Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

jeudi 20 juillet 2017

AUTORITÉ, POUVOIR, RESPONSABILITÉ les risques du métier

Source : https://www.linkedin.com/pulse/je-suis-votre-chef-isabelle-barth

« Je suis votre chef ! »
ou la leçon de leadership à hauts risques de Monsieur Macron

Par Isabelle Barth
Professeur des Universités et chercheur en Management

Nous sommes nombreux à avoir vu et entendu l’allocution du président de la république Emmanuel Macron du 13 juillet 2017, adressée aux militaires de la nation. Il a été difficile d’échapper aux commentaires qui vont de « bourre-pif » à « recadrage », « avoinée » ou « acte d’autorité ».

Je rappelle le texte qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux (1) :

 "Il ne m'a pas échappé que ces derniers jours ont été marqués par de nombreux débats sur le budget de la Défense. Je considère, pour ma part, qu'il n'est pas digne d'étaler certains débats sur la place publique. J'ai pris des engagements.Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir. Et je n'ai à cet égard besoin de nulle pression et de nul commentaire."

Le contexte de ce discours est bien particulier, tant du point de vue du vocabulaire puisque le président de la république est le « chef des armées », que l’armée est soumise à la hiérarchie, et qu’elle a aussi une tradition de discrétion comme l’illustre son surnom de « grande muette ».

Pourtant, nous pouvons y voir une leçon de leadership. Quelle qu’en soit l’issue, j’y vois une leçon à hauts risques. J'en identifie trois : 1/ la confusion entre pouvoir et autorité, 2/ la création d 'un point de non-retour, 3/ le déni du conflit de loyauté.

Il ne faut pas confondre autorité et pouvoir

Le vocabulaire employé est celui duleader incarné. Emmanuel Macron a investi le propos en disant « je ». Il aurait pu utiliser un détour par la troisième personne : « Le président de la république est le chef des armées », « En tant que président de la république, je suis le chef des armées ».

Non, ça a été « Je suis » qui marque uneincarnation forte de la fonction.

C’est ensuite l’intonation qui est intéressante? C'aurait pu être « Je suis votre chef », soulignant l’investissement dans la fonction de dirigeant et la proximité avec les troupes. Non, ça a été « Je suis votre chef », soulignant avec ce terme, le pouvoir sur les personnes présentes, la manifestation d’uneautorité descendante.

Or, si le pouvoir peut se décréter (il est fait du statut, des responsabilités, d’une légitimité extrinsèque comme le suffrage universel …), ce n’est pas le cas de l’autorité qui, elle, relève de la reconnaissance libre de la légitimité de la personne.

Décréter son pouvoir, c’est prendre le risque de fragiliser son autorité. Cette manifestation de passage en force peut être la démonstration, au contraire, d’un désarroi ou d’un manque de confiance en soi . Quand on assène cet argument massue devant une rébellion ou un refus manifeste d’obéir : « Je suis votre chef ! » on oublie juste que si cet argument est réfuté, il ne reste plus de cartouche, sauf peut être celle de l’abus de pouvoir.

Le risque de créer un point de non retour

On retrouve dans cette allocution unetactique classique en gestion de conflit ou de remise en cause de l’autorité : l’idée qu’il faut savoir marquer son territoire et « montrer qui commande ». Cette option prône qu’en cas de dérive de comportement comme celle attribuée au Général de Villiers,c’est au « chef » de recadrer en objectivant le dysfonctionnement et en énonçant clairement ce qui est reproché.

Emmanuel Macron l’a fait, mais il l’a fait en public, ajoutant à la réprimande justifiée à ses yeux, l’humiliation publique, ce qui éloigne de la notion si centrale de respect et peut détruire la confiance.

On rétorquera que c’est justement la publicité et le manque de discrétion des critiques qui été l’objet de la réprimande… Soit, mais est-ce suffisant ?

Les risques d’une telle posture sont grands : ceux de susciter le rejet (« Pour qui se prend-il ? »), la méfiance (« On ne le voyait pas comme cela »), le soupçon(« Que va-t-il dire ou faire la prochaine fois ? »), trois attitudes qui coupent un chef de ses troupes.

En rendant public le blâme, Emmanuel Macron crée un point de non retour, ne laissant pas d’autres issues que la soumission ou la défection.

Dénier le conflit de loyauté

Ce que semble avoir occulté Macron tout à son désir de marquer son pouvoir, c’est que le Général de Villiers vivait un conflit de loyauté. Or, le conflit de loyauté est très courant dans le monde du travail. Il s’agit de savoir à qui doit aller notre loyauté : au projet global (en l’occurrence les armées françaises) ? Ou bien au chef (de ses armées dans le cas présent) ? C’est une variante du « conflit du double patron » (qui, lui, oppose l’entreprise et le client) : « Dois-je être loyal à mon chef ? » lorsqu’il prend une décision qui me semble mauvaise pour le devenir de l’entreprise ou de la France ?

La clause de conscience qui existe dans certaines professions (comme les journalistes), le devoir d’interpellation, le « whistle-blowing » penchent clairement pour l’adoption d’une posture critique et d’opposition aux ordres donnés.

Une leçon de leadership à haut risque mais un management irresponsable

Cette tactique du « tout pouvoir » ne porte pas toujours ses fruits, elle peut même être contre-productive car, au lieu de rentrer dans le rang, le collaborateur pris ainsi à partie peut chercher à se venger, maintenant ou plus tard, suivi d'autres opposants restés silencieux.

On entretient très souvent la confusion entre leadership et management. Nous avons là une leçon de leadership à très haut risque mais elle ne sera critiquable ou critiquée que si elle échoue.

Dans le cas du management, ce choix de décréter son pouvoir, avec blâme public et déni de conflit de loyauté, serait tout simplement une pratique irresponsable.

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