Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

lundi 11 mai 2015

RUSSOPHILIE FRANÇAISE : Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu


Armand-Emmanuel-Sophie-Septimanie de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu est un officier, diplomate et homme politique franco-russe, né à Paris le 25 septembre 1766 et mort dans la même ville le 17 mai 1822.
Il est le deuxième président du Conseil des ministres en titre de l'Histoire de France.

 - Au service de Louis XVI

Fils de Louis-Antoine du Plessis, duc de Fronsac, et petit-fils du maréchal de Richelieu1, Armand-Emmanuel de Vignerot du Plessis naît en 1766 à Paris.

En 1785, il entre dans les régiments de Dragons de la reine Marie-Antoinette, puis devint premier gentilhomme de la Chambre du roi Louis XVI.

Titré alors comte de Chinon, il est marié à l'âge de quinze ans à Rosalie de Rochechouart Faudoas, une enfant de douze ans qui souffrait d'une malformation. Les deux (très) jeunes époux sont séparés après la cérémonie de mariage et Armand-Emmanuel entreprend un tour de France et de Suisse avec son gouverneur-précepteur. Devenue bossue à l'âge de 14 ans, sa femme redoute que son mari, parti plusieurs années, prenne en horreur cette difformité.

Capitaine au sein du régiment des hussards, se trouvant à Paris quand est lancée la marche sur Versailles, il émigre peu après en Russie.


 - Gouverneur d'Odessa 





À la demande de la Reine, il quitte Paris en 1790 pour Vienne, afin de s'entretenir avec l'empereur Joseph II d'Autriche, frère de la souveraine, sur les développements de la Révolution.

Ce dernier étant mort avant son arrivée, il se rend à Francfort pour assister au couronnement du nouvel empereur, Léopold II qu'il suit à Vienne, et de là rejoint l'armée russe en compagnie du prince de Ligne et du comte de Langeron. Ils atteignent à temps le quartier général de l'armée russe basé à Bender en Bessarabie2 pour participer à la prise de la ville d'Izmaïl par le général Souvorov. Richelieu est décoré par Catherine II de l'ordre de Saint-Georges, avec épée d'or.

Après un retour à Paris pour servir Louis XVI puis des missions de diplomate à Vienne, il s'engage dans l'armée des émigrés menée par Condé.

Après les défaites de cette dernière, Catherine II lui propose de s'engager au sein de sa propre armée ; il accepte et devient rapidement général de corps d'armée, mais est contraint de démissionner en raison d'intrigues menées par ses rivaux.

En 1803, le tsar Alexandre Ier, qui succède à Paul Ier, le nomme gouverneur de la ville d'Odessa et de la Nouvelle Russie3, région qui englobait tout le sud de la Russie et qu'il fallait coloniser et peupler, poste qu'il conserve jusqu'en 1814.

Il est reconnu comme l'artisan du développement de la ville d'Odessa, petit village qu'il a transformé en capitale de cette province conquise aux Turcs. La « perle de la mer Noire » garde encore en souvenir sa statue en haut de l'escalier qui domine le port 4. Il reste une figure particulièrement populaire auprès de la population de cette ville, en ce début de XXIe siècle.

En 1806 et 1807, il mène plusieurs expéditions dans le Caucase lors des guerres contre l'Empire ottoman et participe à la conquête de la Circassie et de la Bessarabie. En 1812, alors que la France et la Russie se déclarent la guerre, Richelieu est sur le point de rejoindre la Volhynie, où sont basées ses troupes et ainsi rejoindre l'armée russe. C'est à ce moment-là que la peste fait son apparition à Odessa. Au lieu d'abandonner la ville pour prendre le commandement militaire où il était appelé par le Tsar, il reste auprès de la population pour la soutenir contre le fléau qui la décime. Au bout de deux ans, le gouverneur parvient par ses mesures à l'éradiquer totalement. Entre-temps, l'armée russe, alliée à la Prusse et l'Autriche, repoussant les armées napoléoniennes, est entrée en France. Il décide alors de rejoindre les troupes russes et de retourner en France. Il regrettera toujours de ne pas retourner en Russie, où il était demeuré quinze ans de ses meilleures années.

Entre 1808 et 1811, il fait édifier la première villa européenne avec un jardin exotique à Oursouf5 et qui existe toujours, dans le parc de l'établissement de cure Pouchkino, à cent mètres de la mer 6.

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vendredi 1 mai 2015

Mgr Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [5/5]

Dans votre livre, il y a un chapitre consacré au but de l'Église et de notre vie chrétienne. Beaucoup d'entre nous viennent à l'église avec des demandes comme : Seigneur, aide mon fils à entrer à l'Institut ; aide-moi à récupérer ma santé ... C’est très important, aussi, mais qu’est-ce que le but de notre vie chrétienne?

Metropolitan Athanasios of Limasol The Church's Open Heart
 Translated from the modern Greek by A. Volgina and A. Saminskaya.
 Moscow. Sretensky Monastery Press, 2014. 320 pages, illustrated.


Le but de la vie chrétienne est le Christ. Christ n’est pas simplement un certain genre d'idée, Il n’est pas une philosophie, le Christ n’est pas quelqu'un qui est loin dans le ciel. Le Christ est la plus grande expérience qu'une personne peut avoir dans sa vie. Il est la plus grande réalité de toutes les réalités de la vie. Les anciens Grecs avaient l'habitude de dire, « Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. » Un grand saint a répondu: «Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, sauf Jésus-Christ. » Il est notre objectif. La veille, la prière, le jeûne, la chasteté, la virginité ; tout cela nous le faisons pour atteindre un but : le Christ.

Monseigneur, ici, en Russie, les gens aiment beaucoup Père Païssios, comme vous le savez sans doute. Vraiment beaucoup. Pourquoi pensez-vous ce soit lui particulièrement ?

(Sourires.) Le Seigneur lui a donné le don de son vivant même d'aimer les gens, d'aimer beaucoup les gens et de prier pour toutes les personnes, pour le monde entier.

C’est mon opinion personnelle, mais quand je l'ai vu prier dans l'église, alors j’ai pensé: s’il y a une personne qui est à la barre du monde entier, ce n’est pas le président de l'Amérique (alors la Russie n’était pas aussi forte), ce n’est pas un communiste, ce n’est pas une personne de ce monde – c’est l’Ancien Païssios. Il est en mesure d'orienter le gouvernail du monde entier. Je ne sais pas comment on dit en russe, mais en grec dans le tropaire dédié à Saint Antoine, nous chantons: « Il a supporté la terre habitée tout entière par ses prières »
Et je crois que l’Ancien Païssios avait ce don de Dieu pour soutenir le monde entier par ses prières.
Tout le monde connaît l’Ancien Païssios aujourd'hui, alors que c’était un homme simple et humble, quelque part dans les forêts de la Sainte Montagne, illettré, qui évitait le monde : s’il voyait un rassemblement de personnes, il l'évitait. Comment le monde l’a-t-il connu ? Sur Chypre parfois je visite les écoles et parle avec les élèves. Ils n’en connaissent que peu sur le Christ ou la Mère de Dieu, mais si je dis « Pater Paissios » tout le monde comprend.

Monseigneur, aujourd'hui beaucoup de choses séparent les gens, parmi lesquelles la politique. Comment pouvons-nous rappeler que, bien que chrétiens de diverses Églises locales, nous appartenons au même et unique Corps du Christ?

Nous, Chrétiens orthodoxes, sommes tous le Corps du Christ, parce que nous célébrons une seule et même Divine Liturgie et communions au Corps et au Sang du Seigneur. A chaque Divine Liturgie toute l'Église orthodoxe est présente – tous les patriarches, archevêques, métropolites, évêques – le monde entier. Nous sommes tous le Corps du Christ.
Je suis arrivé en Russie et j’ai communié au Saint Mystère du Christ. Je n’ai rien compris au cours de la Divine Liturgie, parce que je ne sais pas le russe. Seulement (il dit en russe) « Gospodi, pomiluy » et aussi « Axios » Je l’ai entendu hier, mais ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est que c’est le même et unique Corps et Sang du Christ. Et vous, lorsque vous voyagerez en Grèce, et que vous ne comprendrez rien pendant la Divine Liturgie, peut-être, vous pourrez cependant recevoir la communion. La même chose s’applique à nos frères orthodoxes Arabes en Syrie, et à nos frères en Afrique et dans le monde entier. Le Corps et le Sang du Christ unit l'Église. Nous aimons tous les peuples, quels qu'ils soient. Mais nos frères selon l'esprit sont membres de l'Église orthodoxe. Nos frères selon la chair sont le monde entier; mais selon l'esprit, seulement les chrétiens orthodoxes.
(version française et sous-titres par Maxime le minime de la source)

jeudi 30 avril 2015

Mgr Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [4/5]


N’attends rien des gens.… mais plutôt de Dieu.


Dans votre livre, on trouve l'histoire suivante : un fils se plaint de son père, qu'il boit et sort avec une autre femme. Et il lui est dit : «Vois cela selon un autre angle : cet homme souffre, voilà pourquoi il agit comme ça. » Comment pouvons-nous apprendre à nous comporter avec nos proches qui, à notre avis, se comportent mal de quelque manière ? 

 Un jour, un jeune homme est venu voir l’Ancien Païssios et lui a dit: « Geronda, personne ne me comprend, ni mes parents, ni mon frère ni ma sœur. Je souffre beaucoup à cause de cela. » L’Ancien lui a répondu : « Mon cher! S’ils ne te comprennent pas, alors toi, essaye de les comprendre! D'abord, comprends tout de suite qu'ils ne sont pas capables de te comprendre ; comment veux-tu qu'ils te comprennent, quand ils ne sont pas en mesure de te comprendre? Comprends que leurs faiblesses, leurs problèmes les en empêchent pour ainsi dire. Regardez-les avec compréhension et amour. N’attends rien des gens, afin de ne pas souffrir. Il est préférable d’attendre à quelque chose de Dieu ». Alors cette personne a pensé : «Si je les comprends, alors je ne souffrirai pas du fait qu'ils ne me comprennent pas. » C’est ce que je dis aussi aux gens qui se plaignent de choses semblables. À celle qui me dit« Mon mari ne me comprend pas. », je réponds « Toi, comprends-le, lui, et alors ton problème sera résolu. » Il me semble que cela fonctionne.

Abandonner Dieu et la foi ?


Monseigneur, vous parlez souvent de l'éducation des enfants. Il y a ce problème : souvent les enfants à 12, 13 ou 14 ans quittent l'église ou ne veulent plus venir aux offices. Que conseillez-vous de faire aux parents dans de telles situations ?

Si un parent se préoccupe de l'éducation de son enfant dès le moment de sa conception – c’est à dire quand l'enfant est encore un embryon, parce les Anciens contemporains disent que l'éducation des enfants commence avant même leur naissance, avant même qu'ils ne soient conçus – si même alors, nous commençons à les élever, bien avant qu’ils atteignent les 12 ans, nous pouvons faire beaucoup.

Et quand un enfant arrive à l’âge de 12, 13 ou 14 ans, qu’il parvient donc à l'adolescence et qu’il se «rebelle » et «se révolte », du moins en apparence, sans aucun doute, nous ne serons pas en mesure d’y faire grand chose, mais peut-être que cela ne sera pas même pas nécessaire, parce que nous aurons déjà tout fait auparavant. Alors dans ce cas, nous devons tout simplement prier très fort.

St Porphyrios le Kapsokalyvite

St. Porphyrios a conseillé à une femme qui se plaignait à lui de ce qu'elle parlait à son fils de Dieu, mais qu’il ne écoutait pas, « Ne vous inquiétez pas. Il suffit de changer la façon dont vous agissez. [Au lieu de parler de Dieu à votre enfant] Parlez à Dieu de votre enfant, et Dieu voudra vous écouter. Alors le Seigneur Lui-même aura une conversation avec votre enfant »

Le Seigneur ne s’inquiète pas comme nous le faisons. Et Il ne panique pas. Il ne connaît pas de situations où Il ne sait quoi faire. Le Seigneur laisse sa liberté à la personne, puis Il l'embrasse et la ramène à Lui-même.

Une fois un jeune homme qui avait tout renié est venu voir Père Païsios. Il a dit à l'Ancien, «J’ai fait tout mon possible mais j’ai fini par abandonner Dieu. » L’Ancien l’a pris dans ses bras, l'a embrassé et lui a dit : « Tu as couru et couru et couru et couru vers ici, tout droit vers les portes qui mènent à Dieu. »

Seul le péché peut asservir notre âme 


  Dans une de vos conversations, vous dîtes que nous devons montrer du respect pour chaque personne, pour sa foi et sa culture, sans exclusive. Comment cela était-il possible de le réaliser dans les conditions, par exemple, comme celles de Chypre qui a été réduite en esclavage pendant 800 ans ?

Sans aucun doute, ceux qui asservissent d'autres peuples ne les respectent pas. Cependant, ils peuvent asservir notre corps, ils peuvent détruire notre maison, ils peuvent tuer tous les gens autour de nous, mais ils ne peuvent pas prendre notre âme.

Un grand saint de l'époque de la domination turque en Grèce, Saint Côme d'Étolie, avait l'habitude de dire aux Grecs asservis, « Si les Turcs veulent votre argent, donnez-le leur. S’ils ont besoin de vos maisons, donnez leur vos maisons. S’ils veulent votre bétail ou vos champs, donnez leur tout cela. Donnez leur tout ce qu'ils veulent. Seulement, ne leur donnez pas votre âme. »

Ne donnez à personne votre âme. Les gens peuvent asservir tout ce qu'ils veulent, sauf nos âmes. Seul le péché peut asservir notre âme. Les saints pères craignaient le péché, mais aucune sorte d'événement extérieur. Mais même le péché ne peut nous asservir si nous n’y consentons. Il y a une histoire à propos de saint Jean Chrysostome, qui avait réprimandé et blâmé l’impératrice Eudoxie. Elle était très en colère et voulait l'envoyer en exil. C’était une très mauvaise personne. Alors les diacres et les sous-diacres du Patriarche se sont approchés et lui ont dit : «L'Impératrice est à votre recherche pour vous envoyer en exil quelque part. Elle veut vous faire du mal. » Saint Jean Chrysostome s’est mis à rire et a répondu : « Ne craignez rien, personne ne peut me causer de dommages, sauf moi à moi-même. Personne ne peut nuire à Jean, sauf Jean lui-même ". [à suivre]
(version française et sous-titres par Maxime le minime de la source

mardi 28 avril 2015

Conversation avec le Métropolite Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [3/5]

ENDURANCE, PATIENCE, PERSÉVÉRANCE…

Dans votre livre, vous parlez aussi de Saint Arsène de Cappadoce, et et vous dîtes des paroles pénétrantes comme celle-ci : « Il a surmonté la tourmente des saints» Et, à propos de l'Ancien Joseph, vous parlez de la façon dont il a enduré pendant huit années une guerre démoniaque des plus cruelles. « Donnez du sang et recevez l'Esprit. » Que signifie «Donnez du sang » pour un chrétien contemporain ? Comment peut-il mettre cela en pratique ? 

 Quand Père Païssios est revenu d'Australie – il y était allé à l'invitation d'un archevêque australien – Je lui ai demandé quel genre de personnes vivait en Australie, comment ils luttaient pour leur salut, et s'ils aimaient Dieu.  

L’Ancien a répondu qu'il avait rencontré des gens formidables en Australie, car là-bas, les gens sont sauvés par la douleur, par l'humilité, la patience et la prière

 Je pense que cela se rapporte à toutes les personnes qui vivent dans le monde contemporain. 
La douleur est présente dans la vie de chaque personne, dans notre vie personnelle, dans la vie de notre famille, dans la vie de notre pays, dans le monde entier, dans toute la société.
Partout où vous regardez, partout il y a la douleur, la guerre, la mort, et des problèmes. Il suffit d'écouter un bulletin de nouvelles et votre cœur est déjà rempli de douleur. Maintenant, nous avons la capacité d'obtenir de l'information du monde entier. Et nous devons prier et faire preuve d’endurance dans toute cette situation. C’est le chemin qui nous conduira dans le Royaume des Cieux. Ce n’est pas pour rien que le Seigneur Jésus-Christ nous dit: « C’est par votre patience que vous sauverez vos vies» [Luc 21,19] Il ne nous dit pas que c’est par le jeûne ou la prière – Il dit que c’est grâce à la persévérance. L’endurance qui supporte est le fruit de la foi, et elle est nourrie par la prière. Et tout cela se passe dans l'Église. 

 « Personne ne peut nuire à Jean, sauf Jean lui-même » 

 Comme nous avons déjà commencé à parler de patience, je vais vous poser des questions sur la famille – un bon nombre de pages lui sont consacrées dans votre livre. Ici [en Russie], beaucoup de gens appartiennent à la génération de ceux qui vont à l’église pour la première fois, et ils n’ont pas l'expérience d'une famille chrétienne – mères, pères, grands-parents. Où peuvent-ils en apprendre davantage sur la compréhension chrétienne de la famille ? 

 La vie chrétienne n’est pas compliquée et pas difficile. La vie chrétienne est simple. Le Seigneur ne nous a pas enseigné des choses qui sont difficiles à mettre en pratique. Nous devons répondre aux commandements de Dieu avec simplicité, vivre avec les Mystères [sacrements] de l'Église, enseigner à nos enfants la Parole de Dieu et ne pas nous faire de souci, ne pas nous inquiéter à propos de quoi demain sera fait. 
Le Seigneur nous a dit qu’avant tout, nous devons chercher le Royaume de Dieu, et Il nous accordera tout le reste. Prenons les premiers chrétiens, ils n’avaient même pas un Évangile qu'ils pouvaient lire, car il n’avait pas encore été écrit. Mais le Christ était pour eux leur guide et leur maître. Nous les Chypriotes avons été réduits en esclavage pendant 800 ans environ – 400 sous les Francs et 400 sous les Turcs. Ils ne permettaient pas aux Grecs de bénéficier d’une éducation – tous les Grecs étaient sans instruction. Les prêtres avaient appris la Divine Liturgie par cœur. Ma grand-mère ne savait même pas comment écrire son nom. Néanmoins, au cours de ces 800 ans, les gens ont conservé la foi orthodoxe, et conservé leurs familles, parce qu'ils vivaient dans l'Église.

Et au cours de ces 70 années qu’est-ce qui a préservé la Russie ? C’est la Divine Liturgie qui a conservé la Russie et le monde entier.  Absolument. Et ce peu de levain fut suffisant pour l'ensemble de la Russie. [à suivre]
(version française par Maxime le minime de la source

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Notre langue française est riche en significations (et porte en elle encore une empreinte chrétienne indélébile) et il n'est pas inutile à la suite des saintes paroles de ce merveilleux guide des âmes (comme nous aimerions en avoir auprès de nous) qu'est le saint Métropolite Athanasios de Limasol de rappeler tout ce que signifie le verbe supporter 
Voici donc un extrait du Littré qui donne les différentes utilisations du mot

supporter
vt (su-por-té)
  1. Porter, en étant dessous. Un seul pilier supporte toute la voûte. La première [pièce de bois] qui pesait 188 livres, a supporté, pendant 46 minutes, une charge de 11 475 livres. [Buffon, Histoire naturelle générale et particulière]
  2. Fig. Souffrir, endurer. Ceux qui sont échappés du naufrage disent un éternel adieu à la mer ; et, comme disait un ancien, ils n'en peuvent même supporter la vue. [Bossuet, Oraisons funèbres]
  3. Avoir de la patience pour une personne ou une chose. Il y a de la charité à supporter les défauts de son prochain. Je suis un homme simple, dépourvu de science et plein de faiblesse comme les autres ; c'est beaucoup si vous me supportez. [Voltaire, Socr. I, 3]Absolument. Comment il faut supporter d'autrui. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]Se faire supporter, obtenir d'être supporté. Lucile aime mieux user sa vie à se faire supporter de quelques grands, que d'être réduit à vivre familièrement avec ses égaux. [La Bruyère, IX.]
  4. Ne pas trouver trop mauvais. Il y a des situations d'esprit favorables à la lecture des ouvrages qui n'ont point d'ordre : quelquefois, par exemple, je lis Montaigne avec beaucoup de plaisir ; d'autres fois, j'avoue que je ne puis le supporter. [Condillac, Conn. hum. II, II, 4]
  5. Ne pas supporter, avec que et le subjonctif, s'irriter de ce que. Neptune, quoique favorable aux Phéniciens, ne pouvait supporter plus longtemps que Télémaque eût échappé à la tempête qui l'avait jeté contre les rochers de l'île de Calypso. [Fénelon, Télémaque]
  6. Fig. Être assez fort pour s'accommoder à. Après cela, faut-il s'étonner si Archestrate disait que la Grèce entière n'était pas assez puissante pour supporter deux Alcibiades ? [Fénelon, Dialogues des morts]
  7. Prendre le parti de, soutenir. Nous ne sommes pas gens à la supporter dans de mauvaises actions. [Molière, George Dandin]
  8. Résister à. Ce navire ne supporterait pas la mer. Les hommes, les animaux et les plantes peuvent supporter pendant quelque temps la rigueur de ce froid extrême, qui est de 60 degrés au-dessous de la congélation ; pourraient-ils également supporter une chaleur qui serait de 60 degrés au-dessus ?[Buffon, Théorie de la terre]
  9. Être assujetti à. Le gouvernement a voulu rester l'arbitre des frais de douane que les soieries et les cafés destinés pur l'État seraient obligés de supporter. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]
  10. Se supporter, v pron Se souffrir patiemment les uns les autres. Les hommes doivent se supporter les uns les autres.
  11. Avoir pour soi-même de l'indulgence. Comment nous pouvons-nous supporter nous-mêmes, en croyant de si grands mystères et les déshonorant tout ensemble par un mépris si outrageux ! [Bossuet, Panégyrique]
  12. Supporter quelque chose de quelqu'un, ne pas s'en irriter. C'est une patience qui ne se trouve qu'en un homme de bien de supporter si longtemps que... [Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.]



samedi 25 avril 2015

REVUE DE PRESSE du 24 Avril 2015


NÉGATIONNISME :
 SCIENCES:
MOEURS :
BUSINESS SANS FRONTIÈRES ET GUERRES ASSOCIÉES  :
FRANCE :



mercredi 22 avril 2015

Conversation avec le Métropolite Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [2/5]

L'humour des Saints même après leur mort…

Dans votre livre, dans le passage consacré à St Porphyrios, vous citez cette anecdote : Une femme l'appelle au téléphone sur le mont Athos, après qu'il est déjà mort. Et elle entend cette réponse : « Ne m’appelez plus, je suis mort. » Pour quelle raison a-t-il fait cela alors qu’elle aurait pu l’apprendre par des moyens ordinaires? (Rires) Oui, quand elle a demandé, « Puis-je vous appeler à nouveau, Geronda?» Il lui a répondu : «Ce n’est pas la peine que vous me rappeliez ; je suis mort » (Rires). Et la même chose est arrivée à une religieuse à Chypre. Elle a entendu parler de cet événement, et, comme elle avait des liens très étroits avec Elder Porphyrios, cela a excité sa curiosté et elle a décidé de l'appeler au téléphone à son tour, se demandant s’il lui répondrait ou non. I Et il lui a répondu : « Ma chère, qu’êtes-vous en train de faire là ? Des expériences ? » Et il a raccroché le téléphone. 

P. Joseph de Vatopedi, P. Païsios et Mgr Athanasios jeune moine
Attendre les directives du Seigneur Lui-même pour agir…

St Païssios a été votre maître. Deux histoires. La première concerne St Païssios quand il était sur le Mont Sinaï, au monastère de Sainte Catherine. On y a envoyé un jour un imam car, comme c’est bien connu, il y a une mosquée sur le territoire du monastère de Sainte-Catherine. L’higoumène voulait protester, mais St Païssios dit : «Attendez, attendez, on va dire une prière tout de suite ... » Ils ont prié, l'imam est parti et n’a plus reparu dans les lieux jusqu’à ce jour. La deuxième histoire concerne le film « La dernière tentation du Christ » qui était sur le point de sortir sur les écrans des salles de cinéma Grèce. St Païssios a alors donné sa bénédiction pour combattre cette projection, pour protester. Où se situe la ligne de partage ici entre  : quand nous devrions essayer d'influencer ce qui se passe autour de nous par la prière, et quand nous devons exprimer notre position? 

 Des saints tels que l’Ancien Païssios ne se comportent pas dans la vie en suivant simplement une sorte de règle. Même dans les petites situations de la vie, avant d'entreprendre quoi que ce soit, ils ont d'abord prié, reçu une notification de Dieu, et se comportent en conséquence. St Païssios ne sortait jamais en public, mais dans ce cas il y est allé, afin de participer à cette manifestation avec l'ensemble de la population. Je suis sûr qu'il l’a fait après une prière, après avoir prié. Même lorsque quelque visiteur venait à lui, il allait prier d'abord, et ensuite seulement il allait lui ouvrir la porte : c’est dire que d'abord, il avait reçu notification de Dieu pour savoir s’il fallait ouvrir la porte à ce visiteur ou non. Une fois c’est moi même qui lui ai demandé: « Geronda, mais ils frappent à la porte. Nous devrions ouvrir ! » Et l'Ancien a répondu qu'il n’avait reçu aucune directive de Dieu pour ouvrir la porte à cette personne. C’est dire que même dans des choses aussi simples il attendait de recevoir l'avis de Dieu. Et ce d'autant plus, lorsque cela avait à voir avec des situations plus graves. Par conséquent, nous ne pouvons pas établir de règles sur la façon dont nous devrions nous comporter dans tel ou tel cas en nous conformant à une anecdote, parce que les saints dans chaque cas ont prié Dieu avant d'agir. Nous ne devons pas penser que si quelque protestation est organisée, nous devons par tous les moyens y participer, en suivant l’exemple de St Païssios parce qu’il lui est arrivé de participer lui-même à une manifestation En même temps, nous ne devons pas dire que nous n’irons pas, parce que St Païssios n’y est pas allé. Nous devons avoir du discernement et discerner la volonté de Dieu dans chaque cas particulier. [à suivre]
(version française par Maxime le minime de la source)

lundi 20 avril 2015

Une conversation avec le Métropolite Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [1/5]

LA PATIENTE ENDURANCE EST LE FRUIT DE LA VERTU ET ELLE  EST NOURRIE PAR LA PRIÈRE
Une conversation d'Anastasia Rakhlina avec le métropolite Athanasios de Limassol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église

Metropolite Athanase de Limasol. Photo: V. Yeshtokin / Pravoslavie.ru

Dans le livre, Le cœur ouvert de l'Église, (Éditions du Monastère Sretensky [en russe] 2014) sont réunis les souvenirs de Mgr Athanasios sur les Anciens – ascètes contemporains à l’école desquels il a été – ainsi  que les sermons et les enseignements du Métropolite de Limassol, qui est bien connu non seulement dans le monde orthodoxe, mais aussi au-delà.  Quels exemples les Anciens peuvent-ils nous donner, par leur vie,  à nous chrétiens qui vivons dans un monde très compliqué aujourd'hui ? Et  que pouvons-nous et devons-nous opposer à l’avalanche de problèmes qui viennent  se précipiter sur nous au point de nous ensevelir ? Telles sont les questions que notre correspondante de Pravoslavie.ru a posées, et plus encore, dans une entrevue avec le l’éminent pasteur de Limassol, alors qu'il était à Moscou.
    

"Priez toujours"


Nous laïcs aimons beaucoup les histoires qui racontent des miracles, et qui parlent  de charismes remplis de grâce, mais nous oublions un peu le prix qu’il nous faut payer pour ces choses. Votre livre s’ouvre sur une conversation sur le saint Ancien Joseph L’Hésychaste. Parlez-nous un peu plus des œuvres  que lui et sa communauté ont accomplies, et des leçons que nous, laïcs, pouvons en tirer – sans, bien sûr, rêver de pouvoir les imiter en tout.

Mgr Athanasios  –

Le saint Ancien Joseph L’Hésychaste vivait sur le Mont Athos, cependant je n’ai pu réussir à le rencontrer de son vivant, vu qu’il est entré dans le repos de Dieu en 1959. Mais j’ai eu l'occasion de rencontrer tous ses disciples.
Mon Père spirituel, l’Ancien Joseph du monastère de Vatopedi – était un disciple, le premier disciple de l’Ancien Joseph L’Hésychaste, et ainsi ma vie monastique a commencé sous l'influence de son école spirituelle.
L’Ancien Joseph a été l'une des figures spirituelles les plus remarquables sur le mont Athos au XXe siècle. C’était un grand ascète, mais aussi un remarquable hesychaste. Sa vie fut pleine de miracles et remplie de la présence active de Dieu et la Très Sainte Mère de Dieu. En dépit du fait qu'il était un ermite – il ne quittait jamais son ermitage en effet – quatre de ses disciples sont devenus ensuite les pères spirituels de centaines de moines.
À l'heure actuelle, nous sommes environ un millier de moines qui sommes des enfants spirituels de l'Ancien Joseph L’Hésychaste. Sur les vingt monastères du mont Athos, six d'entre eux ont été revivifiés par les enfants spirituels de l'Ancien Joseph. Nous considérons que ses prières et sa présence ont fortement influencé notre vie monastique.
Nous avons hérité trois choses importantes de l'Ancien Joseph L’Hésychaste et de ses disciples : la première consiste dans la valeur de l'obéissance à l'Église et à un Ancien. La seconde, à participer à la Divine Liturgie, à l'Eucharistie, et ce dans une communion régulière. Et la troisième est la pratique de la prière mentale.
Notre vie monastique entière a été et est consacrée à ces trois choses importantes. L'Ancien Joseph L’Hésychaste consacrait six heures tous les soirs à la prière mentale incessante.
Il passait huit heures dans la nuit à veiller. Six heures étaient consacrées à la prière mentale et aux lectures spirituelles, et deux heures à la Divine Liturgie, qui était célébrée quotidiennement. Tout cela commençait au coucher du soleil. Sur l'Athos, huit heures après le coucher du soleil, c’est déjà l’aurore, surtout en été.
Et après l’aurore, les pères se reposaient un peu, puis, après un petit-déjeuner consistant en une petite tasse de café et quelque morceau de pain sec, ils travaillaient très dur pour assurer leur survie. Dans l'après-midi ils prenaient le déjeuner, et ensuite ils s’allongeaient pour dormir. Une heure avant le coucher du soleil, ils se levaient et encore une fois célébraient les Vêpres par la prière du Komboskini, prenaient une tasse de thé ou mangeaient quelque fruit, et après le coucher du soleil débutait la veillée de toute la nuit, qui durait huit heures.
Ses disciples ont vécu avec une telle règle, et pendant un certain temps, nous avons également vécu ainsi.
Aujourd'hui, c’est une grande bénédiction que l'enseignement de l'Ancien Joseph se soit répandu dans l'ensemble du monde orthodoxe. Mais même les chrétiens occidentaux et des personnes d'autres religions, sont intéressés par l’Ancien et traduisent ses quelques oeuvres dans leurs propres langues.

Aujourd'hui les laïcs sont tellement affairés que le matin quand ils montent dans la voiture ils écoutent des enregistrements de la règle du matin, et gloire à Dieu qu'ils parviennent à faire encore cela. Que devraient faire les laïcs, nos contemporains, qui sont pris par leur travail, mais qui devraient néanmoins prier et venir à l'église?

        Mgr Athanasios  –  La prière est le souvenir incessant de Dieu. La présence de Dieu doit être incessante dans notre vie. Si nous apprenons à dire la prière de Jésus, cette petite prière: «Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, accorde-moi ta miséricorde », si nous nous adressons à Dieu constamment, si nous faisons la prière de Jésus en tout temps – lorsque nous prenons une douche, lorsque nous mangeons, ou quand nous sommes dans la voiture (au lieu d'écouter la radio), ou lorsque nous sommes dans le métro, le bus, ou à l'église – ce sera plus que suffisant. Le souvenir de Dieu doit accompagner toutes les choses que nous faisons dans notre vie. [à suivre]

(version française par Maxime le minime de la source)