Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

vendredi 24 février 2012

Droit de Réponse de la part de l'Eglise de Grèce à l'article dans Le Point


ANNEXE de la Réponse à l'article "La puissante Église orthodoxe" de "Le Point", n° 2049-2050, du 22-29 déc. 2011 parue sur le site Amen.gr

Par la suite et pour votre information plus complète, nous vous joignons, à titre indicatif, des extraits traduits en français et choisis parmi une multitude de Bulletins de Presse récemment issus de l’Archevêché d’Athènes ainsi que du Saint Synode de l’Église de Grèce qui, très régulièrement et en toute transparence (contrairement, donc aux affirmations de Madame Kéfalas sur “la comptabilité […] des plus opaques”), se réfèrent à plusieurs reprises à la contribution sociale, pastorale mais aussi financière de notre Église et également en toute transparence sont téléchargés sur le site Internet de notre Église :
(1) les chiffres suivants, facilement accessibles sur le site Internet de l’Archevêché d’Athènes (http://www.iaath.gr/index.php?option=com_content&view=article&id=684:send-sms&catid=105&Itemid=469), alors que nous sommes dans le processus de rassembler des données respectives sur toutes les autres Saintes Métropoles du territoire grec :
“Du 1 janvier 2010 au 25 mars 2011 le Saint Archevêché d’Athènes assigna 1.260.000 euros à la mise en place d’un projet de distribution de soupes populaires pour nos semblables indigents dans le besoin et/ou sans domicile fixe. Du 1.3.2009 au 30.9.2010 il assigna 540.000 euros au même but.
Actions du Saint Archevêché d’Athènes
• 10.350 portions de nourriture distribuées gratuitement chaque jour, seulement dans les limites diocésaines du Saint Archevêché d’Athènes [et environ 35.000 portions chaque jour dans toutes les Métropoles de notre pays, d’après nos dernières estimations] ;
• 70.000 paquets de produits d’alimentation offerts chaque année aux familles nombreuses en nécessité ;
• 5 millions d’euros déboursés annuellement, seulement pour les soupes populaires du Saint Archevêché d’Athènes (ce montant inclut les soupes populaires offertes aussi par les paroisses de l’Archevêché) ;
• 4,5 millions d’euros dépensés en 2010 pour les aides financières accordées à des personnes indigentes à travers 150 paroisses. (L’état d’indigence doit être prouvé par une déclaration de revenus et une carte de chômage, afin que l’aide ne soit accordée qu’à ceux qui en ont vraiment besoin) ;
• 15.000 pièces en chaussures et vêtements offerts annuellement par l’intermédiaire du programme “Tabitha” ;
• 80.000 euros offerts annuellement à des personnes incarcérées, au même titre qu’une aide légale ;
• 7.000 unités de sang rassemblées annuellement par l’Archevêché d’Athènes et la ONG “Mission” (Apostoli, en grec) ;
• Du soutien accordé à des personnes indigentes qui ont besoin d’être hospitalisées dans des hôpitaux publics ou privés du pays ;
• Un réseau de 17 fondations caritatives avec 650 bénéficiaires ;
• 2 fondations abritant des enfants avec déficience mentale ;
• 2 jardins d’enfants (dont l’un qualifié de jardin d’enfants modèle pour les Balkans) ;
• 3.000 volontaires et des prêtres du Saint Archevêché au soutien de l’œuvre.”
(2) Du site Internet du Saint Synode de l’Église de Grèce (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what_sub=d_typou&etos=2011&id=1314), le Bulletin de Presse datant du 15.09.2011 et contenant les chiffres sur les taxes reversées par l’Église de Grèce :
“Concernant la taxation de l’Église.
L’Église de Grèce, dans l’espoir que le désarroi journalistique d’hier au sujet de la taxation de l’Église est dû à un manque d’information de ceux qui l’ont causé, désire informer solennellement le public que l’Église de Grèce, les Saintes Métropoles avec leurs fondations ecclésiastiques, les Saints Monastères et les Paroisses, qui sont des entités légales distinctes les unes des autres, reversent pourtant annuellement aux services d’impôts locaux leurs obligations fiscales suivantes :
1. Taxe de 20% sur les loyers annuels qu’ils touchent à leur immobilier,
2. Taxe supplémentaire de 3% sur leurs revenus provenant de constructions et de locations de terres,
3. Acompte sur taxe de 55% sur la valeur de la taxe no. (2) susmentionnée pour l’année suivante,
4. Taxe de 3‰ sur la valeur objective de leur immobilier (à l’exception des bâtiments pour l’utilisation du culte, de l’enseignement, de la religion ou de l’intérêt public, tels que églises, pensions de vieillesse, lieux pour les soupes populaires),
5. Taxe de 0,5% des legs et dons,
6. Timbres fiscaux et droits d’assurance à un taux total de 2,40% sur chaque offre pécuniaire de fidèles auprès des églises en raison d’office.
Également lesdites entités légales de l’Eglise reversent aux services des impôts les revenus fiscaux suivants :
1. Taxe salariale pour leurs employés et collaborateurs rémunérés par le  budget desdites entités,
2. TVA aux taux prévus pour les prestations de services et de biens,
3. Taxe sur les revenus à un taux de 8% sur toutes les factures de prestation de services,
4. Taxe sur les revenus à un taux de 4% sur tous les bons de livraison de biens et à un taux de 1% pour tous les combustibles liquides.
[D’après nos dernières informations, le montant total des taxes susmentionnées reversées par l’Archevêché d’Athènes, les Saintes Métropoles et le Service Central des Finance de l’Église de Grèce pour l’année fiscale 2011 fut de 12.000.000 euros environ.]
Finalement, l’Église de Grèce désire mettre l’accent sur le fait que, d’une part, l’exemption de la taxe sur l’immobilier pour l’utilisation du culte, de la religion ou de l’intérêt public est en vigueur depuis 2008 pour toutes les religions et les confessions possédant de l’immobilier sur le territoire grec et, d’autre part, bien que Ses revenus proviennent jusqu’aujourd’hui des petites économies des fidèles et sont affectés à l’entretien de Ses fondations religieuses et d’utilité publique, Elle n’a jamais requis un traitement fiscal privilégié  quelconque par rapport aux autres organismes à but non lucratif et contribuables du pays.”
(3) Du site Internet du Saint Synode de l’Église de Grèce (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what_sub=d_typou&etos=2010&id=1220), le Bulletin de Presse datant du 03.09.2010 et contenant les données quantitatives sur l’œuvre sociale de l’Église :
“[…] des chiffres furent présentés concernant le ministère social de l’Église de Grèce. Aujourd’hui, l’Église de Grèce, par l’intermédiaire du Saint Archevêché d’Athènes et des Saintes Métropoles locales, en plus des Fonds Généraux et Paroissiaux pour les Pauvres, lesquels sont au nombre de 2.325, entretient avec succès :
• 10 jardins d’enfants ;
• 10  écoles maternelles ;
• 19 pensions de vieillesse au sein du Saint Archevêché d’Athènes ;
• 66 pensions de vieillesse dans les Saintes Métropoles ;
• 13 centres de traitement pour les patients de maladies chroniques ;
• 8 établissements pour des personnes aux besoins spéciaux ;
• 10 hôpitaux – cabinets médicaux ;
• 7 établissements de soins de santé mentale ;
• 6 hospices pour les personnes sans domicile fixe ;
• 1 hospice pour les parents et/ou accompagnateurs de patients, dans la Sainte Métropole de Syros;
• 36 internats — orphelinats, maisons d’enfants ;
• 195 lieux d’agape (soupes populaires) des églises du Saint Archevêché d’Athènes et des Saintes Métropoles de notre Eglise ;
• Internats d'étudiants :
• 1 du Saint Synode (pour des étudiants étrangers) ;
• 1 de la Diaconie Apostolique (Internat Théologique) ;
• 2 des Saintes Métropoles de Ilia et de Syros, à Athènes ;
• 11 Internats d’étudiants dans des Métropoles des provinces.
De plus, sont pleinement opérationnels des Centres de Secours Social, des agences ecclésiastiques pour l’emploi, ainsi que le programme “Aide à domicile”, des Écoles Agricoles, des Écoles pour l’Apprentissage des Tâches Ménagères, de Musique Byzantine et Européenne, des Centres de Soutien Scolaire, etc.
En outre, le Saint Archevêché d’Athènes entretient le programme “Arche d’amour” pour la distribution de nourriture à des personnes sans domicile fixe, l’établissement “Tabitha” pour l’offre gratuite de vêtements, ainsi que la Fondation “Diakonia” pour l’éducation et le soutien psycho-social. Au sein des différentes Saintes Métropoles des centres similaires pour la distribution d’aliments et vêtements sont opérationnels.
Un programme du Saint Synode est en fonctionnement pour l’accueil d’immigrés et réfugiés, avec deux bureaux, dont l’un à Athènes et l’autre à Thessalonique.
Par ailleurs, dans des Saintes Métropoles opèrent 30 établissements pers, missionnaires, caritatifs, de secours aux personnes incarcérées, de soutien spirituel et social, de réinsertion sociale des mères indigentes et isolées.
Exceptionnels sont aussi du point de vue de leur équipement et exemplaires du point de vue de leur fonctionnement les 54 campings opérant dans les Saintes Métropoles locales et lesquels reçoivent un grand nombre d’enfants pendant les mois d’été pour une vie communautaire et spirituelle, formation, jeu, bains de mer etc. Il faut mentionner l’accueil d’enfants de familles grecques de la diaspora, suite à l’expression d’intérêt respectif de la part de nos Révérendissimes Métropolites, en vue d’une meilleure connaissance de leur pays et de l’apprentissage de la langue grecque.
L’entretien de banques de sang au sein du Saint Archevêché d’Athènes, dans chacune de ses églises, est une offre essentielle, en d’autres termes 145 banques de sang, en plus des 35 dans les provinces (les Saintes Métropoles).
À titre indicatif, pour l’année 2009 au-dessus de 96.320.358,13 € furent dépensés pour le maintien et le fonctionnement des établissements ecclésiastiques et à des buts philanthropiques et sociaux. […]”
(4) Dudit site Internet (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what_sub=d_typou&etos=2011&id=1326), le Bulletin de Presse datant du 12.10.2011 et présentant un résumé de l’œuvre  missionnaire de l’Organisme “Diaconie Apostolique” de l’Eglise de Grèce à l’étranger et les dépenses respectives :
“Le Saint Synode Permanent fut informé au sujet de l’apport financier de la Diaconie Apostolique de l’Église de Grèce à l’œuvre missionnaire réalisée par l’Eglise grecque en Afrique et en Asie. Au total, la Diaconie Apostolique assigna dans ces régions un montant de 4.000.000 € pendant la période des cinq années de 2006 à 2011.”
(5) Du même site Internet (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what_sub=d_typou&etos=2011&id=1283) le Bulletin de Presse datant du 12.04.2011 contenant les chiffres sur les dépenses depuis 2004 et actualisé par le Bulletin de Presse du 11.01.2012, cité par la suite (http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/holysynod.asp?archive=yes&what_sub=d_typou&etos=2012&id=1364) et concernant les bourses pour l’année académique 2012-2013, ainsi que l’octroi d’allocations aux familles nombreuses (continuée même —et surtout— en pleine crise économique du pays ! ) :
“Le Saint Synode Permanent fut informé par le Comité Synodique de Providence et Bienfaisance Sociale, sur le fait que, pour l’année 2010 au-dessus de  96.234.510,47 € furent dépensés pour le maintien et le fonctionnement des établissements ecclésiastiques et à des buts philanthropiques et sociaux. L’Église de Grèce exerce une œuvre sociale et philanthropique énorme pour le réconfort de nos frères souffrants et indûment tourmentés, laquelle est accomplie par les, à peu près, 700 fondations dans le Saint Archevêché d’Athènes et les Saintes Métropoles. À titre indicatif, ces dernières années l’Église de Grèce déboursa :
– pour l’année 2004 le montant total de 62.862.240,10 €,
– pour l’année 2006 le montant total de 90.723.926,13 €,
– pour l’année 2007 le montant total de 92.605.900 €,
– pour l’année 2008 le montant total de 92.605.900,75 €, et
– pour l’année 2009 le montant total de 92.023.217,75 €.
De plus, pour l’année 2010, le Saint Synode de l’Église de Grèce versa le montant d’environ 600.000 € pour des Bourses accordées à un nombre total de 100 étudiants grecs ou étrangers (qui poursuivent leurs études à l’étranger ou en Grèce, respectivement) et aussi couvrit leurs soins médicaux-pharmaceutiques dans tous les cas dans lesquels cela fut nécessaire, jusqu’à ce que les étudiants obtiennent leurs cartes d’étudiant auprès de leurs Facultés.
En suivi du programme d’encouragement par subvention du troisième enfant dans la région de Thrace, l’Église déboursa pour l’année 2010 le montant total de 1.086.276 € accordé à 917 familles.
En récapitulation, l’Église dépensa, pour son œuvre philanthropique en général, le montant total de 100.000.000 € pour l’année 2010.”
“[…] Le Saint Synode Permanent approuva :
1. trente (30) nouvelles bourses pour l’année académique 2012-2013, lesquelles seront octroyées à des étudiants grecs qui poursuivent des études auprès d’Universités de l’étranger. Vingt (20) de ces bourses seront accordées à des étudiants de Théologie et dix (10) à des étudiants d’autres disciplines.
2. La liste des bénéficiaires de l’allocation pour le troisième enfant en Thrace pour les deux mois du novembre et décembre 2011. Les familles qui obtiendront ladite allocation sont au nombre de 878, le montant total  étant de 176.008,00€.”
[Textes traduits du grec
et Annexe compilée par
Dr Nikolaos C. Petropoulos,
M.St., D.Phil. {Oxon.}]

samedi 18 février 2012

Réponse à l'article "La puissante Église orthodoxe" de "Le Point", n° 2049-2050, du 22-29 déc. 2011

Du Saint Synode de l'Eglise de Grèce Athènes, le 14 février 2012

 Madame / Monsieur le Chef de la Rédaction,

 Dans votre magazine Le Point, numéro 2049-2050, du 22-29 décembre 2011, parut un article par Mme Alexia Kéfalas, intitulé Le fabuleux trésor de l’Église grecque avec pour sous-titre “Tabou. La puissante Église orthodoxe, protégée par la Constitution et financée par l’État, échappe à l’impôt”. Dès le début de l’article, le lecteur est influencé négativement par des assertions affirmant que l’Église Orthodoxe en Grèce est omnipotente, protégée par la Constitution financée par l’Etat et surtout qu’elle échappe à l’impôt. En vérité, sur quoi fonde Mme Kéfalas ces aphorismes inexactes? Elle parle de fortune fabuleuse et mentionne des biens immobiliers, des revenus fonciers ainsi que des actions. Aurait-elle donc étudié le Cadastre de l’Église? Y-a-t-elle vu quelle fortune l’Église a cédée à l’État afin que plusieurs fondations pour l’éducation y soient construites, ainsi que des Universités, des Écoles Militaires, des écoles primaires et collèges, tous les grands hôpitaux, des stades et autres espaces sportifs? De même, combien de terrains et biens immobiliers ont été cédés à des organismes et collectivités locales? Comment donc Mme Kéfalas écrit de telles inexactitudes sans avoir une information complète et globale sur l’état de la fortune ecclésiastique? Elle ne s’est jamais enquérie de telles données auprès des services compétents du Saint Synode: d’où les aurait-elle donc puisées? L’Église, ne doit-elle pas avoir des fonds afin qu’elle puisse subsister en tant qu’organisme, afin qu’elle puisse mener à bien son œuvre pastorale et philanthropique? Comme nous le voyons dans l’article de Mme Kéfalas, non donc ! L’Église n’a pas le droit. Peut-être Mme Kéfalas saurait-elle que le dernier achat d’actions effectué par l’Église eut lieu suite à une demande de la Banque Nationale de Grèce pour l’augmentation de son capital d’actions et que cela fut fait afin d’aider à la relance de l’économie du pays et, qui plus est, que l’Église emprunta à la Caisse d’Épargne afin de pouvoir faire face à cette entreprise difficile ? Bien sûr, l’Église Orthodoxe de Grèce est omnipotente : c’est du fondateur de notre foi, notre Seigneur Jésus Christ, qu’elle puise son pouvoir ; c’est Lui qui est Dieu Omnipotent, qui devint l’homme parfait, afin de sauver, de par sa mort sur la Croix, le pauvre pécheur. L’Église est en effet omnipotente, puisque les fidèles de l’Église du Christ sont sa force et qu’ils sont prêts à tout offrir pour elle. Cette force de l’Église ne provient donc d’aucune loi humaine et d’aucun pouvoir étatique mais de la force sanctifiante que le Seigneur lui octroya et laquelle se matérialise en les personnes des fidèles, qui constituent Sa gloire, Sa force et Sa richesse. Mme Kéfalas écrit également, malintentionnément, que l’Église de Grèce, sous la forme d’une Entité Légale de Droit Public, échappe à l’impôt. Ceci est complètement erroné mais elle le cite quand-même intentionnellement afin de heurter l’Église encore plus profondément, puisque, hormis le fait que la totalité des entités légales de l’Église de Grèce reversèrent pour l’année 2011 un montant de 12.584.139,92€ en taxes, le Bureau du Comité Synodique de Presse remit à la journaliste en question le Bulletin de Presse datant du 15 septembre 2011 et précisant en détail quelles sont les lois en vertu desquelles l’Église reverse annuellement ses taxes et quelles sont ces taxes. Néanmoins, Mme Kéfalas n’a à priori pas pris tout ceci en considération et par conséquent n’en mentionne rien dans son article. Pour finir, en ce qui concerne ce que Mme Kéfalas évoque au sujet de “la Russie des tsars”, de “fiestas byzantines”, de “Jaguar (!) luxueuses”, de “jets privés”, de “dépenses démesurées pour les festins des membres du clergé” et d’autres rumeurs du même type destinées à être crues par le public, ci-joint, et pour son information, encore une fois (étant donné que le Bureau du Comité Synodique de Presse le lui a déjà envoyé à plusieurs reprises), veuillez trouver dans l’Annexe ci-joint la traduction du troisième paragraphe du Bulletin de Presse du Saint Synode datant du 3 septembre 2010, dans lequel est présenté en détail le ministère social et caritatif de notre Église. Tant Sa Béatitude l’Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce que Leurs Eminences les Métropolites de la Grèce, ainsi que tous les membres du clergé, ont fait du soutien des gens en ces moments difficiles leur priorité absolue et continue, afin que nous puissions lutter tous ensemble, unis, avec coopération et courage, pour sortir de cette crise terrible spirituelle et économique. Veuillez agréer, Madame/Monsieur le Chef de la Rédaction, l’expression de nos sentiments les meilleurs. Avec nos vœux fraternels, Par ordre de Sa Béatitude Mgr Iéronymos II, Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, + Gabriel, Évêque de Diavleia, Haut Secrétaire du Saint Synode de l’Église de Grèce

Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre

Voilà ce que l'on peut lire sur le salon beige
" Benoît XVI a créé 22 cardinaux Ce matin, le Saint-Père a présidé en la Basilique vaticane le sixième consistoire ordinaire public pour la création de 22 Cardinaux. Benoît XVI a prononcé une allocution dont voici quelques extraits : « Tu es Petrus, et super hanc petram aedificabo Ecclesiam meam... C’est sur ces paroles du chant d'entrée que s'est ouvert le beau rite consistorial... Ce sont les paroles par lesquelles Jésus a constitué Pierre comme fondement solide de l’Eglise. De ce fondement, la foi représente le facteur qualificatif. De fait, Simon devient Pierre, le roc, car il a professé sa foi en Jésus Messie et Fils de Dieu... Les paroles que Jésus adresse à Pierre mettent bien en évidence le caractère ecclésial de l’événement d’aujourd’hui. Les nouveaux Cardinaux, en effet, par l’attribution du titre d’une église de cette ville, sont insérés à tous les effets dans l’Eglise de Rome, guidée par le Successeur de Pierre, pour coopérer étroitement avec lui au gouvernement de l’Eglise universelle... Dans cette tâche délicate, le témoignage de foi donné à travers sa vie et sa mort par le Prince des Apôtres, qui, par amour du Christ, s’est donné totalement lui-même jusqu’au sacrifice ultime, sera pour eux un exemple et une aide... C’est en ce sens qu’il faut comprendre aussi l’imposition de la barrette rouge...."

S'agit-il d'inculture ? de paresse intellectuelle ? de mauvaise foi impérialiste ?
Je vous laisse choisir mais je n'en demeure pas moins chaque fois désolé... et rabattu sur mes exigences malgré ma bonne volonté... C'est sans espoir, la même vulgate est sans cesse répétée et reprise par un autre et un autre : "Tu es Petrus, et super hanc petram aedificabo Ecclesiam meam". Ben voyons ! Que peut-on réellement attendre d'une telle scie, d'une telle tarte à la crème resservie régulièrement, d'une telle contre-vérité ? RIEN.
Mais après tout je peux très bien avoir pour amis des juifs, des musulmans, des athées, et même des catholiques romains, leur rendre service, voire festoyer avec eux sans que l'on me parle d’œcuménisme....Qu'on nous foute la paix avec l’œcuménisme !! A quoi ça peut bien servir ???
Il tempo ci dirà...

jeudi 16 février 2012

Les surprises du mariage du dictionnaire étymologique du latin...



    Comprenne qui pourra !...... Ben  quoi ? ça sert les dictionnaires !
    Il serait peut-être préférable d'"appeler un chat un chat",  ( = Ne  pas avoir peur d'appeler les  choses par leur nom, de dire les  choses telles qu'elles sont.)
    Bon c'est le règne de la confusion militante et fière de l'être... pas
  grave...  il y a certainement eu des époques antérieures plus    confuses et pourtant ...elle tourne ! et puis rien ne dure n'est-ce pas ? Même les neurobiologistes le disent. Tout change si vite : Plus d'un tiers des mariages se terminent par un divorce, et même un sur deux dans les grandes villes ! Alors... on se calme ! Et encore chez les hétéros c'est moindre que chez les autres, car c'est connu c'est de toute façon formaté par la libido masculine majoritaire - de nature moins fidèle il faut bien le dire...alors quoi !?,  ça a encore moins de chances de durer. Et les enfants dans tout ça ? Ben quoi on se marie pour nous non? Pour notre développement personnel ! Et on a le droit d'avoir des bambins nous aussi. Et sinon qu'ils se débrouillent les bambins ! Avoir des valises ou des malles, en cuir ou en carton, vides ou pleines, chacun les siennes, pas vrai ? et les unes ne valent pas mieux que les autres ? Chacun pour soi et Dieu pour personne ! De toute façon ils finissent par se révolter contre leurs parents tôt ou tard, alors ? Ils se demandent tous à un moment donné si leurs parents sont bien leurs parents, alors autant leur donner de bonnes raisons de se poser des questions. Ouais des problèmes à résoudre ça aide à se développer non ? et faut bien que les psys gagnent leur croûte - ce n'est déjà pas si facile de nos jours, vous voulez augmenter le chômage ? Moi je veux faire ce que je veux et puis je veux créer des emplois avec mon activité perso ! "Dépassé le chacun pour soi. Quand je pense à toi, je pense à moi." (chantaient les Enfoirés) et inversement et puis :

"Marions-les, marions-les
Je crois qu'ils se ressemblent
Marions-les, marions-les
Ils seront très heureux ensemble !" chantait Juliette Greco

Bon après tout que les parents se débrouillent avec leurs embrouilles ! Euh ! C'est bien chrétien ça ? Euh ! tout est tellement confus dans ma tête ! Euh   ! C'est l'époque ma bonne dame !
Regardez les séries américaines comme Desperate ou Grey's anatomy : croquignolet ! Vous verrez à quel point les discours militants avec leur prosélytisme, leur propagande sont cromagnonesques et faiblards par rapport au formatage et au matraquage séducteurs des séries. Dégoulinant de bons sentiments malgré les apparences et ... Drôlement plus efficace pour attraper les mouches !

Enfin, nous sommes tout de même sur une autre planète tout en étant sur la même et tant que notre Église restera FIDÈLE à nos points de repère ça ira... sinon ! JE DIVORCE ! Moi aussi j'irai voir ailleurs... ou peut-être plus nulle part, d'ailleurs.
Scrongneugneu c'est la cata !
Tiens bon matelot, ton capitaine fait semblant de dormir ! Il va calmer toute cette tempête quand il se relèvera !

mercredi 8 février 2012

Conseils à un évêque par Barsanuphe de Gaza

"Je ne te conseille pas d'abandonner le soin des saintes Églises de Dieu qui t'a été confié, mais de garder ton âme dans la crainte de Dieu. Ne reçois de présents de personne, juge sans partialité, ne rougis pas devant le puissant, n'innocente pas l'accusé et ne condamne pas l'innocent. Éloigne de toi l'avarice qui est la racine de tous les maux (cf. 1 Tm. 6, 10) ; on la dit en effet, et elle est bien, une seconde idolâtrie (cf. Ep. 5, 5). N'aie pas de pensées de grandeur, afin d'être disciple de l'Apôtre qui dit : « N'aspirez pas aux choses élevées, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble » (Rm 12, 16). Ne cherche pas à plaire aux hommes, car tu sais ce qui est réservé à quiconque est atteint de cette passion. II devient étranger au service du Christ, comme le dit l'Apôtre : « Si je cherchais encore à plaire aux hommes, je ne serais pas le serviteur du Christ » (Ga. 1, 10). Et sois soumis au Seigneur qui dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes » (Mt. 11, 29). Éteins la colère en toi, car c'est la ruine de l'homme. Fais tout selon Dieu, et tu l'auras comme soutien. Crains toujours la mort, puisqu'il faut qu'elle nous vienne. Souviens-toi de l'heure de la sortie (de l'âme), et tu ne pécheras pas contre Dieu. Et si tu arrives à l'hésychia, tu trouveras le repos avec la grâce partout où tu vivras dans cette hésychia."
(Maitres spirituels au désert de Gaza - Solesmes 1966)

Chanter à l’Église...

Chœur byzantin serbe  Direction: Igor Zirojevic
 L’œuvre du chantre
1. Le chantre est un clerc situé au premier degré de la hiérarchie ecclésiastique. Il accomplit un travail liturgique, une œuvre sacrée, et ceci n'est pas comparable à une profession exercée dans le monde.
2. Par son chant, le chantre représente les fidèles et il tient de ce fait, parmi eux, une place particulière dans l'église. Mis à part ses dons (sa voix mélodieuse, sa connaissance musicale et son style personnel), le chantre doit être aussi un homme de prière et de foi. Le but de la psalmodie ne consiste pas à faire éprouver aux fidèles une jouissance esthétique mais avant tout à les élever spirituellement.
3. Le chantre est le dépositaire de la musique ecclésiastique qu'il transmet de génération en génération. Un tel héritage de nos pères constitue la grandeur de l’Église orthodoxe, il appartient aussi a la tradition sacrée de l’Église. La succession des chantres au pupitre sacre se fait de génération en génération.
 LIRE LA SUITE > ICI

lundi 6 février 2012

Une meilleure compréhension des divergences entre l’Église orthodoxe et l’Église latine

Jean-Claude Larchet vient de faire paraître sur orthodoxie.com un compte-rendu critique du livre du "Métropolite Amphiloque (Radović) du Monténégro et du Littoral, « Le mystère de la sainte Trinité selon saint Grégoire Palamas », suivi d’un entretien avec l’archiprêtre Jivko Panev, traduit du grec par Yvan Koenig, préfacé par Jean-Claude Larchet lui-même, aux éditions du Cerf, Paris, 2012, 326 p., collection « Orthodoxie ».
J'ai été bien inspiré de faire paraître quasi simultanément l'étude de Père André Borrely qui permet une fois de plus "une meilleure compréhension des divergences entre l’Église orthodoxe et l’Église latine dans les domaines de la théologie, de l’anthropologie et de la spiritualité, et par là contribue au dialogue théologique entre elles" comme le souhaitent sincèrement ceux qui rêvent d'unité profonde et réelle fondée sur des bases solides qui ont peu de choses à voir avec de manipulations conceptuelles qui pour être  iréniques n'en déforment pas moins la réalité et en peuvent donner que des mensonges ou des déceptions qui ne mèneront pas loin... 

Voici quelques extraits de cette recension de Jean-Claude Larchet qu'il est conseillé de lire en son intégralité  sur orthodoxie.com ainsi que le livre évidemment :



"[...] Saint Grégoire Palamas est l’un des témoins les plus représentatifs de la continuité vivante de l’ère patristique et, de même qu’il est indissociable des Pères qui l’ont précédé, la théologie orthodoxe est indissociable de lui.[...]
  Mgr Amphiloque tout en admettant qu’il puisse exister une certaine ressemblance entre la distinction palamite de l’essence et des énergies divines et certains éléments philosophiques du néo-platonisme refuse l’idée, souvent soutenue aujourd’hui, d’une influence directe et fondamentale de celui-ci.[...]

Sans nier la thèse fondamentale de Meyendorff selon laquelle les adversaires de Palamas (Barlaam, Akindynos et Grégoras) étaient avant tout des humanistes byzantins, héritiers ou restaurateurs de l’hellénisme antique qu’ils avaient recouvert d’un vernis patristique, Mgr Amphiloque étend sa réflexion en amont et montre que cet humanisme, proche de l’humanisme qui s’est développé en Occident à la même époque, est une conséquence logique de la conception de Dieu initiée par Augustin d’Hippone, développée par Thomas d’Aquin et formalisée par la scolastique cette conception de Dieu a suscité le refus de l’homme moderne et a engendré l’athéisme européen du XIXe et du XXe siècles. Alors que Dieu avait déjà été exilé par la théologie latine lorsqu’elle avait élaboré sa conception de la grâce créée, la négation de l’énergie commune de la sainte Trinité par les adversaires de Palamas et la théologie latine dont ils s’inspiraient a abouti d’une part à refouler les hypostases de la Trinité dans le domaine de l’abstraction, et d’autre part à nier la participation réelle (et non simplement intellectuelle et morale) de l’homme à la manifestation de la sainte Trinité. La réduction de l’homme à la nature et à lui-même (faute d’une communication et d’une communion authentiques avec Dieu par le biais de l’énergie divine) a abouti en Occident au naturalisme et à l’humanisme, tandis que la conception d’un Dieu abstrait a fait place dans un premier temps au théisme philosophique, lequel a donné lieu, dans un deuxième temps et par réaction, à l’athéisme, la pensée occidentale se révoltant finalement contre la fausse représentation de Dieu qu’elle s’était forgée.[...]

La théologie palamite permet en définitive, selon Mgr Amphiloque, de répondre à ce qui manque à l’homme contemporain et à ce à quoi il aspire : retrouver dans le Christ, par l’expérience de l’énergie de la sainte Trinité, une relation concrète, réelle et vivante à Celle-ci, qui lui permette de se dépasser lui-même, de s’unir vraiment à Dieu et d’être réellement déifié."

dimanche 5 février 2012

"Ne restons pas à la surface des Écritures" : De la nécessité de la "fidélité littérale"

La valeur de la pratique littérale selon Maurice Blondel
par P. André Borrely

"Pour intituler ce paragraphe, j'aurais pu emprunter à saint Isaac le Syrien une très belle formule : Ne restons pas à la surface des Écritures. Il y a, dans L'Action de 1893, une notion que l' œcuménisme gagnerait grandement à redécouvrir et à placer au centre même de ses préoccupations si du moins celles-ci visent non pas l'union des Églises, mais l'unité de l’Église. C'est ce que Blondel appelle une fidélité littérale (p.405). Il parle également, et pour le donner en exemple, du fidèle de la lettre (p.409). La grande tentation, la grande faiblesse de l'homme d'aujourd'hui est sans doute de croire qu'il doit purifier l'esprit de la lettre tenue pour inévitablement assujettissante. Mais la lettre, c'est ce que je lis dans le Nouveau Testament, ce sont les tropaires de l'Office byzantin que chante cette chaire de théologie qu'est la chorale de l'église. Et ce que Blondel appelle la pratique littérale consiste notamment à ne pas essayer de contourner la lettre, de l'interpréter de telle manière qu'on finit par la vider de sa substance. Celui que Blondel appelle le fidèle de la lettre, c'est le chrétien qui refuse de ne voir dans la lettre qu'hyperbole poétique ou orientale, c'est celui qui renonce à énerver le texte, au sens étymologique de ce verbe, c'est-à-dire à lui enlever son nerf, sa force, en cherchant à donner au texte une signification prétendument spirituelle consistant notamment à désincarner l'esprit, ce qui est le moyen par excellence de tourner le dos à la mentalité sapientielle des hommes de la Bible. Pour ne prendre qu'un exemple, je n'ai jamais compris comment le protestantisme peut concilier la théologie de la Sola Scriptura dont, sauf erreur de ma part, fait partie intégrante l'épître aux Éphésiens, et nier que le mariage chrétien soit un mystère sacramentel. Loin de nous aliéner, la lettre, parfois choquante, brutale, surprenante, nous permet pourtant d'accéder à la liberté véritable, si peu que nous nous y soumettions en voyant en elle la condition nécessaire de notre divinisation. Concrétisons ces affirmations à partir de quelques textes d'abord néotestamentaires, ensuite extraits de l'Office byzantin.


 Texte n°1 : Jn. 1, 12-13
A tous ceux qui l'ont accueillie, elle leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, aux croyants en son Nom, elle qui fut engendrée non point des sangs*, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu.

Il s'agit de la Parole. Les plus anciens témoins du texte du Prologue ne sont que quatre, mais deux d'entre eux datent du 2ème siècle (Tertullien et saint Irénée de Lyon), un troisième est un manuscrit latin du 4ème siècle, et un quatrième est une version syriaque. Ces quatre témoins ont le singulier et non pas le pluriel. On a de bonnes raisons de penser que le singulier est le texte véritable dans la mesure où il est le plus antique. D'autre part, nous savons qu'Irénée, à travers Polycarpe de Smyrne - ville qui n'est pas loin d’Éphèse, où saint Jean a achevé sa vie - se situait dans la filiation spirituelle remontant à l'Apôtre préféré du Seigneur.

Le prologue du quatrième évangile nous dit ici que si l'homme consent à recevoir par la foi le Fils de Dieu consubstantiel et coéternel au Père et au saint Esprit, et cependant devenu l'un de nous, il reçoit du Fils une participation à la génération éternelle du Fils par le Père. Seule est intelligible la lecture littérale de l'expression devenir enfants de Dieu, dès lors que le texte relie étroitement cette expression à l'affirmation que la Parole incarnée est engendrée de Dieu de toute éternité. Le mot enfant doit être pris au pied de la lettre, c'est-à-dire qu'il doit être compris comme une participation divinisante à la génération éternelle du Fils par le Père.

La Parole divine venue ici-bas épouser notre humanité n'est pas engendrée par la chair et le sang, mais directement par Dieu le Père dès avant les siècles. Et les hommes qui consentent à croire en elle ont deux générations : une génération charnelle, au sens biblique de cet adjectif, c'est-à-dire coupée de Dieu, et une génération divinisatrice qui les délivre de la chair et du sang. Engendré de toute éternité par le Père, le Fils, lorsqu'il naît ici-bas, ne saurait être engendré par un père terrestre, humain.. C'est bien ce qu'indique d'une autre manière Matthieu lorsqu'il achève ce que j'aime appeler le livret de famille de Jésus en disant : ...Jacob engendra Joseph, époux de Marie, de laquelle naquit Jésus appelé le Christ (Mt 1,16). Engendré de toute éternité par le Père, le Λόγος devenu l'un de nous ne peut être ici-bas le fils que de Marie et Joseph l'époux de celle que l'hymne acathiste appelle 1' épouse inépousée : Νύμφη Ανύμφευτε."

Note :
*Le langage de l'auteur du Prologue johannique exprime les croyances des hommes de l'Antiquité qui pensaient que la conception de l'homme s'effectuait par le mélange du sang paternel avec celui de la mère.

jeudi 2 février 2012

Du peu de considération réelle de l'Église latine pour St Grégoire Palamas


Voici encore un extrait de l'article de Père André Borrely qui montre encore une fois, avec certes un total esprit d'amour mais avec fermeté et précision, qu'il y a une incompatibilité durable et protéiforme entre théologie latine et théologie orthodoxe, et que tout œcuménisme sincère et honnête doit, de manière incontournable, passer par ces distinctions fondamentales et ... savoir quoi en faire !


"L'évêque d'Hippone et le métropolite de Thessalonique
Dans l'article que j'ai intitulé le bienheureux Augustin, et non pas saint Augustin, j'ai tenté d'expliquer pourquoi le monde orthodoxe a éprouvé et éprouve encore un certain embarras, une certaine hésitation devant l’œuvre de l'évêque d'Hippone. Pour l'Orthodoxie, la glorification d'un chrétien ou d'une chrétienne les chrétiens d'Occident, toujours plus à l'aise dans un langage plus juridique, disent : canonisation – ne saurait être qu'une affaire d 'héroïcité des vertus : encore faut-il que le saint ou la sainte ait été exemplaire par la rectitude de sa pensée sur Dieu, de sa théologie, ce dernier terme étant compris dans un sens fondamentalement sapientiel qu'indique Evagre le Pontique quand il écrit : Si tu es théologien, tu pries vraiment, et si tu pries vraiment, tu es théologien. Et beaucoup plus près de nous, le P. Cyprien Kern définissait la chorale qui chante dans l'église comme une chaire de théologie.

L'essence de la sainteté, pour l'Orthodoxie se situe dans un certain τρόπος ύπαρξης dans un certain mode d'existence, d'une part irréductible à l'héroïcité de l'expérience morale, si admirable et vénérable soit-elle, et d'autre part, ce mode d'existence présuppose une expérience de la théologie comprise non point comme une science mais en tant qu'elle est synonyme de sagesse et de prière.

Mais si l'évêque d'Hippone a mis et continue à mettre mal à l'aise le monde orthodoxe, inversement, saint Grégoire Palamas (1296-1359), métropolite de Thessalonique de 1347 à 1359, n'a jamais été accepté par l'Occident chrétien comme saint et ce refus ne semble pas intéresser le mouvement œcuménique : le protestantisme n'avait pas encore vu le jour lorsque s'opposèrent palamisme et thomisme, et le catholicisme campe sur ses positions médiévales en la personne de théologiens de valeur comme J-M. Garrigues op., Le Guillou (qui se dit par ailleurs ouvert au dialogue œcuménique avec l'Orthodoxie), J-M.R.Tillard; auteur, pourtant, de trois beaux ouvrages – Église d’Églises. Coll. Cogitatio fidei, n°143. Ed. du Cerf. Chair de l’Église, chair du Christ. Aux sources de l'ecclésiologie de communion. Ibidem, n°168; L’Église locale. Ibidem, n°191 dans lesquels Tillard développe une ecclésiologie qui rapproche de l'Orthodoxie la théologie catholique de l’Église. Si les termes d'embarras, d'hésitation peuvent suggérer le refus opposé par le monde orthodoxe à la théologie augustinienne, on pourrait dire que le refus de la théologie palamite par le catholicisme, et a fortiori par le protestantisme, peut être exprimé par le mot allergie. Mais cette dernière est allée plus loin que l'embarras ou l'hésitation à l'égard de saint Augustin. Car, outre l'hostilité envers Palamas, de l'Occident chrétien, augustinien puis thomiste, il y a eu un courant antipalamite au sein même du monde orthodoxe. Le métropolite de Thessalonique aurait pu s'appliquer à lui-même dans une certaine mesure la remarque du Christ en Lc 4, 24 :... aucun prophète n'est accueilli par sa patrie.


Dans son livre La théologie des énergies divines, des origines à saint Jean Damascène Jean-Claude Larchet remarque que la Dogmatique du P. Justin Popovitch ne mentionne jamais saint Grégoire Palamas ni la distinction entre l'essence divine totalement transcendante et imparticipable, et les énergies divines et incréées.

Les marxistes diraient qu'il y eut une alliance objective entre la théologie orthodoxe universitaire d'une certaine époque et, pour des raisons différentes mais finalement convergentes, la théologie catholique qui, elle, continue à rejeter Palamas. Cette tradition anti palamite occidentale n'est pas sans conséquences sur la tiédeur de plus d'un orthodoxe en face de l'engagement dans le mouvement œcuménique. Et ce que J-C. Larchet déplore à juste titre dans l' œuvre de Justin Popovitch, je l'avais moi-même déploré en 1973, en lisant et relisant la Dogmatique de l'Eglise orthodoxe-catholique de Panayotis N. Trembelas. En 1959, les deux premiers tomes de l'ouvrage de Trembelas furent publiés à Athènes par la Fraternité des théologiens ζωή, En 1961, le troisième et dernier tome fut publié par la Fraternité des théologiens Σωτηρ. Les trois volumes furent traduits par Dom Pierre Dumont osb et publiés en 1966 aux Editions de Chevetogne.

Lorsque, au sortir du maquis, le futur Père Cyrille s'en alla à Athènes pour faire des études de théologie en vue de la prêtrise, il eut comme professeur P.N.Trembelas. Or, dans les 1630 pages de la traduction française de cet ouvrage, Trembelas ne cite Palamas que trois fois et uniquement dans le premier volume. Mais le plus intéressant est de noter que le même auteur, dans les trois mêmes volumes se réfère 183 fois au Bienheureux Augustin !* Ainsi donc, le jeune hiéromoine qui arriva de Grèce en 1951 pour se mettre -au service de la paroisse orthodoxe grecque de Marseille avait encore tout à apprendre au sujet du plus grand théologien du Moyen-âge byzantin qu'il allait devoir commémorer chaque année, le deuxième dimanche du Grand Carême, sans qu'à Athènes on ait cru devoir l'y préparer en lui expliquant pourquoi l’Église orthodoxe célèbre, ce jour-là, la glorification du métropolite de Thessalonique.
Mais lorsque, dans les années 70, un de ses paroissiens et futur confrère** dévorait tout ce qui lui tombait sous la main dans le domaine de l'Orthodoxie et des Pères grecs, sans aucun mérite de sa part et ne s'étant donné la peine que de naître 18 ans plus tard, il avait l'avantage sur l'étudiant athénien des années 50 de pouvoir ne lire qu'en 1973 la Dogmatique de Trembelas, et d'abord, en 1969, le bel ouvrage du P. Jean Meyendorff : Introduction à l'étude de Grégoire Palamas.
A ce propos, il est significatif que, dans l'Eglise melkite catholique, on ait supprimé l'office célébré en l'honneur de saint Grégoire Palamas par les Eglises orthodoxes, et qu'on l'ait remplacé par un office en l'honneur des saintes reliques."***

Notes de M. le m. :
*C'est moi qui souligne. C'est le même courant occidentalisant néfaste pour l'Orthodoxie qui a produit tant de douteuses voire fausses  icônes au style saint-sulpicien sans rapport avec la tradition orthodoxe, qui a malheureusement  touché la théologie. On peut constater jusqu'à quel point cette influence, sous prétexte de dialogue interconfessionnel ,  peut être préjudiciable à l'Orthodoxie puisqu’elle peut créer dans le sein même de l’Église un courant anti-orthodoxe qui lui fait perdre toute spécificité et la dénature.
*C'est de lui-même dont parle ici P. André
*** C'est également moi qui souligne. La latinisation des églises orientales est plus insidieuse et profonde qu'il n'y paraît (au regard superficiel d'amateurs ne voyant que couleurs locales et orientalismes), transformant par toutes sortes de détails l'authentique spiritualité orientale en variante exotique locale de la théologie catholique romaine toujours vue comme princeps.


Au dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité. (Mat.23;28)

Hollande déclare la guerre à l'argent-roi (mais pas aux restaurants de luxe) | Atlantico
"[...] Car quelle cohérence peut-on trouver à un politicien qui prononce le dimanche un discours enflammé contre « l’empire de la finance » et une société pervertie par l’argent-roi… et qui déjeune le mardi dans un quatre étoiles parisien (aux prix ridiculement élevés) avec l’un des représentants les plus emblématiques de l’intelligentsia germanopratine ? [...]"


"[...] Car ils disent, et ne font pas. 4 Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. 5 Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes.6 ils aiment la première place dans les festins [...]" (Matthieu 23)

3.Ne mettez pas votre confiance dans les princes, Dans un fils d'homme qui ne peut sauver. 4 Son souffle s'exhale, il retourne en sa poudre, En ce jour-là ses desseins périssent. 5 Heureux celui à qui le Dieu fort de Jacob est en aide, Et dont l'attente est en l'Éternel, son Dieu ! (Psaume 145)

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