ou à la fête d’un Saint, elles sont éparpillées dans de petites coupes pour être partagées et consommées à la fin du repas, avec dévotion, par les fidèles orthodoxes. Les Κόλλυβα symbolisent la Résurrection. Comme le grain de blé tombé en terre (Jn 12, 23-24), enterré et digéré et dont une partie pourrit sans l'épuiser, ce qui lui permet de mieux se développer ensuite, il en est de même du corps de l'homme mort qui enterré dans le sol, pourrit, pour mieux ressusciter à nouveau, incorruptible.




lundi 7 octobre 2013

Retour à l'Orthodoxie d'une Américaine d'origine grecque : Εἰρήνη

Poseidon Column Plaza at Holy Trinity Hellenic Orthodox Church, Lowell, MA

Mes parents ne pratiquaient pas la foi, mais ma Yiayia et ma Nouna ont fait en sorte que je sois baptisée grecque-orthodoxe. J'ai été baptisée dans la cathédrale de la Sainte Trinité à Lowell, Massachusetts, puis mes parents m'ont ramenée dans l'État de Washington et nous ne sommes jamais retournés à l’église. Mon père était (est) un athée, et ma mère flottait le long de la mer de la laïcité, jusqu'à ce qu'elle fut baptisée comme « née de nouveau » quand j'avais environ 4 ans. Nous ne sommes jamais allés à l'église orthodoxe qui était à une heure de route de Seattle et franchement, je ne pense pas que ma mère voulait faire partie de la communauté grecque.

J'ai grandi en fréquentant une myriade d'églises Protestantesques, pour la plupart charismatiques. Methodist, Foursquare, New Life, African American pastor, Messianic Jewish pastor, vous voyez le tableau. Nous ne sommes jamais restés quelque part trop longtemps ... il y avait toujours un fossé de quelque sorte et Jésus " nous appelait " ailleurs. 

Quand j'étais en troisième année (8-9ans), je me souviens que ma mère et mon beau-père se sont touvés pris dans un mouvement extrémiste puritain fou qui faisait à tout le monde leur musique non-chrétienne, des livres, et ni MTV ni les influences non religieuses n’étaient autorisés. Ma mère a alors jeté ses livres de mythologie grecque de l'université. J'ai très peu de souvenir de la plupart des musiques des années 80 quand c’est réellement sorti. Je n’ai rien connu des années 1985-1989. Je me souviens d'avoir eu un journal que je devais écrire à l'école et que notre professeur voulait lire et commenter. J'ai écrit quelque chose sur les mauvaises influences de la musique profane et elle, qui était chrétienne, a défendu le groupe Styxx qui était apparemment son groupe préféré. Elle avait un point de vue assez modéré, et en repensant maintenant à ce moment là, je suis sûr qu'elle pensait que ma famille et moi étions fous. 

Quand j'étais en 5e année (10-11ans) j'avais une veste en jean Esprit et j'avais écrit au dos " Jésus est vivant" avec un marqueur permanent. Les autres enfants se moquaient de moi parce que j'étais un garçon manqué plutôt bizarre et aussi une croyante qui n'avait pas peur de le dire au monde. Je n'ai jamais reculé cependant et je n'ai jamais eu honte de Jésus. 

Au cours de la décennie suivante, mon cheminement s'est poursuivi. Je suis allé au collège et je fréquentais une église baptiste d’une communauté principalement afro-américaine. J'étais tellement ancrée dans le mouvement charismatique que ce ne pouvait qu’être qu’occasionnellement que je pouvais de me rendre à l'Eglise orthodoxe. J'avais l'habitude de le faire lorsque la paroisse locale organisait le festival grec à l'automne ... Généralement j’en partais pleine de honte et de nostalgie de ma culture et de la foi, mais je me sentais complètement seule et déconnectée. Je ne parlais, ni ne lisais ni n’écrivais le grec et il était évident que les autres enfants, qui avaient grandi dans la communauté, en faisaient parfaitement partie. Je ne pouvais le raconter, alors je suis retournée à ma vie à regarder de l'extérieur. 

Quand j’ai été plus âgée à l'université, j'ai eu un bon ami qui était chrétien ( plus tard, il a fini par quitter l'église de manière assez intéressante ) et je voulais aller dans un groupe de jeunes avec lui le mardi soir. Une semaine, je suis allé au festival grec le dimanche comme avant avec les mêmes sentiments conflictuels de mélancolie et de déconnexion, mais avec un désir renouvelé de respect. C'était en 1999 et je me souviens lors du culte protestant certains enfants ont commencé à faire une sorte de “pogo” sur l'autel et je crois que c'est à ce point que j’ai su que j'avais besoin d'un changement . Ma bouche grimaçait de dégoût et j'ai réalisé pour la première fois que j'étais au mauvais endroit. 

À l'époque, j'étais près d'un groupe d'enfants arabes et persans qui étaient majoritairement musulmans. Je me suis dit, c'est peut-être d’où je viens ? Ils sont convenables, ils aiment leur famille et ont un sens aigu de la tradition, à tort ou à raison. Cela me semblait plutôt familier... Mais je me suis rappelé ma foi, celle dans laquelle je suis née et ai été baptisée. Au sein de ce groupe j'avais une amie arménien qui avait aussi grandi dans l’Orthodoxie. Elle et moi avons décidé que nous irions à l'église ensemble et c'est là que ça a commencé à venir pour moi. Je n'étais pas encore totalement décidée , mais avait une graine avait été plantée. 

 Quelques mois plus tard, je me suis fiancée. Il avait été baptisé catholique mais jamais été confirmé, donc nous ne pouvions nous marier dans l'Église catholique. Alors, j'ai regardé ma paroisse orthodoxe grecque locale et j’ai assisté à la liturgie un dimanche. Je ne me souviens pas de la date exacte, mais je sais qu'à ce moment j'étais complètement investie dans l’Orthodoxie. J'ai commencé à parler au prêtre et j’ai assisté à la Liturgie tous les dimanches. Je suis carrément tombée amoureuse. C'était comme si j'étais une orpheline reconnectée avec ma mère naturelle pour la première fois. J'étais dévorée d'amour et d'adoration pour elle, je me voyais dans ses yeux. Son odeur était si familière… comme si je me souvenais du berceau. Je me suis sentie renaître, embrassée et pardessus tout je me suis sentie revenue à la maison. Les prières, la tradition, la présence de la Sainte Trinité dans chaque mot ... J’éprouvais tout cela. 

Cela fait 14 ans, mais je n'oublierai jamais mon voyage de retour à l’Orthodoxie. Je continue à apprendre et embrasser ma foi, mais je suis encore un bébé quand il s'agit de la connaissance des jours de fête, des canons, des saints, etc. 

 Le plus beau jour de ma vie est celui où ma fille a été baptisée dans l'Église orthodoxe, la joie que j'ai ressentie était telle que je ne peux vraiment l’exprimer. J'ai assisté à tant de consécrations de bébés et j'ai vu comment les mères berçaient leur nouveau-né dans leurs bras, embrassaient l'icône de la Theotokos, et j’en pleurais à chaque fois. J'aime chanter l'hymne du Trisagion à mon bébé quand elle s'endort ... elle l’apprend et chantonne parfois avec moi. Je suis tellement reconnaissante de l’élever élever dans la foi, c'est vraiment une de mes plus grandes joies de la transmettre à la lumière de ma vie ." (version française par Maxime le minime de la source)

mercredi 2 octobre 2013

RENAISSANCE DE LA RUSSIE


Je sais, ce n'est pas de saison. Ce n'est pas encore Pâques et il s'en faut ! Mais comme je suis dans une période russophile je ne peux m'empêcher de vous montrer cette image réjouissante

dimanche 29 septembre 2013

La conversion de P. David et de sa famille : un authentique, très émouvant et très beau témoignage

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Père David Hudson avec Preoteasă Mary and leurs filles Hannah, Heidi and Heather
 Peu de temps après mon arrivée en Roumanie comme missionnaire évangélique en 1993, un pasteur baptiste avec qui je travaillais m'a dit: "Vous pensez que vous êtes venu en Roumanie pour faire quelque chose pour Dieu, mais peut-être est-ce Lui qui veut faire quelque chose pour vous." Il est vrai que j'étais dans un pèlerinage qui avait commencé quand j'étais enfant avec une soif inhabituelle pour les choses spirituelles, mais je ne m'attendais vraiment pas que mes recherches aboutissent en Roumanie. J'ai été élevé dans le mouvement conservateur Wesleyan, et ai été baptisé à l'âge de 8 ans. Même enfant, j'étais prêt à défendre seul mes convictions religieuses, et je m'efforçais de vivre une vie chrétienne cohérente. J'ai appris à jouer du piano pendant tout le premier cycle du secondaire, et bientôt toute mon identité a été concentrée au service de la musique. Une très grande importance était donnée à la sainteté à la fois intérieure et extérieure dans les églises de ma jeunesse ; j’ai perdu mes illusions lorsque j’étais étudiant du Bible College, quand j'ai réalisé (1) que « l'entière sanctification " que nous nous attendions à recevoir instantanément ne marchait pas, non seulement chez moi, mais même chez les responsables religieux que j'admirais, et (2) que je me trouvais dans un ghetto religieux et que j’avais besoin de trouver la véritable Église .

J'ai trouvé mon chemin dans la foi réformée, qui semblait être la réponse. Pas de raccourcis, pas prétentions superficielles d’impeccabilité, beaucoup de «liberté chrétienne» , et ce qui ne pouvait être expliquées de quelconque manière était balayé dans la puissante et mystérieuse souveraineté de Dieu. Le fait qu'il s'agissait d'une foi plus intellectuelle a également a fait écho en moi à l'époque , où j'étais dans un processus de " mobilisation vers le haut ".

Par le mariage, cependant, je suis devenu membre de la direction d'une congrégation évangélique indépendante où "ma" théologie était tolérée, tant qu'elle n'entrait pas dans le style de mission de notre Eglise en pleine croissance. Tout était subordonné à l'évangélisation, tout était convivial, le visiteur était roi, et notre christianisme toujours conservateur était effectivement « marketé » orienté vers l’ascension que nous considérions comme notre «groupe cible ». Mon service de la musique a pris une place secondaire au fur et à mesure que j'ai pris davantage de responsabilités administratives, finalement servir en tant que pasteur exécutif. Toute l'activité et le succès avec sa pression incessante se sont imposés à nos âmes, et nous avons senti que quelque chose manquait dans tout cela.

A mi-vie, nous avons décidé de rompre avec l'entreprise de ce ministère au rythme effréné, dévorant et d'aller faire une seconde carrière dans les missions. J'avais rêvé de ce ministère de musique en Europe depuis longtemps, et nous avons décidé que c'était le moment. Après une période de reformation et un soutien croissant, nous étions en route pour la ville universitaire de Cluj-Napoca, Roumanie : Mary et moi, et nos trois filles, Heidi, Heather, et Hannah. Malgré quelques défis difficiles, nous nous sommes bien adaptés et avons prospéré après quelques années. Nous avons appris la langue, les filles sont allées dans les écoles publiques, et nous avons même acheté un appartement avec l'intention de rester à long terme. Nous avons travaillé avec les églises baptistes au renouvellement du culte, en particulier dans le domaine de la musique, et même à commencer à composer quelques chansons bien reçues en Roumanie. Ensuite, toute notre vie a été bouleversée par l'Orthodoxie, aussi dévastatrice que n’importe quelle tornade qui ait jamais frappé Kansas.

 Je n'avais rien contre l'Orthodoxie quand je suis venu en tant que missionnaire évangélique dans un pays essentiellement orthodoxe. Je ne me voyais pas comme une menace ou une concurrence à la foi de la majorité. Je croyais que l'Église Orthodoxe, comme les anciennes églises en général, était quasiment morte, mais je voulais croire qu'il y avait un peu de vie et de renouveau en elle. Avec une ouverture d'esprit pluraliste, je me suis mis dans la disposition de savoir ce qu'il y avait de bon dans l’Orthodoxie, en supposant que les racines de l'évangélisme roumain devaient se trouver dans l’Orthodoxe roumaine. Par hasard , j'avais lu «Devenir orthodoxe », quand je suivais la formation de missionnaire, et j'avais été impressionné par ce que j'avais lu. Mais je ne voyais pas grand-chose en Roumanie qui ressemblait à la présentation brillante qu’en faisait Peter Gilquist (Mémoire éternelle!). L’Orthodoxie semblait fatiguée, fade, superficielle, superstitieuse, affreusement formel, ou, selon le commentaire d’une personne «féodale». Compromis, corruption, et fixation sur le passé de style musée - voilà quelles étaient les impressions que j'avais reçues des personnes non - orthodoxes avec lesquelles j'avais parlé. Les offices de la cathédrale étaient comme un opéra sans intrigue, et il ne semblait pas important si vous pouviez suivre ce qui se passait. C'était à des années-lumière des rétroprojecteurs et de l'importance de la didactique des églises dans lesquelles j'avais été impliqué ! Dans une autre église du centre-ville, où je m’échappais pour prier de temps en temps, les gens semblaient juste aller et venir tout au long de l’office - si on pouvait appeler cela ainsi – d’une manière assez semblable à celle du prêtre qui apparaissait et disparaissait tout le temps derrière le rideau de l'iconostase. Le chantre semblait quelque part entre l’ennui et la distraction, c'était la routine pour lui. Pourquoi personne ne semblait être intéressé pour communiquer quoi que ce soit au visiteur ? 

Comme un confesseur roumain me le disait récemment : c'est vraiment un miracle que nous soyons devenus orthodoxes en Roumanie. Absolument personne n’a fait quoi que ce soit pour nous convertir. Convaincu qu'il devait y avoir plus dans cette Orthodoxie, je n’avais de cesse de vouloir aller au fond de ce mystère, même si j'étais trop occupé pour lui donner beaucoup de temps. L'occasion vint enfin d'apprendre à connaître un prêtre qui était « évangélique» , exactement ce que je cherchais. Il était jeune, encore séminariste, et à la fin de sa quatrième année de pasteur dans un village délabré. P. Justinien avait été élevé dans une pieuse famille orthodoxe et encore adolescent avait affermi sa foi pendant la période du communisme, et il était maintenant prêtre. Pas du tout superficiel dans sa foi, il n’était pas seulement orthodoxe de nom, et il était convaincu par les déclarations que j'avais lues dans le livre de Gilquist (et maintenant d'autres). Après discussion, je lui ai demandé de célébrer une divine liturgie de telle sorte que je puisse comprendre. Il m'a emmené dans le sanctuaire, et m’a donné autant d’explications que nécessaire, me permettant de regarder chaque action et d’entendre chaque prière. Ce jour-là, au début de mai 1995, j'ai été " bouleversé " par l'Orthodoxie . Je savais que j'avais été en contact avec une grâce, une puissance et une sainteté que je n'avais jamais connues auparavant. C'était totalement inattendu. C’était convaincant .

 Que faire ? Notre carrière missionnaire était juste en train de décoller, et notre famille se sentait tout juste installée après le traumatisme du déracinement, la relocalisation, l’inculturation, etc. Nous étions comblés et ravis de l’avenir. Je n'ai même pas osé parler à ma femme à ce sujet, car je savais que cela signifierait un bouleversement dans nos vies - un de trop. Juste à ce moment, nous avons été programmés pour un congé d'été aux États-Unis. A notre retour, j’étais hanté par l'Orthodoxie, et je me sentais poussé impérativement à faire des démarches pour continuer. Et pourtant, tout ce que nous avions travaillé et souffert en tant que famille était présent à mon esprit. Quand ma femme a commencé à faire son chemin, elle m'a  prévenu qu'elle ne pensait pas que les filles pourraient suivre. Mais quand elle a commencé à étudier et à prier à ce sujet, elle aussi, a commencé à voir la réalité de l'Orthodoxie . Après discussion avec la direction de notre société de mission, nous avons décidé que nous devions démissionner afin de poursuivre notre récente (et fragile) découverte.

A la moitié de l’été 1995, nous avons été en proie à un conflit déchirant avec nos proches, qui se sont sentis trahis et floués. À la fin de l'été, notre «carrière de missionnaire» était terminée et nous avons carrément été mis à l'écart. Même si, à ce moment-là, il nous était arrivé de parvenir à la conclusion que nous nous étions trompés sur l'Orthodoxie, la confiance avait été détruite et nous n'étions pas en mesure de reprendre notre ministère. Nous sommes entrés dans une année d’"exil ", travaillant dans des emplois faiblement rémunérés pour survivre et essayer de comprendre ce qu’il en était de nous. Que s’était-il passé? Qu’est-ce qui n’allait plus ? Comment avions-nous pu dérailler si facilement après une vie d’enseignement de la doctrine chrétienne et un ministère actif ? L’Orthodoxie avait paru si belle, si droite. Elle avait offert une nouvelle perspective sur des questions non résolues et des faims insatisfaites dans nos vies spirituelles. C'était un nouveau paradigme dans lequel, tout à coup, tout se mettait en place avec plus rien qui se trouve en dehors de la grille doctrinale, comme c'est le cas avec les systèmes doctrinaux auxquels nous étions habitués. Cela avait semblé si vrai, si réel, tellement plus spirituel que ce que nous avions connu. Cela pouvait-il avoir vraiment été un fantasme, comme certains ont dit, ou une abomination, comme d'autres l'ont dit? Nous avons essayé de recoller les morceaux et de nous concentrer sur nos vies. Les filles avaient été dévastées et leur confiance en nous et d'autres avaient été profondément ébranlées. Nous nous sommes sentis paralysés et perdus .

Nous avions vu une lumière trop nouvelle pour revenir à notre ancienne manière d'être chrétiens. Nous ne pouvions plus vraiment être évangéliques, et puisque nous ne pouvions pas être Orthodoxes non plus, nous avons essayé de forger notre propre voie, combinant le meilleur des deux. C'était une tentative désespérée de faire la part des choses et de satisfaire notre soif frustrée de l'Orthodoxie. Dans cet état d’esprit, nous sommes retournés en Roumanie de notre propre volonté après notre " année d’exil». Il semblait que nous le devions, pour plusieurs raisons. Nous avions abandonné notre appartement, notre voiture, et ce que nous possédions ; oublié tout cela ! Nous avons laissé nos amis et collègues, sans adieux ni explications. Notre fille aînée, Heidi, allait entrer à l'Université de Cluj, ainsi nous nous sommes ressaisis, avons rassemblé notre foi fragile et sommes rentrés.

Evidemment, la question principale restée en suspens était l’Orthodoxie. Nous devions" revenir sur la scène du crime», pour nous convaincre d'une manière ou d'une autre. Nous avons été aimablement acceptés à nouveau dans notre ancien ministère de musique Baptiste, et nous avons essayé de nous diriger vers un travail dans un environnement protestant avec des idéaux orthodoxes. Extérieurement, c’était assez réussi, mais au dedans ce n'était pas satisfaisant. Nous savions que nous devions donner une autre chance à l’Orthodoxie, cette fois une vraie chance .


Ainsi, à l'été 1997, nous avons fait le plongeon et avons commencé à aller à la Divine Liturgie le dimanche matin. Grâce à P. Gordon Walker de l'église Saint-Ignace à Franklin dans le Tennessee ( que nous avions rencontré en 1995) , nous sommes devenus amis avec les convertis américains qui étaient également venus à Cluj en tant que missionnaires. Craig et Victoria Goodwin nous ont présenté une publication orthodoxe de dévotion quotidienne, DYNAMIS , un ministère de leur église locale, la cathédrale Saint-Georges à Wichita . Utilisant DYNAMIS comme notre discipline d'étude quotidienne de la Bible, les choses ont commencé à se mettre en place , les questions ont commencé à trouver leurs réponses. Nous avons également commencé à surmonter notre timidité et à rencontrer plus de prêtres et de laïcs qui nous ont impressionnés par leurs cœurs et leurs vies véritablement chrétiens. L'archevêque de Cluj, BARTOLOMEU (Mémoire éternelle !), nous a accordé sa bénédiction pour commencer à traduire DYNAMIS en roumain et en publiant comme un complément au mensuel de l' archidiocèse. Dans tout cela, nul n’a fait le moindre tentative pour faire pression sur nous et nous convertir, et même quand finalement nous avons demandé à être reçus dans l'Église par Chrismation, personne n'était pressé. A ce moment-là, c'est nous qui étions impatients !



Marie, Heidi et moi avons été chrismés à Pâques 1998, dans le village où le Père Justinien sert maintenant. Quelle paix est venue sur nous lorsque, après avoir navigué sur les mers orageuses du christianisme pluraliste, idiosyncrasique, et éclectique nous sommes montés dans l'arche de l'Eglise historique, originelle et toujours vivante! Heather a choisi de rester active dans le lycée et l'Église baptistes ; après avoir tous ensemble fait face à un tel traumatisme à l’occasion de notre conversion, nous avons senti qu'elle avait besoin de la liberté d'aller d’elle-même à l'Orthodoxie quand elle serait prête, au moment opportun pour elle. Hannah a été baptisée quelques semaines après Pâques de cette année 1999, juste avant ses douze ans C'était un bel office, et un témoignage merveilleux à partager avec ceux qui avaient reçu leur baptême. Avec ce jalon, nous sentions que nous avions fait un pas de plus dans la paix de l'Eglise et fermé un autre chapitre de notre pèlerinage.

 La conversion n'est pas facile, que ce soit avant ou après Chrismation. Il y a tellement de choses à apprendre, et il est difficile de retourner à l'école après une vie de direction. D'une certaine façon, c'est comme d'émigrer vers un nouveau pays. Vous obtenez votre billet et allez, c'est comme être catéchumènes. Finalement, vous obtenez votre nouvelle citoyenneté, c'est comme la Chrismation. Mais vous avez encore à vous adapter à la nouvelle culture et y trouver votre place ; c'est comme le processus continu de travailler à votre salut une fois que vous êtes dans l'Eglise. Les réponses et les solutions instantanées ne font pas partie du vrai Christianisme. Mais il y a une réelle occasion pour tous ceux qui « s'efforcent d’obtenir le prix " d’atteindre les richesses que notre nouvelle patrie nous offre. Est-ce que cela signifie qu'il n'y a pas quelques écueils et pièges dans l’Eglise orthodoxe ? Non, il y a évidemment beaucoup de citoyens dans ce nouveau pays qui croupissent dans la pauvreté et la maladie spirituelles qui, alors qu'ils ont la nationalité, ne cultivent pas les caractéristiques et les privilèges qu'elle offre. Mais il y a des exemples impressionnants de «réussite» qui nous montrent la voie.



Mourant à tout ce qui est faux et indigne, d'abord en nous-mêmes, nous renaissons à nous-mêmes comme plus humains, plus vrais, plus pacifiques, plus stables, plus guéris, plus aimant et miséricordieux, même si nous restons des pécheurs. C'est ce qui fait l'Orthodoxie. Elle nous offre une véritable sainteté, regagnant la ressemblance de Dieu perdue, et on ne nous donne pas de simples théories, mais aussi des moyens . P. Rafail Noica, un éminent duhovnic roumain et lui-même un converti à l'Orthodoxie, affirme que l'Orthodoxie est la vraie nature de l'homme , "rouge , jaune , noir ou blanc " . Quand on revient à l'Orthodoxie, nous "revenons à " notre patrie, nous devenons nos vrais moi. Seigneur, où irions-nous? Maintenant, nous savons pourquoi le Seigneur nous a emmenés en Roumanie. Notre mission est de travailler à notre propre salut avec crainte et tremblement, et, ce faisant, de devenir un peu plus des cierges qui brillent dans l'Eglise pour ceux qui, même dans un pays orthodoxe, ne comprennent pas encore ce qu’il en est vraiment de leur foi. Et peut-être pour d'autres qui, comme nous, sont en quête de quelque chose, mais qu’ils ne s’attendent pas à trouver dans l'Orthodoxie. 


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Ordination en tant que prêtre de P. David au monastère Nicula en Décembre 1999

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Ouverture de la clinique St. Pantelimon à  Cluj
(version française par Maxime le minime de la source)

VALAAM [7]


vendredi 27 septembre 2013

L'HORREUR DE SOLOVKI : Impossible d'oublier !

Désolé, la copie est ancienne, pas très bonne mais il faut l'avoir vue pour bien comprendre les rouages du totalitarisme le plus écrasant, le plus abject, le plus inhumain.. Difficile de penser qu'il y a encore des gens qui minimisent la Terreur du communisme en prétendant qu'il a été dévoyé mais que les idées étaient bonnes... et qui peuvent - sans craindre le moindre jugement moral ni le moindre procès - adhérer à un parti auto-proclamé communiste voire socialiste ici ou ailleurs... à lencontre de certains socialistes ("national" mais tout de même "socialistes") l'on proclame qu'il n'y a "pas de liberté pour les ennemis de la liberté"... c'est le genre d'injonction à résultat nul par auto-annihilation comme "Il est interdit d'interdire"...



VALAAM [5]


jeudi 26 septembre 2013

L'ANCIENNE FOI SOVIETIQUE



C'est tout de même assez drôle ces adeptes et prosélytes de la religion du scientisme qui se moquent avec mépris de l'aveuglement du peuple chrétien prétendu anesthésié par l'opium de l'ignorance religieuse et de ses croyances. Ils n'ont pas conscience une seconde, pour leur immense majorité, que leurs convictions soi-disant rationnelles  et  scientifiques  ne sont tout simplement que des croyances fondées non pas sur un savoir personnel réel, non pas sur une expérimentation personnelle réelle, mais sur le crédit qu'ils accordent, en acte de foi aveugle, à ce qu'on leur a dit, raconté, décrit et qu'ils n'ont jamais vu de leurs yeux ni ne verront jamais en réalité car ils n'y connaissent en réalité rien et se contentent de répéter ce qu'il est de bon ton de croire et de dire à propos de tout et de rien. En vérité ils obéissent en bons fidèles de leur religion scientiste à leur propre clergé dont la hiérarchie n'a rien à envier aux religions dont ils prétendent de façon comique s'être débarrassé...

VALAAM [4]