RUSSOPHILIE FRANÇAISE (SUITE) traditionnelle et contemporaine
RUSSOPHILIE TRADITIONNELLE sur wikipedia
Auguste Ricard de Montferrand
Biographie
Henry Louis Auguste Ricard est le fils de Benoît Ricard (1747-1788), originaire de Montferrand (Puy-de-Dôme) et de Marie Françoise Louise Fistion dite Fistiony, née vers 1755 et décédée à Paris le 26 juillet 1823. Par conséquent, dès son enfance, on ajouta à son patronyme le nom de la ville de Montferrand en référence aux origines de son père et de ses ancêtres1. Peu connu en France, Auguste Ricard de Montferrand est un architecte célèbre en Russie, car il est l’auteur de plusieurs ouvrages architecturaux importants, dont le plus célèbre est la cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg (construite de 1818 à 1858).À vingt ans, Ricard intègre l’école spéciale d’architecture à Paris et alterne ses études avec le service armé dans les troupes de Napoléon.
En 1814, il a l'occasion de faire présenter à l'empereur Alexandre Ier un album de dessins et de projets divers (bibliothèque publique, colonne triomphale, statue équestre...), ce qui lui vaut d'être invité à se rendre en Russie.
En 1816, il fait le voyage jusqu'à Saint-Pétersbourg et il y reste jusqu'à sa mort, demeurant dans un hôtel particulier de la Moïka. Il réalise plusieurs projets, dont l'hôtel Lobanov-Rostrovski (1817-1820), des galeries marchandes et l'église du complexe de la foire industrielle de Nijni Novgorod (1817-1822), le manège de Moscou (1817-1825)...
Auguste Ricard de Montferrand,
par Eugène Pluchart, (après 1834)
La cathédrale de la Transfiguration, à Nijni Novgorod (1822)
La cathédrale Saint-Isaac (1818-1858) et la statue de Nicolas Ier à Saint-Pétersbourg
Mais son chef-d'œuvre reste la cathédrale Saint-Isaac. Auguste Ricard de Montferrand réalise un album de 34 dessins qui sont présentés à l'empereur le 21 décembre 1816. Son projet est accepté et il est nommé architecte de la Cour. La première pierre est posée le 26 juillet 1819. Les travaux pour les fondations commencent juste après et durent cinq années. Les 36 colonnes de granit sont extraites en Finlande. Ricard de Montferrand doit mettre au point des techniques très élaborées pour leur transport et leur pose. La première colonne est érigée le 20 mars 1828. Les murs et les piliers intérieurs sont terminés en 1836 et il faut attendre 1848 pour que l'on termine de dorer la coupole du dôme. Dix années seront encore nécessaires pour que l'ensemble soit terminé.
Le résultat est à la mesure des aspirations de l'empereur et des ambitions de l'architecte qui souhaitait que sa cathédrale puisse être comparée aux plus somptueuses de toutes comme Saint-Pierre de Rome ou Saint-Paul de Londres. Après 39 ans de travaux, Alexandre II inaugure la cathédrale le 30 mai 1858.
Une autre de ses célèbres réalisations est la conception et l'érection de la colonne d'Alexandre en 1836. L’architecte s’inspire de la colonne Trajan à Rome et se procure les roches granitiques nécessaires à la construction dans une carrière en Finlande. Trois mille soldats sont réquisitionnés pour l’érection de la colonne, qui pèse 600 tonnes et mesure 47,5 mètres. La colonne alexandrine siège maintenant sur un piédestal à Saint-Pétersbourg. Elle valut à Ricard de Montferrand les éloges de l'empereur qui lui dira : « Montferrand, vous vous êtes immortalisé ! ». Désormais, il reçoit également une pension2 et il achète un hôtel particulier au 86 quai de la Moïka.
Cette année 1836 est riche en événements, puisqu'il épouse Éloïse Virginie Véronique Pic dite de Bonnière, née à Saint-Cyr de Vaudreuil le 7 brumaire an VI (28 octobre 1797) et décédée à Meulan le 6 février 1868.
Toujours en 1836, il parvient par des procédés ingénieux, à extraire des cavités de la terre une cloche moscovite nommée "la reine des cloches" et à l'installer sur un piédestal. Fondue en 1733 elle mesure 5,8 m de hauteur et pèse 210 tonnes. Un incendie en 1737 l'avait fait éclater et, depuis, elle était restée en partie enterrée.
Ricard de Montferrand est décédé le 10 juillet 1858 (le 28 juin du calendrier julien) à Saint-Pétersbourg des suites d’une crise aiguë de rhumatismes, survenue après une pneumonie. Il voulait être enterré dans la cathédrale Saint-Isaac mais, comme il était catholique, ce n'était pas envisageable dans une église orthodoxe. La cérémonie eut donc lieu à la cathédrale Sainte Catherine puis le cortège fit trois fois le tour de la cathédrale Saint-Isaac en hommage à son constructeur. Son inhumation eut lieu le 9 novembre 1858 au cimetière Montmartre à Paris.
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RUSSOPHILIE CONTEMPORAINE
sur le Blog Parlons d'Orthodoxie
Traduction Laurence Guillon pour "PO"
Le directeur d’une agence parisienne de publicité, Jean-Michel Cosnieau est arrivé à Moscou dans les années 90. Il y a dirigé des boîtes de nuit. Il est ensuite devenu orthodoxe et vit entre Moscou et son village près d’Ivanovo. Jean-Michel jette un regard critique sur le monde occidental contemporain et croit dans les perspectives de la Russie. Il l’a raconté à la correspondante du site « Pravoslavie i mir ».
Sur son arrivée en Russie
C’était en 96. Ma femme a péri dans un accident d’avion, entre Paris et New-York. C’était horrible. Et j’avais décidé de changer de vie. En France, j’avais des parents aisés, un poste de directeur régional d’une des plus grosses agences de publicité de Paris. J’arrivai à Moscou, où personne ne me connaissait, et je recommençai tout à partir de zéro.
Je voulais commencer une nouvelle vie. J’ouvris un petit bar, et décidai de vivre plutôt à Moscou qu’à Paris. Non, je n’avais pas peur. C’était bien sûr un énorme bordel. Mais je sentais palpiter autour de moi une énergie qui me plaisait beaucoup. Il y a vingt ans, en comparaison de maintenant, c’était tout simplement une autre planète.
La Russie évolue très vite. Et comme j’avais étudié autrefois la politologie à la Sorbonne, il était intéressant pour moi de tout observer et d’essayer de tout comprendre. La Russie se développait sous mes yeux.
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