Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mardi 30 octobre 2012

L'église St Nicholas au World Trade Center : avant > après ?







NEW YORK - « Le nouveau World Trade Center ne sera pas entier et complet jusqu'à ce que l'église Grec-Orthodoxe Saint Nicholas soit reconstruite» C'est avec ces mots que Patrick J. Foye, directeur général de l'Administration portuaire a accueilli l'archevêque Demetrios et d'autres représentants de la paroisse Saint-Nicolas de l'archidiocèse grec-orthodoxe. La réunion a eu lieu, le 6 Juin, dans les bureaux du Directeur de la construction du World Trade Center, Steven Plate  et comprenait une présentation exhaustive de la planification et de la construction en cours dans le World Trade Center. Le futur site de l'Eglise Saint Nicolas était un élément important de la présentation par le biais des plans architecturaux et des rendus de réalité virtuelle.
L'Archevêque Demetrios a loué le gouverneur de New York Andrew Cuomo pour son rôle dans la réalisation d'une résolution positive pour la reconstruction de l'église orthodoxe grecque Saint Nicolas, la seule construction de culte détruite lors des attaques du 11 Septembre  2001. Son Éminence a également fait remarquer le rôle important du sénateur de New York et chef de la majorité Dean Skelos et d'autres personnes y compris l'entrepreneur grec-américain Archon Mehiel Dennis, qui était présent à la réunion. Parmi les autres participants Sa Grâce l'évêque Andonios Phasiane, chancelier de l'archidiocèse, Mgr Sevastianos de Zela, secrétaire général du Saint-Synode éparchial, le père Alexander Karloutsos, le père Mark Arey, le Dr Anthony Limberakis, commandant national des Archontes, Aphrodite Skeadas, présidente nationale de la Société nationale grecque orthodoxe Philoptochos, le Dr John Grossomanides, président de AHEPA , Stamatios Lykos et Pavlakos Olga, représentant la paroisse Saint-Nicolas, Nicolas Koutsomitis, architecte, Dn. Aristidis Garinis, Stavros Papagermanos, attaché de presse de GOA et Archon Demetrios Panagos, photographe.
Suite à la présentation au bureau, Steven Plate, le directeur de la construction du World Trade Center et ses associés ont invité Son Éminence et les autres participants à une tournée à travers le chantier de construction. Ils se sont arrêtés en face de l'endroit où Saint-Nicolas doit être construite, à l'angle des rues de la Liberté  et de Greenwich (le coin sud-est du WTC) et ont vu les vastes structures inférieures pour le Centre de la sécurité des véhicules actuellement en construction, qui sera situé sous l'église. Saint-Nicolas sera construite à 25 pieds au-dessus de niveau de la rue, au sommet d'un parc juste en face du Memorial du 11 septembre, qui recevra 250.000 passants tous les jours lorsque les centres de transport seront complets.

Après une promenade autour de la Memorial Plaza et les empreintes des tours tombées, le groupe a pris un ascenseur d'abord jusqu'au 37ème puis jusqu'au 90ème étage du World Trade Center Tower (anciennement connu sous le nom Freedom Tower), qui est encore en construction et atteindra 104 étages, ce qui en fait le plus haut bâtiment de l'hémisphère occidental. De ce point de vue l'archevêque Demetrios et son entourage ont pu voir toute la zone du World Trade Center et le travail extraordinaire effectué là-bas, dont une partie sera, par la grâce de Dieu, notre église Saint-Nicolas.



Steven Plate, a demandé à l'archevêque Demetrios d'inscrire une pensée sur l'une des colonnes d'acier du 90ème étage, et Son Éminence a écrit : 
"C'est un miracle de l'amour, de la créativité humaine et du courage dans la victoire sur la haine et les ténèbres, et dans la construction de l'amour, l'espoir et la perspective d'un avenir prometteur pour notre belle Amérique, la place de l'amour de Dieu et de Ses bénédictions." † Archevêque Demetrios d'Amérique - 06.06.12.
(version française de Maxime le minime de la source)




mardi 23 octobre 2012

Du mythe d'Al Andalus


Quelle cohabitation avec quelle tolérance ?
La colonisation française a duré 132 ans, l'occupation musulmane en Espagne a duré 781ans.
Dans le premier cas on ne cesse de rabâcher les méfaits de la présence française et de glorifier la juste lutte du peuple "algérien" pour son indépendance, cependant que de l'autre on ne cesse de vanter les mérites de la domination musulmane sur l'Espagne et de considérer la 'Reconquista' comme illégitime... La 'Reconquista' n'aurait donc pas été la juste lutte d'un peuple dominé pour retrouver sa liberté et son identité et le droit d’un peuple à disposer de lui-même ?

Le peuple espagnol aurait tiré plus de bénéfices  que d'inconvénients à subir la loi islamique ? Quel est ce mythe ? Par qui est-il entretenu ? Quels intérêts sert-il ?
Lisez l'interview de Serafín Fanjul, l'un des plus prestigieux arabistes espagnols. Ancien directeur du Centre culturel hispanique du Caire, professeur de littérature arabe à l’Université autonome de Madrid, membre de l’Académie Royale d’Histoire depuis 2011 et qui a consacré sa vie à l’étude de l’Islam comme phénomène religieux, sociologique, économique et politique.

Deux poids, deux mesures. 

De la part de musulmans nostalgiques de leur empire perdu, on peut comprendre tout à fait un discours valorisant la domination passée...  sauf que la "civilisation" musulmane contemporaine ne peut en rien prétendre apporter au monde occidental ni de nouvelles connaissances scientifiques, techniques ou philosophiques, ni le raffinement oriental (réservé aux princes tout de même) du mode de vie d'une certaine époque, ni la moindre créativité artistique...  Ce n'est pas l'édification de mosquées visibles par tous, de plus en plus grades et nombreuses en Europe, l'installation et la prolifération volontaristes (semble-t-il) de population dans les grandes métropoles jusque dans les campagnes les plus reculées, le port ostentatoire de vêtements associés à la culture islamique,  l'imposition croissante de coutumes alimentaires religieuses et d'une division sexuelle de la société tout cela dans un esprit revanchard stratégique évident qui peut redorer un blason perdu il y a longtemps...  Mais ceci peut expliquer cela.

Du côté européen c'est  incompréhensible...

On ne peut comprendre cette cécité volontaire sur le passé qui veut justifier et légitimer la force guerrière pour soumettre et dominer un peuple, lui imposer ses valeurs et son mode d'organisation sociale, ses mœurs.
 De la même façon il est absolument sidérant que des femmes européennes valorisent d'une quelconque manière une religion et un mode de vie qui ne visent qu'à les assujettir à un homme, faute de quoi n'appartenant à personne elles appartiennent à tous et chaque homme peut en faire ce que bon lui semble car c'est ainsi que c'est dans les têtes et dans la réalité ! Car c'est cela la fonction du voile de tout temps - (malgré tous les détournements possibles de la part des femmes) :  le marquage public d'une clôture, l'emballage d'un objet, pour en signaler, en l'enfermant dans un vêtement hermétique, la propriété exclusive. Le voile par conséquent signale publiquement celle qui appartient déjà à un homme, en lui opposant implicitement celle qui n'étant pas voilée, et s'offrant ainsi aux yeux désirants de tous les mâles, peut être légitimement considérée comme s'offrant à tous donc comme une prostituée disponible en puissance.

L'influence de cette mentalité exogène est déjà notable dans le métissage dont on nous vante tant les mérites : dans la façon grossière voire ordurière, dont les jeunes gens mâles pensent pouvoir désormais s'adresser aux jeunes filles qu'ils croisent dans les rues des villes. Dans les bagarres entre filles et garçons dans les établissements scolaires où les garçons n'hésitent plus à frapper  avec leurs poings voire leurs pieds les filles que les reliquats de notre culture médiévale courtoise incitaient plutôt à protéger naguère.

De quelle cohabitation peut-on rêver ? Selon quel équilibre ? De quelle mutuelle et réciproque tolérance parle-t-on ?

Dans les pays majoritairement musulmans, la condition du chrétien est de plus en plus "problématique" et les persécutions croissantes qui semblent encore plus violentes depuis la pseudo démocratisation de ces pays ne laissent guère d'autre alternative que celle du martyre ou de l'exil. En fait tout le monde (?) voit bien désormais que les mouvements d'"opposition" et de "libération" du "printemps arabe" tant vantés par l'occident, sont pour la plupart monopolisés par des mouvements islamistes violents et sectaires qui ont enfin trouvé le moyen de s’"exprimer" en effet - et surtout par les armes -  c'est à dire d'opprimer librement les plus faibles jusqu'à leur élimination physique avec la volonté même d'éradiquer leur mémoire de leur propre  terre natale depuis des siècles pourtant...


Eu égard à la réalité de cette mythique tolérance, que vaut la diplomatie de nos hiérarques orthodoxes, suivant encore une fois l'exemple papal, quand ils offrent des Corans de valeur aux représentants officiels de l'Islam dans leur pays - descendants de leurs persécuteurs - alors que par ailleurs ils convoquent la police qui intervient sans ménagement contre des zélotes parfaitement orthodoxes au demeurant, irritants certes par leur entêtement à ne pas vouloir commémorer leur supérieur hiérarchique lors de leurs offices mais cantonnés dans une péninsule lointaine  qui, pour être sacrée, reste largement en dehors de l'actualité...?
Est-ce que l'école de théologie de Halki est réouverte ?
Est-ce que cela empêche les projets de transformation d'église multiséculaires en mosquées ?


L'on n'a guère vu que cela mettait un frein définitif aux persécutions des Chrétiens au Moyen Orient ni en Turquie ni ailleurs. Cela semble aussi vain que le refuge que les uniates pensaient trouver  jadis auprès de la Papauté...
D'autre part à quoi sert-il que les Arabes chrétiens aient participé de toutes leurs forces activement à la libération de leur pays du joug étranger ? 
A quoi sert-il qu'ils aient travaillé de toute leur intelligence pour servir au développement de  leur pays bien aimé ?
A quoi cela sert-il qu'ils aient sincèrement et avec conviction défendu et magnifié la culture arabe dont ils se se sentent entièrement partie prenante tout en se revendiquant légitimement chrétiens. (c'est à dire d'une foi plus ancienne que l'islam) ?

Mais cela ne rebute pas les touristes qui continuent d'affluer pour visiter l’Égypte des pyramides (tellement mystérieuse et fascinante cette Egypte, n'est-ce pas ?) ; les recherches archéologiques font de nouvelles découvertes tous les ans pour l'intérêt de tous les amateurs du monde entier, les romans historiques à thème pharaonique prolifèrent  et se vendent comme des petits pains...  mais les Coptes, qui sont les vivants descendants de cette culture antique, sont toujours persécutés... et très peu d'occidentaux s'intéressent à leur situation de plus en plus difficile. Certes ils ne pratiquent plus la religion des pharaons mais ils ont dans leur héritage ethnique, linguistique et artistique beaucoup à transmettre spirituellement au monde entier. Ils ne sont pas que des trieurs de décharges publiques...

L'Apartheid à leur égard n'est dénoncé par personne. Pas de boycott comme naguère vis à vis de l'Afrique du sud. Le mépris, les insultes, les persécutions, les conversions forcées, les viols, les massacres qui font partie de la routine et qui s'exacerbent quand les conditions socio-politiques se dégradent dans n'importe quel sens, suscitent moins d'indignation que l'enfermement pour deux ans de deux militantes athées après un happening "musical" dans une cathédrale....


Laissez un peu tomber la plongée et les pyramides !

lundi 22 octobre 2012

Gerondissa Myrtidiotissa la sainte ascète, folle en Christ de Klissoura

Γερόντισσα Μυρτιδιώτισσα

L’ascète de Klissoura est venue au monde en 1886 dans un village de montagne, Saripapa, dans la région de Kurdoun au sud de Trébizonde et grandit dans un entourage empreint de piété traditionnelle. En dépit de sa volonté et de son pieux désir de se consacrer à Dieu ses parents s’empressent de la marier… écoutez la suite en regardant cette vidéo…





lundi 15 octobre 2012

Punks, Anars et Fols en Christ

St Basile et St Maxime
"Les « fols » viennent rappeler que la prédication évangélique est une « folie », que le salut et la sainteté sont incompatibles avec la satisfaction que donnent la considération sociale et la reconnaissance objective. Ils apparaissent aux époques de « sécularisation », quand le fait d'être chrétien semble dépendre des critères conventionnels et des conceptions du monde qui évalue la vraie vie et la vertu de l'homme avec les mesures de la bienséance et de la déontologie sociales.
Le « fol » est le charismatique qui a une expérience directe du Royaume de Dieu et prend sur lui de manifester prophétiquement l'opposition du « siècle présent » et du siècle du Royaume, la distinction radicale des mesures et des critères. Il refuse pour lui-même la reconnaissance objective de la vertu et de la piété. II porte à ses ultimes conséquences le rejet de la louange et de l'honneur des hommes. Il sait que la vertu individuelle sépare l'homme de Dieu, car elle crée une autosatisfaction, mais il sait qu'elle le sépare aussi des hommes, lesquels n'osent pas lui exposer leur tourment et leur impuissance."
Sur le merveilleux Blog de Claude vous pourrez lire les histoires de quelques uns des ces Fols en Christ :

Ste Xenia de St Petersbourg
La bienheureuse Zina de Vetlouga

Les Saintes Folles-en-Christ de Diveyevo

Sainte et Bienheureuse Xénia de Saint Pétersbourg

La Bienheureuse Pasha de Birsk

Saint Térence le Thaumaturge






Bienheureux Basile

"L'histoire de Théophile et de Marie (autour de 540), que raconte Jean d’Éphèse, est à cet égard tout à fait exemplaire. C'étaient deux enfants uniques, issus de familles aristocratiques d'Antioche. Fiancés l'un à l'autre, et tous deux d'une grande beauté, ils cherchèrent à appliquer dans leur vie la parole évangélique: « Celui qui n'a pas connu le péché, Il L'a fait devenir péché pour nous » (2 Co. 5, 21). Théophile faisait le mime, le bouffon, et Marie portait des vêtements de prostituée. Ils allaient sur les routes, s'affichaient dans les villes comme des comédiens, disaient des plaisanteries, des choses absurdes, et les gens se moquaient d'eux, et parfois les frappaient. Ils cherchaient le mépris des hommes, la parfaite humiliation de leur moi, pour gagner cette liberté ineffable et le goût de la vie, tel qu'il est donné quand meurt l'ultime résistance de l'individualité égocentrique. Lorsqu'une femme demanda un jour à Marie: « Pourquoi, ma fille, te roules-tu ainsi dans le péché ? », celle-ci répondit sans hésiter: « Priez, Madame, pour que Dieu me tire de la boue du péché » 

Saint Syméοn d'Emése
Saint Syméοn était ermite dans le désert au-delà du Jourdain, quand il reçut l'appel de Dieu à vivre comme un « fol ». Il dit à son compagnon 12 d'ascèse: « Par la puissance du Christ je m'en vais me jouer du monde ». Il descendit dans la ville d'Emése. « Il y accomplissait des merveilles, mais pour l'amour de Dieu il faisait semblant d'être fou »: il cachait sa vertu en se dénigrant lui-même et en fuyant toute considération et tout honneur qui auraient pu lui venir des hommes. Car il avait de toute manière des charismes manifestes de sainteté: le charisme des guérisons, le charisme de vision prophétique — la voyance —, le charisme de «prière pure » et le charisme des larmes.
Ainsi, « un dimanche, comme nous le raconte son biographe, il prit des noix et entra dans l'Église au début de la liturgie, jetant des noix et éteignant les cierges. Comme on accourait pour l'en empêcher, il monta dans la chaire et de là se mit à lapider les femmes avec les noix. Quand enfin, avec beaucoup de peine, on l'eut contraint à sortir, il renversa les tables des marchands, lesquels le battirent à mort » . Des actes comme celui-ci témoignent combien il cherchait à refuser d'être honoré, d'être reconnu comme un saint, et d'en avoir la réputation. Il préférait qu'on le considérât comme un moine à moitié fou, sans dignité sociale élémentaire, cette dignité qui conforte et maintient le moi.
Une autre fois il travaillait comme serveur dans une taverne, mais on commençait à vanter sa vertu, et le monde venait au cabaret pour le voir, pour découvrir dans sa personne le type objectif de l'homme vertueux. Alors l'Abbé Syméon, afin de fuir l'honneur et la considération des hommes, fit semblant de convoiter la femme du cabaretier et de vouloir l'agresser pour satisfaire son désir. « Un jour que la femme du cabaretier dormait seule, pendant que son mari servait du vin, l'Abbé Syméon, dit son biographe, survint près d'elle et fit semblant d'enlever ses propres vêtements. La femme se mit à crier. Son mari entra et elle lui dit: « Jette dehors ce maudit. Il a voulu me faire violence. L'homme roua de coups de poing Syméon et le fit sortir de la boutique, dans le froid ». Puis il divulgua la chose dans toute la ville, disant: « Il aurait déshonoré ma femme, s'il avait réussi ».
Pour la même raison Saint Syméon fréquentait les prostituées de la ville et dansait avec elles dans Ies rues, lui qui était moine de l'Église, et il supportait leurs gestes indécents: « Il avait atteint un tel degré de pureté et d'impassibilité qu'il lui arrivait souvent de danser tenant une femme d'un côté et une de l'autre, d'être en leur compagnie au milieu des gens et de jouer avec elles au point que ces femmes sans pudeur mettaient leurs mains dans son sein et le palpaient. Mais le vieillard était comme de l'or pur. En aucune manière elles ne le souillaient ».
St Symeon (par Strato)

Saint Syméοn paraît également aux yeux des hommes transgresser l'ordre canonique de l'Église, les obligations élémentaires du jeûne: « Le juste mangeait souvent de la viande, alors que de toute la semaine il ne prenait même pas de pain. Nul n'avait idée de son jeûne. Mais il trompait le monde en mangeant de la viande devant tous ». Quand arrivaient les quarante jours du grand Carême du saint jeûne, il ne prenait rien jusqu'au jeudi saint. Mais le jeudi saint dès l'aube il s'asseyait sous le porche de l'Église et mangeait. Ainsi ceux qui le voyaient scandalisés de ce que, disaient-ils, il ne jeûnait même pas le jeudi saint ». Cette provocation qui scandalise les gens pieux rappelle le « défi » du Christ abolissant le sabbat, lorsqu'il assume la responsabilité d'ordonner au paralytique de « prendre son lit » (In 5, 1-16), et qu'il couvre les disciples «qui se mettent à arracher des épis et à manger » le jour du sabbat (fit. 12, I-8) ou « qui mangent leur pain avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées » (Mc 7, 1-16). En vérité le Christ n'abolit pas la loi, mais Il manifeste le dépassement de la Loi aux frontières du Royaume. Or Saint Syméοn est citoyen du Royaume. Il incarne dans sa personne le dépassement. Et ce dépassement n'est scandale que pour nous qui vivons encore avec la nécessité de la loi, avec la nécessité de la soumission, car nous n'avons pas encore atteint, ou nous ignorons, la « fin » de la loi, qui est la liberté des saints. Syméon à Εmèse semble vouloir faire scandale: il alla un jour jusqu'à entrer dans le bain public des femmes, « comme s'il allait vers le Seigneur de la gloire » note son biographe, l'évêque chypriote Léοn de NéapoIis. «Mais elles l'assaillirent, le frappèrent et le forcèrent à sortir». Il existe des modes éthiques et sociaux de répression, comme la loi, pour les passionnés. Mais il y a aussi la réalité de l'« impassibilité » des saints, cette réalité que Syméon révèle en libérant de l'ombre et de l'étroitesse de la loi notre vision spirituelle.

Cependant, outre ce qu'elle était en fait et au fond, cette tactique paradoxale avait aussi une dimension sociale, comme nous le confirme le biographe de Syméon. Car le saint parvenait à gagner la sympathie et la confiance des pécheurs, des malheureux, des humiliés. Il sauvait des femmes qui vivaient dans la prostitution, il les délivrait de la corruption en leur remettant de l'argent, il les menait jusqu'au mariage légitime même jusqu'à la vie monastique. Il gagnait même les incroyants et les hérétiques. Il les aidait à revenir à la foi droite. « Tel était donc son but D'abord sauver des âmes, soit en se portant vers elles par des voies bouffonnes ou détournées, soit en faisant des miracles, mais comme s'il était hors de sens, soit en donnant des avis, mais comme s'il était fou; ensuite faire en sorte que ne soit pas connue sa vertu, et qu'il ne reçoive des hommes ni louanges, ni honneur ». Il conseillait ainsi un archidiacre la ville: « Je te prie de ne jamais mépriser aucune âme, et singulièrement aucun moine ou aucun pauvre, quand tu les rencontres. Car l'amour sait qu'il y a parmi les pauvres, et surtout parmi les aveugles, des hommes purifiés comme le soleil par leur patience et leur souffrance »
Syméοn eut une fin bienheureuse. « Le Seigneur le prit, après l'avoir glorifié (dans son corps). Alors tous s'éveillèrent comme d'un sommeil. Ils se révélèrent les uns aux autres les merveilles qu'il avait faites pour chacun, et ils se dirent les uns aux autres qu'il avait simulé la folie pοur l'amour de Dieu ». 

Tout à fait parallèle est l'histoire de Saint André le fol en Christ.Il était né Scythe et il vint à Constantinople comme serviteur de Théognoste, qui était premier écuyer de Léon le Sage (886-911). Théognoste lui inculqua la culture grecque et le fit économe de sa maison. Mais André suivit la voie monastique et vécut comme « fol en Christ » environ trente ans. Il mourut à 66 ans, autour de 946. Il était spirituellement attaché à un prêtre de Sainte Sophie de Constantinople, du nom de Nicéphore. C'est à lui qu'il confiait sa dure ascèse. Et celui-ci le soutenait. Mais son biographe raconte aussi qu'il vit lui-même Αndré le « fol » dans sa cellule cachée se transfigurer, rayonner de la lumière de la gloire divine, comme le Christ sur le Thabor."
(extraits du chapitre consacré aux Fols en Christ par Christos YANNARAS dans son beau livre "La liberté de la morale" )


Sainte Tarse ou Tarcisia, folle en Christ contemporaine


Lire également La vie de St Théophile de Kiev Le Fol En Christ, Hiéromoine du Grand-Schème
de la Lavra des Grottes De Kiev, Ascète et Prophète sur le site d'Anne

Anar, punk, performer, quelles différences avec le fol en Christ ?
La tyrannie que veut éradiquer le "fol en Christ", c'est avant tout celle de l'ego avec ses exigences sans limites, l'idole qu'il veut abattre c'est encore une fois celle de son propre ego, qui est tant magnifié à notre époque et ce n'est que dans et depuis  cette âpre ascèse vécue réellement dans sa chair, et qui ne se paye pas de mots, qu'il peut ensuite remettre en question par toutes sortes de provocations toutes les tyrannies, et tourner en dérision tous les docteurs de la loi qui chargent les hommes de fardeaux difficiles à porter, et qu'ils ne touchent pas eux-mêmes de l'un de leurs doigts (Luc 11,46). Ce n'est que depuis son propre abaissement, son auto-dérision, la destruction renouvelée avec vigilance de sa propre image sociale respectable, avec l'assurance de ne pas tomber dans le piège de l'auto-glorification perverse de son humilité,  qu'il peut valablement   mettre en pleine lumière tous les péchés des puissants et à commencer par ceux qui devraient prêcher par l'exemple, ceux que l'on voit sur la scène publique comme les guides spirituels du peuple  c'est à dire le clergé. Rien à voir avec la révolte de l'anar ou du punk qui devrait ôter premièrement la poutre de leur œil, et alors voir comment ôter la paille qui est dans l'œil de leur frère (Luc, 6, 41)

vendredi 12 octobre 2012

« Le cléricalisme, voilà l'ennemi ! »

Un article de l'historien Jean Besse paru dans le dernier et très riche Messager orthodoxe aux Éditeurs réunis, concernant le cléricalisme fait trop écho à différents messages concernant le danger du pharisaïsme et les "liaisons dangereuses" entre l'Église-institution et l’État que j'ai postés ces temps-ci sur mon blog pour que je ne sois pas tenté de le retranscrire et vous inviter à acheter le n° de la revue si vous n'y êtes déjà abonné. Le voici :

Jean Besse
 "Cette exclamation vindicative de Gambetta, dans le dernier tiers du XIXe siècle, a laissé de profondes traces dans l'esprit et le comportement français. Peu fondée à l'époque οù elle a été prononcée, car confondant volontairement une apparente hostilité à l'influence du clergé catholique avec une réelle animosité antireligieuse, elle semble retrouver un nouveau sens dans la Russie d'aujourd'hui. L'article retentissant de Pierre Avril, correspondant à Moscou du quotidien Le Figaro, dans l'édition du jeudi 1er mars 2012 de ce dernier, en pleine page, sous le titre « L'Église orthodoxe affiche son soutien à Poutine», mérite quelques remarques. La partie la plus notable du texte, à la fois en sous-titre et dans la seconde colonne de la page 2, souligne la «désaffection de la pratique religieuse» révélant la « partie entamée de la légitimité de l'Église» par sa collusion avec le pouvoir post-soviétique. Le «renouveau » symbolisé par les coupoles redorées des sanctuaires serait donc moins éclatant et surtout moins durable qu'on ne le croyait. Si « le patriarche Cyrille tente de compenser» ce recul « par une proximité accrue avec le pouvoir, pas toujours bien comprise par les fidèles » (ibidem), ne faut-il pas en chercher les origines dans l'histoire moscovite des trois derniers siècles, à travers l'action politisante et peut-être purement politique des patriarches Philarète (Romanov), Nikon et Serge ?

 Kiev, jusqu'à l'invasion mongole, avait vécu de la « symphonie byzantine ». Elle était encore proche de son modèle et bénéficiait de son influence. Moscou, après la libération du XVe siècle, pouvait moins s'abreuver à la même source. Son éloignement géographique aux confins de l'Europe, la russité jalouse et méfiante qui en provint et finit par dévier en « vieille foi », l'asiatisme de sa cour, si proche de la Perse et des khanats tatars par tant de traits, développèrent une idéologie religieuse et égocentrique largement étrangère à l'universalisme romain qu'avait maintenu Byzance. Si le clergé remplace l'Église comme norme suprême, ainsi que dans, l'ex-Église hors frontières, la déviance tourne en esprit de chapelle et l'apostolat en chasse gardée.

 Dès lors, il n'est nul besoin de recourir aux cycles hégéliens pour deviner qu'après la tentative d'étouffement de la société civile par le clergé, un retournement violent se produira un jour contre l'Église tout entière, confondue avec ses évêques. Après Nikon, on eut Pierre le Grand et son Saint-Synode acéphale. Après-demain, quel Gambetta russe rassemblera les foules contre un patriarcat tenté par un « Guide Suprême » de la patrie sur le modèle iranien?

 L'Occident, en raison de l'idée papale, pourrait servir d'exemple à éviter. Boniface VIII, qui s'éteignit peu après le rude «attentat d'Anagni» (1303), avait porté à son zénith la théocratie pontificale. La bulle Unam Sanctam avait prétendu l'année précédente que « l'autorité temporelle doit être soumise au pouvoir spirituel ». Quelques années plus tôt, en 1296, il s'était fait le thuriféraire d'un cléricalisme exacerbé ; dans la bulle au titre provocateur Clericis Laïcos, véritable anticipation de l'actuel священноначалие russe (« principe sacerdotal »), il s'était exclamé : « Que les laïcs soient hostiles aux clercs, l'Antiquité nous l'apprend et l'expérience du temps présent l'atteste à l'évidence l » Il en mourut, mais l'Église continua sa route..." Jean Besse (in Le Messager orthodoxe n° 152. I-2012. Éditeurs réunis 91 rue Olivier de Serres75015 Paris)

Le professeur Jean Besse a fait paraître en 2011 un livre  sur la sainte higoumène Catherine de Lesna 



vendredi 5 octobre 2012

LE CHRISTIANISME N'EST PAS UNE RELIGION (3) par Mgr Athanase de Limassol


"L'église n’est pas là pour nous enseigner à devenir de bonnes personnes
 - pas le moins du monde!

C’est seulement naturel que nous devions devenir de bonnes personnes, parce que si nous ne le faisons pas, alors qu'est-ce que nous aurons réussi à faire? Cela concerne l’école maternelle. Notre Église nous enseigne à aimer le Christ – à aimer la personne de notre Seigneur Jésus-Christ. Dans l'église, une relation se développe. Il s'agit d'une relation personnelle entre l'homme et le Christ, non pas avec l'enseignement du Christ - non - non pas avec l’Évangile. L'Évangile est quelque chose qui nous aide à atteindre l’objectif de l’amour du Christ. Quand nous atteindrons ce stade de l’amour du Christ, l'Évangile ne sera plus nécessaire. Rien ne sera nécessaire ... toutes ces choses cesseront ... Seule restera la relation de l'homme avec Dieu. C'est la différence entre l'église et la religion. La religion vous enseigne à accomplir vos devoirs, c’est ainsi que font les idolâtres. Par exemple: disons que nous sommes allés sur nos lieux de pèlerinage, que nous avons fait nos dévotions, déposé de l'argent dans l’urne des offrandes, allumé quelques cierges, offert de l'huile, ou même fait nos supplications, laissé nos noms, tout. Toutes ces choses sont des devoirs religieux, mais notre cœur n'a pas changé le moins du monde. Voilà, nous avons fini de faire tout ce que nous devions faire, mais nous sommes les mêmes que nous étions auparavant: nous sommes prêts à attaquer l'autre, prêts à médire de l'autre, prêts à déverser notre bile à nouveau, ce que nous faisions avant .... Notre cœur ne change pas. Nous n'avons pas acquis cette relation avec le Christ, parce que nous nous bornons à des devoirs - à des devoirs religieux."
(extrait d'une conférence de Mgr Athanasios de Lemessol -  Version française de Maxime le minime)
voir autres extraits de La maladie du Pharisaïsme ICI
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