Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mardi 30 juillet 2013

PATMOS, île des saints : (9) Le saint ermite Theoktistos

Un saint ermite
Le XXe siècle n'arrêta pas le modeste courant de sainteté qui, presqu'à l'état endémique, existait dans la petite île de l'apôtre bien-aimé. Son représentant le plus pittoresque, et dont le souvenir vit encore dans la mémoire de quelques anciens, était un ressortissant d'Asie Mineure, nommé Theoktistos. On le disait évêque mais on ne savait quasiment rien de la vie antérieure de ce pèlerin venu de Kos à Patmos. Le Saint ermite se bornera toujours à répondre par le silence à la question de qui il était et quand on lui demandait pourquoi il était venu sur cette île il répondait qu’il avait entendu la voix de Dieu « comme le bruit de grandes eaux ».
Géant à la voix tonitruante, à la barbe flottant jusqu'aux genoux (pour travailler, il la nouait autour de la taille), au visage et aux yeux pleins de lumière, c'était un homme doux, au cœur tendre qui avait pitié des serpents et des fous. Il quitta le monde « où l'on faisait le mal même lorsqu'on voulait faire le bien » et, poursuivi par les tentations combattit le démon, amant de la prière continue, allant de site en site, la prière de Jésus aux lèvres, le komboskini de laine noire au poignet.

Ayant l'autorisation patriarcale de Constantinople, il entra d’abord au monastère du Théologien, mais malgré les supplications des Pères il les quitta pour le désert, à la recherche d'un endroit tranquille pour y vivre la vie érémitique. Il commença par vivre à Zarοϊ, dans le voisinage d'Apollos, où, excellent et courageux ouvrier, il construisit un ermitage et planta une vigne. Les gens venaient voir cet homme de Dieu, dont la vigne fut bientôt reconnue comme la meilleure de la région et quand il exprima son intention de fuir le pays et comme on lui en demandait les raisons, il n’avait qu’un mot pour répondre : « Tentation ! ». Il était affable et hospitalier mais il lui arrivait de se cacher dans les arbres pour ne pas être importuné. En dépit de son aspect imposant les gens l'aimaient et le révéraient.
Il finit alors, pour fuir la notoriété, par s'installer à une certaine distance de Patmos sur un îlot rocheux dépourvu d'eau et de végétation. Tous les dix jours, on venait lui apporter de l'eau potable et des «paksimadia » – morceaux de pain bis passés au four deux fois, ce qui les empêchait de moisir. Les Pères du désert, dans les temps anciens, en usaient déjà. Ensuite, comme un Père du désert, Theoktistos, voulant combattre le démon jusque dans son antre, élut domicile dans une grotte au sommet de la montagne Genoupas, au sud-ouest de l'île.
Un méchant magicien du nom de Kynops, ennemi de saint Jean, y vivait, paraît-il, au premier siècle, et jusqu'à nos jours la montagne a mauvaise réputation. On croyait que les démons avaient triomphé dans cette grotte et continuaient à nuire. Telle était la peur des hommes pour la grotte de Genoupas (déformation du nom de Kynopos le magicien). Mais la sainte vie de l’ascète et ses prières exorcisèrent le lieu mal famé et le sanctifièrent plutôt. Theoktistos confessa humblement un jour qu'il avait, dans le silence de l'ermitage, entendu l'harmonie de la musique des puissances célestes au lieu du rugissement du vent. La vue qu'on en a sur l'immense étendue de la mer est grandiose.
Theoktistos se tailla une citerne pour emmagasiner l'eau de pluie, et un fauteuil dans le roc où il aimait s'asseoir pour égrener, face au soleil disparaissant dans les flots, son chapelet de laine aux cent nœuds. Des vipères glissaient tranquillement à ses pieds et couchaient avec lui dans la grotte à la paroi de laquelle il avait fixé une icône de la Vierge.
De temps en temps il quittait son ermitage et allait dans les villages à la demande des fidèles, pour réconcilier des ennemis et ramener la paix dans leurs foyers. Et quand ce pacificateur arrivait sans y être invité, il frappait à la porte de ceux qui étaient agités par la tentation en annonçant : "M’acceptez-vous ? C’est le Christ qui m'envoie ! Si vous ne me voulez pas, du moins accepterez-vous le Christ ". Il lui arrivait alors de faire suivre sa longue prière par deux mille prosternations « pour ses propres péchés et ceux de toutes les personnes ».
Il étudiait en profondeur la "Philocalie" et vivait en authentique « Kollyvvade » réservant la commémoration des défunts au samedi en l’excluant du Dimanche qui est le jour de la résurrection. Conservant, comme ses frères, l’Orthodoxie pure et intacte, réagissant vivement à toutes les hérésies et les mensonges de l'époque (quand la désintégration spirituelle des Catholiques, mais plus généralement de l'Occident avait déjà affecté dangereusement les pays orthodoxes de l'Est ), avec les mensonges de l'Europe des Lumières (qui faisait des ravages en Europe à l'époque), promouvant un modèle d’homme vivant sans Dieu, ne comptant que sur ses propres forces, contrairement à la posture orthodoxe de l'homme se plaçant sous la protection divine, acceptant la dépendance à l'égard de la Grâce salvatrice.

Devenu aveugle à la fin de ses jours, Theoktistos dut renoncer aux ascétiques solitudes. Il mourut en 1917 dans les bâtiments du monastère de l'Apocalypse où quatre hommes vigoureux eurent de la peine à le transporter. Sa dépouille mortelle, en revanche, assure-t-on, ne pesait pas plus lourd qu'une feuille morte, « les anges aidant à son ensevelissement ». Trois jours avant sa mort, il vit un ange qui l’avertit: «Prépare-toi, dans trois jours nous partirons ensemble! » Lorsqu'on lui demanda « Qu'est-ce que tu as vu ?» il répondit: «Je mourrai le Mardi Saint!" A sa dernière heure, il donna ces préceptes à ses frères : "Aimez le Christ. Lisez l'Evangile. Gardez précieusement Sa Loi.". Au coucher du soleil le Saint et Grand Mardi, 28 Mars 1917, à 87 ans, Theoktistos quitta cette terre paisiblement avec son ange (comme prédit) pour la patrie éternelle, à la rencontre du Seigneur qu'il aimait de toute son âme. 
(  sources : voir note 1° post et version française par Maxime le minime de la source  grecque)

samedi 27 juillet 2013

Saints martyrs dans l'Andalousie "tolérante"


Sainte Nathalie et ses compagnons - martyrs à Cordoue (+ 852)
Le prénom Nathalie vient du latin natalis, « natal » (dans natalis dies, « le jour de la naissance » (du Seigneur) Sainte Nathalie (IVe siècle) a popularisé son prénom dans le monde orthodoxe russe, et Nathalie a progressivement conquis l’Europe.
Aurèle et sa femme Nathalie, Felix et sa femme Liliose (Liliane) et le diacre palestinien Georges moururent martyrs sous le calife Abderrahman II. L'Eglise se souvient en ce jour du beau témoignage de Foi que sainte Nathalie et ses compagnons, offrirent au Seigneur: en pleine persécution déclenchée par les Maures, sous le calife Abderrahman II, Nathalie et son époux Aurèle, Felix et son épouse Liliose (ou Liliane) ainsi qu'un diacre prénommé Georges, furent arrêtés et condamnés à mort pour avoir refusé de renier leur Foi chrétienne et d'embrasser la religion musulmane. Du fond de leur prison ils ne cessèrent pas de louer leur Seigneur et Maître avant d'être décapités le 27 juillet 852. (Homélie de monsieur l'abbé Jean-Bernard Hayet, curé de la paroisse saint Joseph des Falaises-Bidart)
À Cordoue en Andalousie, l’an 852, les saints martyrs Georges, diacre et moine syrien, Aurèle et sa femme Sabigothe, Félix et sa femme Liliose. Dans la persécution des Maures, pris par le désir de témoigner de la foi dans le Christ, ils ne cessaient de louer le Christ dans leur prison et à la fin furent décapités. (source)


jeudi 25 juillet 2013

La Prière selon saint Séraphim de Sarov par notre frère Claude Lopez-Ginisty

Notre frère Claude - qu'il soit béni! - a eu la charité de faire paraître sur son irremplaçable blog ,en plusieurs articles, son livre publié aux Editions du Désert et qui était épuisé vous pouvez lire la première partie ICI et suivre ensuite les autres en parcourant son blog.

mardi 23 juillet 2013

PATMOS, île des saints : (8) St Apollos Le ΡéΙοροnnésien



Un autre ascète venu de la Sainte Montagne fut le moine Apollos qui, après quelques essais de se fixer ailleurs, finit, non sans peine, par construire un ermitage et une chapelle à la pointe nord-est de l'île. Mais la Providence aidait. Une fois, un navire chassé par la tempête se réfugia dans la petite baie au-dessus de laquelle perche l'ermitage. Le capitaine mit pied à terre, entendit Apollos psalmodier, reconnut en lui un compatriote et lui fit cadeau de plusieurs sacs de riz dont la vente permit à l'ermite de terminer ses travaux. Une autre fois, un capitaine de passage entra dans la chapelle d'Apollos pour faire une prière et vénérer les icônes. Mais d'icônes, il n'y en avait pas. Aussitôt il retourna a bord de son vaisseau et en rapporta quatre pour orner la chapelle. Elles s'y trouvent toujours. Apollos, qui donna son nom à l'ermitage y vécut jusqu'à être, comme dit la Bible, « rassasié de jours ». Il avait planté une vigne et pouvait se reposer, devant sa porte sous l'ombre d'un figuier, lorsqu'à quatre-vingt-dix ans passés il sentit l'approche paisible de la mort. C'était le 20 janvier 1859, fête de saint Euthyme le Grand.
 – Père, lui dit son disciple Isidore, natif de Samos, bientôt saint Euthyme viendra à ta rencontre t'introduire dans le Royaume de Dieu...
 – Que dis-tu là, mangeur d'oignons, répondit le mourant, (Saris est réputée pour ses oignons), des prophètes comme moi il y en a plein dans ton village »
. Apollos, dont le visage, dans la mort, rayonnait une joyeuse douceur, fruit de l'inaltérable sérénité de son esprit, fut, pourrait-on dire, le fondateur d'une « dynastie » d'ermites. Makarios Antoniadis, père spirituel d'Amphilokhios Makris, lui succéda ; et en 1969 mourut le disciple de Makarios, Apollos, le troisième de la lignée.
  (sources : voir note 1° post) 

vendredi 19 juillet 2013

PATMOS, île des saints : (9) St Amphilokhios Kappos et son frère Nicodème

Λιβάδι των Καλογήρων
« Panaghia tou Grava » à l'ouest, « Apollou » au nord-est : le troisième des plus beaux ermitages de Patmos (car il y en avait d'autres), fut fondé par les frères Kappos au nord de l'île dans un site de toute beauté rappelant, dit-on, le Mont Athos, et nommé « Λιβάδι των Καλογήρων » le Pré aux Moines. Contrairement à Grégoire Gravanos et à Apollos le Péloponnésien, les frères Kappos étaient fils de Patmos. Amphilokhios, dans sa jeunesse, travailla, comme beaucoup de ses compatriotes, en Russie, et en rapporta de nombreuses icônes et images pieuses qu'on voit encore dans l'église du Pré aux Moines. Entré dans les ordres, ordonné prêtre, puis évêque, il vécut en Egypte où il y avait une importante colonie grecque comprenant beaucoup de Patriotes, et se distingua, pendant une épidémie de choléra, par son intrépidité et sa conduite héroïque envers ses ouailles. Le gouvernement grec le décora. Mais, fuyant les honneurs, Amphilokhios Kappos revint dans son île natale où, avec son frère Nicodème, il se consacra à la construction d'un ermitage et d'une très belle église dédiée à la Dormition de la Vierge. Pour se reposer de ces durs travaux, il aimait à copier de son écriture soignée de calligraphe, de vieux manuscrits. Très pieux, on raconte que les genoux de cet ancien évêque étaient devenus durs et calleux à force de génuflexions. Il mourut en 1902, sept ans après son frère

mardi 16 juillet 2013

Sainte et glorieuse mégalomartyre MARINE

La sainte martyre Marine vécut sous le règne de l'empereur Claude (vers 270). Elle était originaire d'Antioche de Pisidie et était fille d'un prêtre des idoles, Edésimοs. Sa mère étant morte lorsqu'elle avait douze ans, elle fut confiée à une nourrice qui habitait à la campagne. La fréquentation des chrétiens qui vivaient en cet endroit, associée aux bonnes dispositions naturelles de la jeune fille, firent bien vite germer la semence de la vraie foi en son cœur. Lorsqu'elle atteignit l'âge de quinze ans, elle était tellement consumée d'amour pour le Christ, qu'elle ne désirait et ne pensait qu'à une chose : communier elle aussi par l'effusion de son sang au sacrifice que les saints martyrs offraient pour l'amour de Dieu. Loin de garder secrète cette disposition, elle ne craignait pas de proclamer à haute voix qu'elle était chrétienne, et elle proférait des injures à l'égard des idoles, ce qui provoqua la haine de son père qui la déshérita. 

Le préfet d'Asie, Olybrios, étant en route pour Antioche, rencontra la sainte qui menait les troupeaux avec d'autres femmes du village. Charmé par sa beauté, il ordonna à ses hommes de la lui amener, afin de la prendre pour épouse. Parvenue au palais et présentée devant le magistrat, qui lui demanda de décliner son identité, la jeune fille déclara d'un ton assuré : « Je m'appelle Marine, fille de parents libres de Pisidie, mais je suis servante de Notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui a créé le ciel et la terre. » Elle fut mise en prison, jusqu'au lendemain, où devait avoir lieu une grande fête païenne. De nouveau amenée au tribunal et invitée à sacrifier aux dieux avec le reste de la population, Marine répondit: « Je sacrifierai un sacrifice de louange à mon Dieu, mais jamais à vos idoles muettes et sans vie! » Olybrios la pressa d'épargner sa jeunesse et sa beauté. Mais elle lui rétorqua que toute beauté charnelle se flétrit, alors que les tourments endurés au Nom du Christ embellissent l'âme et la préparent à des noces éternelles. Le magistrat, irrité par son audace, ordonna de l'étendre à terre, de la frapper de verges garnies d'épines et de lui lacérer les chairs au moyen d'ongles de fer. Le sang de la sainte giclait à grand flot et rougissait la terre, mais elle ne poussait pas même un cri de douleur, restant imperturbable, comme si quelqu'un d'autre souffrait à sa place. Après l'avoir ainsi suppliciée pendant des heures, on la ramena en prison. Elle y priait Dieu de ne pas l'abandonner dans l'épreuve et la confession de foi, quand un tremblement de terre ébranla la prison, faisant sortir de son antre un dragon monstrueux: de ses yeux jaillissaient du feu et de la fumée, sa langue était rouge sang et il émettait un sifflement terrible en avançant vers la sainte. Saisie d'une grande peur, Marine adressa sa prière au Dieu Sauveur, qui a réduit Satan à l'impuissance en libérant les morts de l'enfer par sa Croix. Le dragon se changea alors en un gros chien noir et répugnant. La sainte, désormais fortifiée par la grâce de Dieu, l'attrapa par le poil et, saisissant un marteau qui traînait là, elle arrêta la bête en lui posant le pied sur la nuque, et la tua en la frappant sur la tête et à l'échine. Une vive lumière resplendit alors dans le cachot, jaillissant d'une croix immense, sur laquelle était posée une blanche colombe. La colombe vint se placer à côté de Marine et lui dit : «Réjouis-toi, Marine, Colombe spirituelle de Dieu, car tu as vaincu le Malin et l'as couvert de honte. Réjouis-toi, fidèle servante du Seigneur, que tu aimes de tout ton cœur et pour qui tu as abandonné tous les plaisirs passagers de la terre. Réjοuis-toi et exulte, car le jour est arrivé pour tilde recevoir la couronne de la victoire et d'entrer dignement vêtue, avec les vierges sages, dans la chambre nuptiale de ton Époux et de ton Roi! » 

Au matin, Marine fut traduite pour la seconde fois au tribunal du gouverneur. Comme elle montrait une résolution plus ferme que jamais, Olybrios ordonna de la mettre à nu et de la brûler avec des torches. Après ce supplice, on la jeta dans une cuve pleine d'eau, la tête la première. La colombe réapparut alors, portant dans son bec un rameau, et la croix lumineuse se dressa au-dessus de la cuve, d'où la sainte ressortit libérée de ses liens. Et l'on put entendre la colombe dire: « Viens, Marine, pour jouir du repos réservé aux justes! » Devant ce miracle, un grand nombre de païens présents confessèrent le Christ et demandèrent à la sainte à être instruits de la doctrine du Salut. Au comble de la fureur, le gouverneur ordonna alors de tous les décapiter avec sainte Marine. 

Parvenue au lieu de l'exécution, Marine sollicita de ses bourreaux un délai pour prier, et se tournant vers l'Orient, elle supplia le Seigneur d'accorder la santé de l'âme et du corps à tous ceux qui auraient recours à son intercession. Ayant conclu sa prière, elle invita le bourreau à remplir son office. Mais celui-ci, saisi d'une pieuse crainte, confessa le Christ et refusa de porter la main sur la sainte. Marine lui dit alors : « Tu n'auras pas part avec moi, si tu tardes à accomplir ce qui t'a été ordonné. » Et c'est la main tremblante qu'il lui trancha la tête. Un chrétien nommé Théotime, qui avait apporté en secret de la nourriture à la sainte lorsqu'elle était en prison, vint prendre son corps et alla l'ensevelir dignement. Jusqu'à l'époque des Croisades (1204), les reliques de sainte Marine étaient vénérées à Constantinople, dans l'église du Christ-Pantépορte.
(extrait du Synaxaire Vie des saints de l'Eglise orthodoxe T.5 Juil.-Août )

on fête Sainte Marine le 17 juillet
Hymne de la sainte Mégalomartyre (mode 5 Plagal du ton 1) 
O glorieuse Marine fiancée à Dieu le Verbe
 Tu as abandonné toutes les choses terrestres 
et a concouru victorieusement comme une vierge.  
Car tu as piétiné l'ennemi invisible quand il est apparu
 ô sainte  porte-trophée*,
 et tu prodigues maintenant des grâces de guérison sur le monde.

office à Ste Marine en grec ici 
Sainte MARINE prie Dieu pour nous !

lundi 15 juillet 2013

PATMOS, île des saints : (7) St Grégoire Gravanos

Le ΧΙΧe siècle vit à Patmos l'éclosion d'une sainteté nouvelle, celles d’athlètes de l'Esprit, des moines venus pour la plupart s'installer dans l'île à la suite du mouvement athonite des «Colyvvades », qui dispersa à travers la mer Égée un bon nombre de religieux, porteurs de renouveau. St Makarios Notaros appartenait à ce groupe. Après son départ, son compagnon St Grégoire, dit Gravanos, construisit un ermitage à l'ouest de l'île connu sous le nom de Γραβά d'où son surnom de Gravanos, qu’il consacra à la Toute Sainte. L'endroit est d'un charme rare. Comme à vol d'oiseau, on voit, derrière un cataclysme figé de rochers ocres et roses, le bleu mouvant de la mer. La petite chapelle recouverte de tuiles blanchies à la chaux, à laquelle Grégoire ajouta deux cellules, ressemble à un coquillage perdu entre le sombre élan des cyprès. Un olivier au feuillage argenté soulève de ses puissantes racines et couvre de son ombre légère les dalles d'une petite terrasse. Dans le temps il y avait une vigne, un potager, un four à pain. La source qui alimente ce lieu paradisiaque est réputée comme la plus pure de Patmos. Maintenant, à part la chapelle de la Toute Sainte soigneusement entretenue, l'endroit est désert. La sainteté de Grégoire y attirait des visiteurs. On dit que le patriarche œcuménique de Constantinople Néophyte, exilé pendant un certain temps à Patmos, venait se confesser à lui. On raconte qu'un voleur repenti lui apporta une nuit son butin, le priant de le rendre à l'homme riche auquel il l'avait dérobé, ce qui, d'ailleurs, causa la perte de Grégoire. Refusant de révéler le nom du voleur que l'homme riche voulait à tout prix poursuivre, victime d'insidieuses calomnies, Gravanos dut quitter Patmos et se réfugia dans l'île voisine d'Icarie, où il mourut 12 avril 1812. Il n'emportait avec lui en tout et pour tout que quatre piastres – à peine de quoi payer sa traversée. Son corps fut ramené à Patmos et son crâne doit être un de ceux qu'on trouve enfermé dans une caissette dans l’église. La douceur de son esprit incapable de rancune rayonne toujours dans l'enceinte embaumée par l'odeur des pins, près de la petite église-coquillage.

η Παναγία του Γραβά
                (sources : voir note 1° post) 

dimanche 14 juillet 2013

DIMANCHE des Saints Pères du 4 ème CONCILE ŒCUMÉNIQUE


 CANONS DU 4ème CONCILE DE CHALCEDOINE
(source)
Les 28 canons et deux autres sous forme d'interrogation, des 630 saints pères, réunis à Chalcédoine sous le consulat de Marcien, empereur éternel, et de celui qui sera désigné consul, le 8ème jour des calendes de novembre.

1. Qu'il faut garder inaltérables les canons des conciles.
Les canons décrétés jusqu'ici dans chaque concile par les saints pères nous voulons qu'ils gardent force de loi.

2. Qu'il ne faut pas faire des ordinations contre de l'argent.
Si un évêque fait une ordination à prix d'argent et met à l'encan la grâce sans prix, et ordonne pour de l'argent un évêque ou un chorévêque ou un prêtre ou un diacre ou quelqu'un de ceux inscrits au catalogue des clercs, ou nomme a prix d'argent un économe ou un avoué ou un tuteur d'Eglise ou en général quelqu'un de la curie, poussé par un bas sentiment de lucre, celui qui entreprend une telle chose, s'expose, si le fait est prouve, à perdre son propre grade; celui qui a été ordonné de cette manière ne tirera aucun profit de l'ordination ou de la promotion, mais perdra la dignité ou la place acquise ainsi a prix d'argent. Si de plus quelqu'un s'est entremis pour ce commerce honteux et prohibé, il devra, s'il est clerc, déchoir de son grade, et s'il est laïc, être frappé d'anathème.

3. Qu'un clerc ou un moine ne doivent pas s'occuper d'affaires étrangères à leur vocation.
Il est venu à la connaissance du saint concile que quelques membres du clergé, par un honteux esprit de lucre, louent des biens étrangers et deviennent entrepreneurs d'affaires temporelles, et que, négligeant le service de Dieu, ils fréquentent les maisons des gens du monde et se chargent par avarice de la gestion de leurs propriétés. Aussi le saint et grand concile a-t-il décidé que désormais aucun évêque ou clerc ou moine ne doit affirmer des propriétés ou se faire administrateur de biens séculiers, sauf si l'on était appelé par la loi sans pouvoir s'y soustraire à se charger de la tutelle de mineurs, ou bien si l'évêque de la ville chargeait pour l'amour du seigneur quelqu'un du soin des affaires des orphelins ou des veuves sans défense ou des personnes qui ont plus particulièrement besoin du secours de l'Eglise. Si à l'avenir quelqu'un enfreint cette ordonnance, il doit être frappé des peines ecclésiastiques.

4. Que les moines ne doivent rien entreprendre contre l'avis de leur évêque ni fonder un monastère, ni se charger d'affaires temporelles.
Ceux qui mènent la vraie et authentique vie monacale doivent être honorés comme il convient. Mais comme certains pour lesquels la vie monastique n'est qu'un prétexte, mettent le trouble dans les affaires de l'Eglise et de l'état, en circulant sans se préoccuper de rien dans les villes et cherchant même d'ériger des monastères pour leurs personnes ; il a été décidé, que nul ne pourrait en quelque endroit que ce fût, bâtir ou ériger un monastère ou un oratoire sans l'assentiment de l'évêque de la ville. En outre, que les moines de la ville et de la campagne soient soumis à l'évêque, qu'ils aiment la paix, ne s'appliquent qu'au jeûne et à la prière et gardent la stabilité dans les lieux où ils ont fait profession, qu'ils ne se mêlent pas importunément des affaires de l'Eglise et du monde, ni ne s'en occupent en quittant leurs monastères, à moins qu'ils n'aient obtenu l'autorisation de l'évêque de la ville pour une affaire urgente. Qu'en outre nul esclave ne soit reçu dans un couvent pour y devenir moine sans la permission de son maître. Quiconque transgressera notre présente ordonnance nous décidons qu'il soit excommunié, afin que le Nom du Seigneur ne soit pas blasphémé. L'évêque de la ville doit cependant veiller, comme il convient, à l'entretien des monastères.

5. Qu'un clerc ne doit pas passer d'un diocèse à un autre.
Au sujet des évêques ou des clercs qui passent d'une ville à l'autre, on doit leur appliquer les canons qui ont été décrétés à leur égard par les saints pères.

6. Qu'aucun clerc ne doit être ordonné sans titre.
Nul ne doit être ordonné sans un titre, ni prêtre ni diacre ni aucun clerc en général, s'il ne lui est assigné spécialement une Eglise de ville ou de bourg ou un martyrium ou un couvent. Au sujet de ceux qui ont été ordonnés sans un titre le saint concile a décidé que leur ordination sera sans effet et que pour la honte de celui qui l'a conférée, ils ne pourront exercer nulle part leurs fonctions.

7. Que des clercs ou des moines ne doivent pas prendre du service civil.
Ceux qui sont entrés dans la cléricature ou qui se sont faits moines, ne doivent plus prendre du service dans l'armée ou accepter une charge civile ; sinon ceux qui ont osé le faire et ne s'en repentent pas de manière à revenir à ce qu'ils avaient auparavant choisi pour l'amour de Dieu doivent être anathématisés.

8. Que les hospices, les sanctuaires de martyrs et les monastères doivent être sous l'autorité de l'évêque.
Les clercs desservant les hospices des pauvres, les couvents et les chapelles des martyrs, doivent rester sous la juridiction des évêques de chaque ville et ne pas perdre toute mesure en se rebellant contre leur évêque. Ceux qui oseront contrevenir à cette ordonnance d'une manière quelconque et ne se soumettront pas à leur évêque, s'ils sont clercs, ils seront soumis aux peines canoniques, et s'ils sont moines ou laïcs, ils seront privés de communion.

9. Que les clercs ne doivent pas recourir à un tribunal civil, mais avoir leur évêque pour juge.
Si un clerc a quelque chose contre un autre clerc, il ne doit pas laisser son évêque pour recourir à des tribunaux civils ; qu'il soumette d'abord l'affaire au tribunal de son évêque, ou, de l'avis de l'évêque, à ceux que les deux parties agréeront; si quelqu'un agit contre cette prescription, qu'il soit frappé des peines canoniques. Si un clerc a quelque chose contre son évêque ou contre un évêque étranger, il doit porter le différend devant le synode de la province. Enfin, si un évêque ou un clerc a quelque chose contre le métropolitain de la province, il doit porter l'affaire devant le primat du diocèse ou bien devant le siège de la ville impériale de Constantinople, et s'y faire rendre justice.

10. Qu'un clerc ne doit pas appartenir au clergé de deux diocèses.
Il n'est pas permis à un clerc d'être inscrit parmi le clergé de deux villes à la fois, de celle pour laquelle il a été ordonné au début, et de celle où il a cherché refuge, par sentiment de vanité, parce qu'elle était plus considérable : ceux qui ont fait cela doivent être ramenés à l'Eglise, pour laquelle ils ont été dès le début ordonnés et n'exercer que là leurs fonctions. Mais si quelqu'un a déjà été transféré d'une Eglise dans une autre, il ne doit plus s'occuper en rien des affaires de la première Eglise : chapelles de martyrs, hospices de pauvres, hôtelleries de pèlerins, qui dépendent de celle-ci. Quiconque après la publication de l'ordonnance de ce grand et œcuménique concile osera faire quelque chose de ce qui y est défendu, devra selon la décision du saint concile perdre son grade.

11. Qu'il faut munir de lettres de paix ceux qui ont besoin d'aide et ne donner de lettres de recommandation qu'à des personnes de qualité.
Tous les pauvres et ceux qui ont besoin de secours doivent après enquête être munis pour voyager de lettres brèves ou lettres ecclésiastiques de paix seulement et non de lettres de recommandation ; parce que les lettres de recommandation ne s'accordent qu'à des personnes de bonne réputation.

12. Qu'un évêque ne doit pas faire élever son siège au rang de métropole par lettre impériale et qu'une province ne saurait être divisée en deux.
Nous avons appris que quelques-uns, agissant en opposition avec les principes de l'Eglise, s'adressent aux pouvoirs publics et font diviser en deux par des pragmatiques impériales une province ecclésiastique, si bien qu'à partir de ce moment-là il y a deux métropolitains dans une seule province. Le saint concile décrète qu'à l'avenir nul évêque n'ose agir ainsi ; s'il le fait, ce sera à ses risques. Quant aux villes qui ont déjà obtenu par lettres impériales le titre de métropole, elles doivent, de même que l'évêque qui les gouverne, se contenter d'un titre honorifique, et les droits proprement dits doivent rester à la véritable métropole.

13. Que les clercs partis de leur diocèse sans lettres de recommandation de l'évêque ne sauraient célébrer.
Les clercs étrangers et les lecteurs ne doivent aucunement exercer leurs fonctions dans une vie autre que la leur, sans être munis de lettres de recommandation de leur propre évêque.

14. Que les clercs inférieurs ne doivent pas s'allier par mariage à des hérétiques.
Comme dans quelques provinces on a permis aux lecteurs et aux chantres de se marier, le saint concile a décrété qu'aucun d'eux ne doit épouser une femme hérétique ; ceux qui ont eu des enfants après avoir contracté de pareilles mariages, s'ils ont déjà fait baptiser leurs enfants chez les hérétiques, doivent les présenter à la communion de l'Eglise catholique ; si ces enfants ne sont pas encore baptisés, ils ne doivent pas les faire baptiser chez les hérétiques, ni les donner en mariage à un hérétique, à un juif ou à un païen, à moins que la personne qui doit se marier à la partie orthodoxe ne promette d'embrasser la foi orthodoxe. Si quelqu'un va contre cette ordonnance du saint concile, il sera frappé des peines canoniques.

15. Des diaconesses.
On ne doit pas ordonner des diaconesses avant l'âge de quarante ans, et cela après une probation sévère. Si après avoir reçu l'ordination et exercé son ministère quelque temps, elle vient à se marier, faisant ainsi injure à la Grâce de Dieu, elle doit être anathématisée, ainsi que celui auquel elle s'est unie.

16. Que les vierges consacrées à Dieu ne peuvent contracter mariage.
Une vierge qui s'est consacrée à Dieu le Seigneur, de même qu'un moine, ne doivent plus se marier; s'ils le font, ils doivent être excommuniés. Toutefois nous statuons que l'évêque du lieu aura plein pouvoir pour adoucir cette peine.

17. Que l'administration de trente années assure la possession, et au sujet des villes récemment fondées.
Les paroisses de campagne ou de village appartenant à une Eglise doivent rester sans changement aux évêques qui les possèdent, surtout s'ils les ont administrées sans conteste depuis trente ans. Si pendant ces trente ans il a éclaté ou s'il éclate un différend, ceux qui se croient lésés peuvent porter l'affaire devant le synode de la province. Si en pareil cas l'évêque pense que son propre métropolitain l'a desservi, qu'il porte l'affaire devant l'exarque du diocèse ou bien devant le siège de Constantinople comme il a été dit plus haut. Si par ordre de l'empereur une ville a été ou sera fondée, le rang hiérarchique des Eglises devra se conformer à l'ordre civil et public des cités.

18. Qu'un clerc ne peut prendre part à une conjuration ou à une société secrète.
Le crime de société secrète étant déjà défendu par la loi civile, doit être à plus forte raison prohibé dans l'Eglise de Dieu ; si donc il est prouvé que des clercs ou des moines se sont conjurés ou bien ont formé une société secrète ou bien ont ourdi des machinations contre des évêques ou contre leurs collègues dans la cléricature, ils doivent déchoir de leur grade.

19. Que dans chaque province des synodes se feront deux fois par an.
Il est venu à nos oreilles que dans les provinces les synodes des évêques prescrits par les canons n'étaient pas tenus et que pour ce motif bien des réformes ecclésiastiques nécessaires étaient négligées. Aussi le saint concile a-t-il décidé que, conformément aux canons des saints pères, les évêques de chaque province se réuniront deux fois par an, là où le métropolitain le trouverait bon, et y résoudront les cas qui se présenteraient. Les évêques qui ne s'y rendront pas, quoique se trouvant dans leurs villes en bonne santé et libres de toute affaire urgente et nécessaire, seront fraternellement réprimandés.

20. Qu'un clerc ne doit pas être transféré d'un diocèse à l'autre.
Les clercs qui sont attachés à une Eglise, ainsi que nous l'avons déjà ordonné, ne doivent pas se mettre au service de l'Eglise d'une autre ville, mais se s'attacher à celle, pour le service de laquelle ils ont été trouvés dignes dès le début ; à l'exception toutefois de ceux qui ayant été privés de leur pays d'origine, furent forcés de passer à une autre Eglise. Si après ce canon un évêque reçoit dans son clergé un clerc appartenant à un autre évêque, évêque recevant et clerc reçu seront privés de communion, jusqu'à ce que le transfuge revienne à sa propre Eglise.

21. Que des clercs sans réputation ne sauraient se porter accusateurs contre des évêques.
Clercs et laïcs qui portent des accusations contre des évêques ou des clercs, ne doivent point être admis comme accusateurs simplement et sans enquête, avant que leur bonne réputation n'ait été auparavant prouvée.

22. Que les clercs ne peuvent après la mort de leur évêque s'emparer de ses biens personnels.
Il n'est pas permis aux clercs de s'emparer après la mort de leur évêque des biens qui lui appartenaient, ainsi que cela fut déjà défendu par les anciens canons. Ceux qui feront cela courent risque de perdre leurs propres dignités.

23. Qu'il faut chasser de Constantinople les clercs et les moines étrangers, qui troublent l'ordre.
Il est venu à la connaissance du saint concile que quelques clercs et moines, sans mission de leur évêque, parfois même excommuniés par lui, se rendant à Constantinople y font un long séjour, occasionnant des troubles et semant le désordre dans l'Eglise et bouleversant même les maisons des particuliers. Pour ces motifs, le saint concile a résolu que le syndic de la très sainte Eglise de Constantinople avertirait d'abord ces gens-là d'avoir à quitter la capitale ; et s'ils persistaient dans leur effronterie, le même syndic devra les expulser de la ville et les renvoyer dans leur pays.

24. Que les monastères ne doivent pas devenir des maisons privées.
Les monastères une fois consacrés du consentement de l'évêque, doivent rester à jamais monastères, et les biens qui leur appartiennent doivent leur être conservés ; ces couvents ne peuvent plus devenir des habitations laïques. Quiconque permettrait qu'ils le deviennent, devra subir les peines canoniques.

25. Qu'une Eglise ne doit pas être privée d'évêque au-delà de trois mois.
Ayant appris que plusieurs métropolitains négligent leur troupeau et diffèrent l'élection des évêques, le saint concile a décidé que l'élection des évêques doit être faite dans les trois mois, à moins qu'il n'y eût une nécessité absolue de différer plus longtemps ; si le métropolitain n'agit pas ainsi, il sera soumis aux peines ecclésiastiques. Les revenus de l'Eglise privée de pasteur doivent être conservés intégralement par l'économe de cette Eglise.

26. Que tout évêque doit administrer les biens de son Eglise par l'intermédiaire d'un économe.
Ayant appris que dans quelques Eglises les évêques administraient sans aucun économe les biens d'Eglise, le concile a statué que toute Eglise qui a un évêque, doit aussi avoir un économe pris dans le clergé de cette Eglise, qui administrera les biens de l'Eglise de l'avis de son évêque. Ainsi l'administration de l'Eglise ne sera pas sans contrôle, les biens ecclésiastiques ne seront pas dissipés et la dignité du sacerdoce sera à l'abri des accusations. Si l'évêque ne le fait pas, il subira les peines canoniques.

27. Qu'il ne faut pas forcer une femme à se marier.
Les ravisseurs de femmes, même sous prétexte de mariage, et ceux qui coopèrent avec eux ou les aident, le saint concile a décidé que, s'ils sont clercs, ils perdront leur dignité, s'ils sont moines ou laïcs, ils seront anathématisés.

28. Vœu pour la primauté du siège de Constantinople.
Suivant en tout les décrets des saints pères et reconnaissant le canon lu récemment des cent cinquante évêques aimés de Dieu, réunis dans la ville impériale de Constantinople, la nouvelle Rome, sous Théodose le grand, de pieuse mémoire, nous approuvons et prenons la même décision au sujet de la préséance de la très sainte Eglise de Constantinople, la nouvelle Rome. Les pères en effet ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la préséance, parce que cette ville était la ville impériale, mus par ce même motif les cent cinquante évêques aimés de Dieu ont accordé la même préséance au très saint siège de la nouvelle Rome, pensant que la ville honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouissant des mêmes privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait aussi avoir le même rang supérieur qu'elle dans les affaires d'Eglise, tout en étant la seconde après elle ; en sorte que les métropolitains des diocèses du Pont, de l'Asie (proconsulaire) et de la Thrace, et eux seuls, ainsi que les évêques des parties de ces diocèses occupés par les barbares, seront sacrés par le saint siège de l'Eglise de Constantinople ; bien entendu, les métropolitains des diocèses mentionnés sacreront régulièrement avec les évêques de leur provinces les nouveaux évêques de chaque province, selon les prescriptions des canons, tandis que, comme il vient d'être dit, les métropolitains de ces diocèses doivent être sacrés par l'évêque de Constantinople, après élection concordante faite en la manière accoutumée et notifiée au siège de celui-ci.

29. Qu'un évêque forcé à se démettre de son siège ne doit pas être mis au rang des prêtres.
Les magnifiques et très glorieux seigneurs dirent : Au sujet des évêques qui ont été sacrés par le très pieux évêque Photius, puis écartés par le très pieux évêque Eustache et réduits au rang de simple prêtre, nonobstant la consécration épiscopale, quel est l'avis du saint concile ? Paschasinus et Lucentius, les très pieux évêques, et le prêtre Boniface, légats du siège apostolique de Rome, dirent :
Réduire un évêque au rang d'un simple prêtre est un sacrilège. Si une raison légitime l'éloigne de l'exercice des fonctions épiscopales, il ne doit pas non plus occuper le rang d'un prêtre; si au contraire il a été éloigné de sa charge sans s'être rendu coupable, il doit être réintégré dans sa dignité épiscopale.
Anatole, le très pieux archevêque de Constantinople, dit :
Ceux qui de la dignité épiscopale ont été réduits au rang de simple prêtre, s'ils ont été condamnés pour des motifs suffisants, doivent aussi être indignes de l'honneur du sacerdoce; s'ils ont été réduits sans motif suffisant à un degré inférieur, la justice demande que, leur innocence une fois démontrée, ils recouvrent la dignité et l'exercice des fonctions de l'épiscopat.

30. Que les évêques de l'Egypte ne sont pas coupables du fait qu'ils n'ont pas souscrit à la lettre de Léon, le saint évêque de Rome.
Les magnifiques et très glorieux seigneurs et le très ample sénat dirent : Comme les évêques d'Egypte ont différé jusqu'à présent de signer la lettre du très saint archevêque Léon, non par opposition à la foi catholique, mais parce qu'ils disent que dans le diocèse d'Egypte il est d'usage de ne pas faire pareille chose sans l'assentiment et les instructions de l'archevêque, et qu'ils demandent un délai jusqu'à l'élection du futur archevêque de la grande ville d'Alexandrie ; il nous a paru raisonnable et humain qu'on leur accorde de rester à Constantinople dans leur dignité d'évêque, jusqu'à l'élection de l'archevêque de la grande ville d'Alexandrie.
Paschasinus, le très pieux évêque et légat du siège apostolique, dit : Si votre autorité le veut, et vous demandez qu'on leur accorde une faveur pleine d'humanité, qu'ils donnent des gages qu'ils ne sortiront point de cette ville, jusqu'au jour où la ville d'Alexandrie aura un évêque. Les magnifiques et très glorieux seigneurs et le très ample sénat dirent : La motion du très saint évêque Paschasinus sera confirmée ; donc, les très pieux évêques des égyptiens, gardant leur dignité d'évêque, ou bien donneront des gages, si cela est possible, ou bien promettront par serment, d'attendre ici l'élection du futur archevêque de la grande ville d'Alexandrie.  (source)

jeudi 11 juillet 2013

PATMOS, île des saints : (6) Saint Makarios Notaras et le rayonnement de la Philocalie


St Makarios Notaras, archevêque de Corinthe
 Un autre érudit profondément influencé par Patmos fut St Makarios Notaras, métropolite de Corinthe.

Né en 1731 dans le quartier historique Trikala à Corinthe  montre très tôt une inclination particulière pour la vie monastique. Il eut donc recours au Saint Monastère de la Grande Grotte Kalavryta et devint moine. L'absence de consentement de son père l'obligea à revenir à Trikala. Là, son père lui assigna la charge de surintendant des villages voisins pour collecter les sommes dues. Mais le Saint distribua de l'argent aux pauvres après la mort de son père et assuma personnellement les fonctions d'enseignant, éduquant pendant six ans gratuitement les enfants de la province. À l'âge de 34 ans il fut appelé pour paître l'Église comme évêque de Corinthe, qui bénéficia du travail riche et unique de régénération du saint pasteur. Mais le déclenchement de la guerre russo-turque en 1768 interrompit le travail précieux de l'humble et charismatique évêque de Corinthe. Cependant, après sa destitution arbitraire et irrégulière, il continua son travail missionnaire dans les différentes îles de Grèce, sanctifié par le travail spirituel et la vie ascétique.
Obligé de fuir après l'émeute de 1769, il retrouva à Patmos son ami intime St Nicodème l'Hagiorite. Ensemble, ils descendirent les raides degrés qui mènent à la grotte de l'Apocalypse, gravirent la montée aride qui conduit au «Grand Monastère» et admirèrent, à la bibliothèque, les manuscrits enluminés. St Makarios vécut ensuite dans un ermitage de l'ile en compagnie d'un autre ressortissant du Mont Athos, St Grégoire Gravanos. Son séjour d'une dizaine d'années dans l'île du « Théologien» fut l'occasion pour lui d'un approfondissement spirituel intense qui eut des répercussions considérables sur le rayonnement de l'Orthodoxie en Orient comme en Occident. C'est lui qui persuada plus tard son ami St Nicodème l'Hagiorite d'éditer les oeuvres de St Syméon le Nouveau Théologien, chantre du Saint Esprit, et à sortir de l'oubli pour publier à Venise ce florilège de la spiritualité patristique qu'est la Philocalie. On sait le succès qu'elle eut en Russie. Traduite en slavon par St Paissy Velitchkovsky, elle se propagea rapidement dans les monastères russes et même dans le peuple, fut la lecture préférée de St Seraphim de Sarov. « Les récits d'un pèlerin russe » contribuèrent beaucoup, de nos jours, à populariser la PhiIocalie en Occident. « L'ouvrage, dit l'Introduction à la Petite Philocalie, est l'oeuvre commune d'un Archevêque, St Macaire de Corinthe (1731-1805) et d'un moine de la Sainte Montagne, St Nicodème l'Hagiorite (1749-1809) ». Patmos n'est pas mentionnée, mais ceux qui connaissent l'île ne peuvent douter de l'influence de Saint Jean. 

St Nicodème l'Hagiorite
14 juillet  
         (sources : voir note 1° post) 

dimanche 7 juillet 2013

PATMOS, île des saints : (5) Saint Makarios Kalogheras et la Patmiada, l'Ecole de Patmos

En 1713, le diacre Makarios Kalogheras réussit à ouvrir à Patmos une école qu'un voyageur anglais, dans son enthousiasme, n'hésita pas à parer du nom pompeux d'université. L'ouverture de cette école correspondait, avec près de six siècles de retard, au désir de saint Christodule, qui aimait les lettres, collectionnait les beaux manuscrits et rêvait, en fondant le « Grand Monastère », d'y adjoindre un centre d'instruction théologique. Au flanc de la montagne, au-dessus de la grotte dite de l'Apocalypse, Makarios construisit quelques cellules pour étudiants et commença à enseigner. C'est ainsi que naquit la « Patmiade ». Makarios avait étudié lui-même  la philosophie et la théologie à Constantinople qui était la métropole de la connaissance à l'époque. Ses talents de professeur valurent à Makarios de nombreux élèves venant de toute la Grèce qui devinrent ensuite eux-mêmes des enseignants qui allaient construire des écoles pour enseigner dans toute la Grèce. Il eut même des élèves de la lointaine Russie. Souvent il leur arrivait, pleins d'enthousiasme et de zèle, de passer une nuit entière en étude avec leur maitre. Ce n'est qu'à l'aube qu'ils descendaient vers la chapelle de la grotte de l'Apocalypse pour y chanter les matines. Les rares étoiles brillaient d'un dernier éclat avant de céder la place à l'astre du jour. En voyant l'orient s'empourprer, l'âme de Makarios exultait de joie et il s'épanchait en chants de louanges à Celui qui avait créé l'indicible splendeur de l'univers. La Patmiade donna à l'Orthodoxie un patriarche, des évêques et des prêtres, à la Grèce des lutteurs pour l'indépendance de la patrie parmi lesquels on compte le Patriarche œcuménique Grégoire V, Adamantios Korais et Emmanuel Xanthos et D. Themelis. 
Mais Makarios ne vit pas le jour heureux de la libération. Il mourut en 1737, miné, dit-on, par le chagrin que lui causaient les souffrances de son malheureux pays. 



L'école Patmias en ses débuts ne comportait pas plus de quelques petits bâtiments qui pouvaient accueillir quelques étudiants. Mais la soif d'apprendre des jeunes Grecs en fit venir beaucoup sur l'île. Il fut alors nécessaire d'agrandir le bâtiment et d'augmenter le personnel enseignant.  En ce qui concerne les enseignants, St. Makarios, enseigna d'abord seul mais il fut ensuite secondé par les élèves les plus âgés et les plus avancés. A partir de 1902 l'école commença à fonctionner comme un séminaire et en 1907 elle fut forcée de passer à Samos en raison de problèmes financiers. A Samos l'école poursuivit avec succès pendant quelques années et ce n'est que bien plus tard qu'elle ferma. La reprise de l'enseignement eut lieu après la libération de l'île en 1947. La Patmiade fut alors reconstruite à quelques mètres au-dessus de l'ancienne position. Les années qui ont suivi la réouverture, nombreux sont ceux qui ont été accueillis et éduqués venant de toute la Grèce. Aujourd'hui, c'est encore l'amour des enseignants et le directeur actuel, M. Emmanuel Matakia, qui permettent, malgré les difficultés,  d'assurer l'éducation, le logement et la nourriture pour les étudiants.


(sources : voir note 1° post)

vendredi 5 juillet 2013

Sur le site Religioscope : L'Etat islamique d'Irak et la Syrie

Syrie: querelle de légitimité pour la direction du jihad entre Jabhat an-Nusra et l'Etat Islamique d'Irak et du Levant.
Entretien avec Romain Caillet Olivier Moos - Religioscope4 Jul 2013
Panneau publicitaire exhortant à diffuser la loi islamique (sharî'a), affiché non loin du centre-ville de Raqqa (Syrie), où le drapeau de l'Etat islamique en Irak et au Levant apparaît à trois reprises.
 Proclamé en avril 2013, l'Etat islamique en Irak et au Levant s'est heurté au refus tant des responsables de l'Armée Syrienne Libre (ASL) en Syrie et à l'étranger que des dirigeants de la plupart des brigades islamistes. Cependant, la présence de l'Etat islamique en Irak et au Levant est désormais devenue une réalité pour tous les acteurs locaux. Panneau publicitaire exhortant à diffuser la loi islamique (sharî'a), affiché non loin du centre-ville de Raqqa (Syrie), où le drapeau de l'Etat islamique en Irak et au Levant apparaît à trois reprises.  LIRE l'entretien intégral ICI

jeudi 4 juillet 2013

PATMOS, île des saints : (4) St Νicéphοre Chartophylax

Un crétois nommé Nicéphore Chartophylax (l'Archiviste), « exceptionnellement doué pour les sciences » dit la chronique, put en toute tranquillité rassembler une riche bibliothèque (qu'il gardait dans ce qui est maintenant la sacristie), correspondre avec des érudits de son temps et, dans une cellule qui, jusqu'à nos jours porte le nom d' « école », faire part de son savoir à ses frères les moines du monastère. 

Afin de mieux s'isoler pour travailler, méditer et prier, Nicéphore construisit, à l'ouest de l'île, un ermitage avec une chapelle dédiée à saint Luc.
Trois cents ans plus tard, en 1936 le père Amphilokhios Makris devait se servir de cette chapelle comme première église d'un couvent de femmes fondé par lui. Le monastère comprend maintenant l'église de l'Annonciation, la chapelle de Saint-Luc et une tour de défense  de trois étages avec la chapelle de Saint-Antoine.

En 1620, le docte Nicéphore Chartophylax fut nommé métropolite de Laodicée, mais jamais il n'oublia Patmos. Il y revint pour mourir le 14 octobre 1628. 


 
Ιερά Μονή Ευαγγελισμού Μητρός Ηγαπημένου
Monastère de l'Annonciation
(sources : voir note 1° post)

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