Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

jeudi 20 janvier 2011

L'altérité orthodoxe [5] suite

  le mariage, la confession...par Père André Borrely

S'agissant du mariage, certains chrétiens considèrent que ce n'est pas un mystère sacramentel, nonobstant ce qu'en dit saint Paul dans l'épître aux Ephésiens. D'autres soulignent l'importance du fait que le mariage est un contrat en justice officialisé par la présence d'un ministre qui n'est pas nécessairement le président de la célébration eucharistique mais peut être un diacre. Et d'autres chrétiens encore célèbrent le mariage selon le même rite que celui des ordinations, mettant ainsi l'accent sur l'invocation ecclésiale du saint Esprit afin qu'il viepne diviniser l'amour humain.
Un autre exemple nous est fourni par la confession. Ce qui caractérise l'approche orthodoxe de l'éthique, c'est, me semble-t-il le refus de concevoir le péché essentiellement comme une transgression de la loi divine, ecclésiastique ou civile, mais plutôt de le comprendre comme un échec existentiel, une perte de la vraie vie, une maladie. En grec chrétien, le péché se dit ἁμαρτία. Or, le verbe ἁμαρτανο, auquel correspond le substantif ἁμαρτία, a pour premier sens celui de manquer le but. Pour l'Orthodoxie, le péché ne relève pas d'abord de l'éthique, encore moins de l'ordre juridique ou de la sphère d'existence sociale, mais,. de l'ontologie. Les catégories majeures ne sont pas le licite et l'illicite, ce qui est permis et ce qui est interdit, mais la vérité de l'existence humaine, la réalité existentielle de l'homme, de l'identité de son être d'homme. L'éthique orthodoxe comprend le péché comme un comportement qui fissure l'être de l'homme dans la mesure où, alors qu'il a pour destinée d'être divinisé, d'exister selon le mode d'existence du Dieu tri-personnel, l'homme expérimente l'échec des épousailles divines. A la différence de l'Occident, l'Orient chrétien n'a pas connu l'hypertrophie du sentiment de culpabilité, la maladie du scrupule, la hantise de la damnation, la peur de soi et de Dieu. Ce qui est en question, c'est de savoir si l’homme réussit ou au contraire renie et rate sa vérité et son authenticité existentielle. Un Orthodoxe pense assez spontanément que le contraire du péché n'est pas la vertu mais la foi. On peut être très vertueux mais en ne possédant qu'une vertu sans amour. Il y a une manière d'être pur qui rend l'homme dur. Le péché est un comportement qui confère au néant une paradoxale consistance. C'est une aliénation et une altération de l'existence humaine, de l'être de l'homme en tant que convié à la déification. L'éthique orthodoxe expérimente le péché comme un évènement existentiel, une tragique aventure en laquelle est engagée l'intégrité de la vie de l'homme véritablement humain. La lecture que les orthodoxes font de l’Évangile, par exemple du passage du quatrième évangile sur la femme adultère, suppose que ce qui est constitutif de l'être même de Dieu, ce n'est pas la justice mais l'amour. La confession sacramentelle est considérée comme une démarche de guérison et non point comme une comparution devant le tribunal de la pénitence. Dans la liturgie de saint Jean Chrysostome, le prêtre qualifie le Christ de Médecin de nos âmes et de nos corps. Un autre texte liturgique appelle la Vierge, la Mère du Médecin. Et lorsqu'il accueille un pénitent, le prêtre orthodoxe lui dit: « Courage, ne me cache rien, tu doublerais tes péchés, tu es venu vers le Médecin, crains de repartir non guéri. » Le Christ n'est pas un juge mais un médecin, et le confesseur n'est' qu'un infirmier ou un aide-soignant, nullement un auxiliaire de justice. On peut se demander si la déchristianisation de l'Occident ne doit pas être recherchée dans un certain christianisme qui en était arrivé à dramatiser le péché et à hypertrophier le sentiment de culpabilité, la mauvaise conscience, au point d'accorder au pessimisme et à l'angoisse bien plus de place qu'au pardon.


Pour ceux qui ne voudraient pas attendre la parution des extraits les uns après les autres  vous pouvez Lire ici directement la suite de : L'altérité orthodoxe.

mardi 18 janvier 2011

Le pouvoir ne peut pas être christianisé, comme la mort ne peut non plus être christianisée


P. Grigorios Papathomas

Il parait sur Internet des textes qu'on lit à leur parution et puis qu'on oublie et qu'il faut donc relire. Voici donc quelques extraits du texte si important Sécularisation et Ecclésialité de l'Archimandrite Grigorios Papathomas, digne pasteur des âmes, publié sur le site Orthodoxie.com qu'il n'est pas inutile de rappeler.

"Pour aborder le phénomène, le problème de la sécularisation dans sa cause principale, il faudrait considérer celle-ci comme une sorte de tentation permanente de l’Église, qui est au fond la troisième tentation du Christ : la tentation à laquelle le Seigneur est soumis au début de son parcours sur terre.
[...]
D’un autre côté, considérant qu’elle peut apporter au monde un système politico-social idéal, l’Église se sécularise massivement ne serait-ce qu’à travers le combat de substituer, acquérir et maintenir le pouvoir séculier. À propos de cela, nous ignorons quelque chose d’extrêmement important : le pouvoir peut se hisser au-dessus des citoyens, mais ne peut jamais se hisser au-dessus du monde et de la sécularisation. Même sa suprématie envers les citoyens, exprime sa tendance vers l’absolutisation ; car il fait, lui aussi, parti du créé.
 
Le pouvoir ne peut pas être christianisé, comme la mort ne peut non plus être christianisée.
Lorsque l’Église est entraînée dans cette direction, ses visions eschatologiques perdent leur centre de gravité ; une version sécularisée de l’Église est alors présentée aux hommes, qui ne correspond ni à sa nature ni au contenu de la réponse donnée par le Christ à la troisième tentation. Elle oublie son identité et se transforme en une simple institution de ce monde, en devenant purement éonistique. Elle ressent alors le besoin de se justifier au niveau séculier et absolutise son oeuvre sociale et philanthropique. Bref, l’Église ne peut pas s’identifier au pouvoir politique, sans être en contradiction avec son identité, sa nature et sa mission, parce que justement l’Église ne peut être limitée à la forme  de ce monde.
[...]
Par ailleurs, il est vrai que la sécularisation a toujours été pour l’Église une grande tentation : chercher à imiter ou bien chercher à concerter avec les forces de ce monde, qui prétendent s’attacher à des questions telles que la destination de l’homme ou le but de l’Histoire. Plus précisément, les Églises établies localement se fixent comme ambition de devenir des Églises nationales séculières ou des religions utilitaires, flirtant avec l’historicisme séculier et adoptant l’esprit du monde déchu.

Il est certes vrai qu’une Église sécularisée devient, par définition, une idéologie religieuse, parce que c’est justement alors qu’elle descend au niveau des données médiocres et débiles d’un monde déchu et aboli. "

jeudi 13 janvier 2011

L'altérité orthodoxe [4] suite : le juridisme par Père André Borrely

Voici la suite de la conférence de Père André sur ce qui différencie l'Orthodoxie du Christianisme occidental. Lisez attentivement (quand tout aura été transcrit, j'en ferai un fichier *.pdf qui figurera en bonne place sur le blog des conversions devenir-orthodoxe.blogspot.com) .  Je découpe cette conférence en plusieurs messages en attendant, pour ne pas décourager le lecteur qui ne passe pas plus de 3' en moyenne sur le site. 
Oui, il faut avoir la patience de lire ce texte  l'on comprendra alors qu'il ne s'agit pas seulement de séquelles historiques de la 4ème croisade, ou de concurrence juridictionnelle, ou de querelles byzantines dépassées ou de vieux ressentiments qu'il faut abandonner pour pardonner, il s'agit encore moins de querelles de vieux couple. Non c'est bien plus que cela il s'agit de fondements de la pensée et de mise en oeuvre de cette pensée jusqu'au plus intime de la vie psychique, physique et spirituelle de l'être humain devant Dieu et devant les hommes. Foin des billevesées bien pensantes. Là, la formation philosophique est bien au service de la foi et on voit bien l'avantage de tels outils intellectuels. Grâces soient rendues au prêtre André Borrely !

    "L'intelligence humaine doit se retourner, se repentir devenir μετάνοια, afin de convertir les structures que les chrétiens ont introduites dans leur existence au cours des siècles, les concepts qu'ils ont laissé pénétrer dans leur pensée bien que ces concepts soient étrangers à l'essence véritable de l'Eglise, les facteurs empiriques qu'on a fini par confondre avec cette essence. Nous devons notamment nous interroger sur la place démesurée que le droit a prise dans la vie ecclésiale, dans la conception du mariage chrétien, du sacerdoce ministériel, de la rédemption, dans la représentation que les chrétiens se sont faite du mérite, du péché, du purgatoire et de l'enfer, du mystère sacramentel de la confession, de l'autorité et de la primauté dans l'Eglise.

La propension du droit est de nous donner ce que Leibniz a appelé un pouvoir moral. Il nous habilite à revendiquer, à exiger, au besoin par la contrainte, ce qui nous est dû. Avoir un droit, c'est détenir un pouvoir. Le droit constitue une barrière s'opposant aux empiètements d'autrui sur notre individualité. Il délimite la sphère en laquelle nous pouvons agir librement sans que notre activité puisse être entravée par autrui. En outre, le droit est essentiellement rationnel. Il se fonde sur l'esprit humain en tant que faculté d'ordre et puissance normative, comme raison qui légitime notre action et rend ses conditions moralement et socialement exigibles. La mentalité juridique nous accoutume inévitablement à une objectivation des situations existentielles, elle développe en nous la propension à substituer à l'indétermination dynamique de la vie, à l'unicité de l’évènement survenu dans la vie personnelle, des modèles de vie définitifs et impersonnels se référant à l'objectivité du cas général : cette femme de 22 ans qui, en quelques heures seulement, découvre avec horreur qu'elle a épousé un monstre, et qui veut continuer à être à part entière une fille de l'Eglise, ne va-t-on lui offrir que le célibat comme unique perspective de vie ? Plus une théologie est juridique, plus elle tend à rationaliser le mystère, moins elle est capable de réconcilier la pensée et la vie, la science et la sagesse, la connaissance et l'amour, et, plus généralement, toutes les réalités que divise la mentalité dualiste. Les Byzantins furent toujours étrangers au présupposé occidental selon lequel l'Eglise est une institution divine dont l'existence interne pourrait être définie de façon appropriée en des termes juridiques. Les concepts juridiques ne sauraient épuiser la réalité la plus profonde de l'Eglise. " (à suivre)

mercredi 12 janvier 2011

Les couples mariés, pas moins que les moines... par Mgr Kallistos

« La foi orthodoxe n'est pas abstraite, mais personnelle. Elle se préoccupe, non pas de principes généraux ni d’un code de moralité théorique, mais du salut de personnes uniques et notamment créées à l'image divine. […]
Jean Chrysostome appelle le mariage "le sacrement de l'amour." En tant que tel, le mariage exprime quelque chose de tout à fait fondamental de notre personnalité humaine. Car nous, les humains nous sommes créés à l'image de Dieu, et c'est d'abord et avant tout à l'image de Dieu la Sainte Trinité. «Dieu est amour» (1 Jean 4:8): pas l'amour de soi, mais l'amour partagé, pas l’amour d’une seule personne qui s'aime elle-même seule, mais une communion ou koinonia de trois personnes s’aimant les uns les autres. Dieu n'est pas seulement personnel, mais interpersonnel, pas seulement une unité, mais une union. Dieu est solidarité, échange, réponse, réciprocité. Si tout cela est vrai de Dieu, alors cela doit être vrai aussi de la personne humaine formée à l'image de Dieu. Si Dieu est amour, alors la personne humaine est aussi amour - non pas l'amour-propre, mais un amour partagé. La personne humaine est aussi solidarité, échange, réponse, réciprocité. Nous, les humains, comme les trois personnes divines, nous nous réalisons en vivant en communion ou koinonia: «Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l'amour est de Dieu» (1 Jean 4:7). Les couples mariés, pas moins que les moines, peuvent atteindre la plénitude de la theosis ou "déification" dans le Christ. Le but suprême du mariage est que le mari et la femme doivent chacun aider l'autre à entrer dans le royaume céleste. Grâce à leur amour mutuel et leur vie commune, tous les deux - avec leurs enfants, si Dieu leur a donné une progéniture - sont appelés à se rendre l’un l’autre plus proche du Christ. Comme une union éternelle entre deux personnalités uniques et éternelles, le sacrement du mariage n'a d'autre fin que celle-ci. »

dimanche 9 janvier 2011

L'altérité orthodoxe [3] VS dualisme et juridisme par Père André Borrely

P.André Borrelly
"Dans la lettre qu'ils adressèrent au pape Pie IX en 1848, les Patriarches orientaux écrivaient : «Chez nous, des innovations n'ont pu être introduites ni par les patriarches ni par les conciles, car le protecteur de la religion consiste dans le corps entier de l'Eglise, c'est-à-dire dans le peuple lui-même qui veut conserver intacte sa foi.» Les patriarches voulaient dire que tout laïc a reçu, à son baptême, le sacerdoce royal et prophétique, l'onction chrismale de l'Esprit, et donc que tout laïc est le gardien responsable du dépôt de la foi, de l'expression de la vérité de l'Eglise. Si les évêques ont pour mission de proclamer la vérité ecclésiale, les laïcs, eux, ont pour vocation de recevoir dans une démarche de liberté cette Vérité qui n'est pas quelque chose mais quelqu'un, à savoir le Ressuscité, lequel ne saurait demeurer pour les chrétiens une réalité extérieure qui leur serait assénée par le Magistère. Dans la proclamation épiscopale de la vérité de l'Eglise, tout fidèle doit pouvoir reconnaître la vérité existentielle dont il vit, pétri de grandes expériences.
Nous pouvons indéfiniment nous opposer sur la question de savoir si l'on peut recourir aux concepts de la philosophie aristotélicienne pour expliquer grâce à la théorie de la transsubstantiation le mystère eucharistique, ou bien si, à la fin de la sainte Cène, ce qui reste de pain peut être jeté à la basse-cour. Mais on peut adopter l'attitude de la théologie comprise comme l'envers silencieux de la raison raisonnante, comme intériorisation ascétique, orante et contemplative de l'expérience liturgique. On sera alors amené à faire ce que j'ai fait dans mon église : j'ai placé sur l'autel un carton sur lequel j'ai recopié cette phrase de saint Syméon le Nouveau Théologien: « Frère, ne communie jamais sans verser des larmes. »
Un prêtre de l'émigration russe à Paris, le P. Cyprien Kern avait eu la formule suivante : « La chorale de l'église est une chaire de théologie. » Dans 1'hymnographie liturgique de l'office byzantin, il y a une cohésion organique, mais ce n'est pas un système rationnel. Si, par exemple, vous voulez connaître la doctrine orthodoxe concernant la Mère de Dieu, plutôt que de vous plonger dans des manuels, allez donc à l'église chaque vendredi soir du Grand Carême et suivez l'office dit de l'Acathiste. Dans ses Chapitres sur la prière, Évagre le Pontique écrit : « Si tu es théologien, tu prieras vraiment, et si tu pries vraiment, tu es théologien. » Durant quatre siècles, sous la domination ottomane, les chrétiens étaient mis à mort s'ils étaient soupçonnés d'avoir joué un rôle dans la conversion d'un musulman au Christ : on suréleva donc les fenêtres de sorte que rien ne fût visible ni audible de l'extérieur. Il en fut de même en URSS. En 1996, j'ai entendu le Recteur de l'église de la Dormition, à Kassimov, évoquer la douce mémoire de son père, prêtre mort au Goulag, et comment on célébrait en ce temps-là la nuit de Pâques à voix basse pour ne pas attirer l'attention de la police. C'était l'époque où il était interdit de catéchiser les enfants, alors que l'Etat enseignait dogmatiquement l'athéisme. Et bien, que ce soit dans l'empire ottoman ou en URSS, c'est par la puissance festive et résurrectionnelle de la liturgie, c'est par la chaire de théologie de la chorale paroissiale, que la foi orthodoxe a survécu.
Vladimir Lossky a qualifié la théologie orthodoxe de théologie mystique. C'est exactement le sens du mot théologien quand on appelle saint Syméon le Nouveau Théologien ; c'est comme si on disait : le Nouveau Mystique. Mais ici encore les mots sont piégés. De même qu'il ne faut pas penser à science en parlant de théologie, mais plutôt à prière, célébration liturgique, sagesse, amour de la beauté divine et de la Lumière incréée, de même, mystique ne signifie pas ici un état d'oraison déterminé selon la classification de Thérèse d'Avila. La théologie mystique dont il s'agit est le bouillonnement et le jaillissement de l'expérience que l'Eglise ne cesse de faire du Mystère chrétien. C'est une théologie vécue et vivifiante. La pensée qui la constitue est une pensée en fusion et dynamique, une connaissance vitale, expérimentée et cherchant à se communiquer par le symbole qui évoque, l’icône qui nous parle d'une humanité déifiée et transfigurée, la poésie qui ne conceptualise pas mais évoque, suggère, le chant qui unit le beau et le vrai en une synthèse qui s'adresse à l'homme pris dans son intégralité et non point comme s'il n'était qu'intellect pur ou pure affectivité. Cette théologie est mystique dans la mesure où elle est expérience du Mystère.
Elle exclut deux comportements hélas fort répandus : le dualisme et le juridisme. Le dualisme est responsable d'une multitude de déchirures que l'œcuménisme est jusqu'ici impuissant à raccommoder. Si les chrétiens sont désunis, c'est bien parce qu'ils ont introduit la division entre la sainte Écriture et la Tradition, entre la parole et les rites sacramentels, entre les clercs et les laïcs, entre l'autorité et la liberté, entre la foi et les œuvres, entre le corps et l'âme, entre la pensée et la vie, entre la connaissance et l'amour, entre la foi et la raison, entre la philosophie et la théologie, entre les réalités spirituelles et les choses sensibles, entre la contemplation et l'action, entre la nature et la personne, entre la nature et la grâce, ou entre la nature et le surnaturel. Et ce dualisme paraît s'être prolongé dans la société déchristianisée avec la théorie marxiste de la lutte des bourgeois et des prolétaires. Je me demande même parfois s'il n'y a pas quelque chose de cela dans un certain féminisme." (à suivre)

samedi 8 janvier 2011

CARTES DE VOEUX [2°] pour 2011

R.P. Placide Deseille
"Ce qui importe avant tout, c'est d'avoir le sens et l'amour de l'unité de l'Église. Entre Orthodoxes, il est inévitable, et il est même sain, qu'il y ait des divergences d'opinions et de tendances. Mais dès lors que les divergences ne portent que sur des points secondaires et ne mettent en cause ni la foi, ni la discipline fondamentale de l'Église, elles ne doivent jamais entraîner des inimitiés, des exclusions, encore moins des ruptures de communion."
 Geronda Placide

in  "L'Athos hors de l'Athos"
(ed. du Monastère Saint Antoine Le Grand 26190 Saint-Laurent-en-Royan)


    Il est bon et juste d'avoir cette conscience "globale" ou transnationale du Christianisme et de manifester notre solidarité avec ceux qui subissent les persécutions même loin de nos frontières et qui viennent se réfugier à l'intérieur de nos murs accueillants...
      Il appartient sans doute à la Charité de favoriser le dialogue avec les Chrétiens qui étaient naguère considérés schismatiques voire hérétiques...
    Il est peut-être défendable pour certains de nos hiérarques de tenter de favoriser la paix et de protéger leurs ouailles des méfaits de fanatiques aveugles en offrant "diplomatiquement" à des dignitaires et responsables religieux étrangers à notre propre foi leurs propres livres religieux en signe de reconnaissance que Dieu aime toutes ses créatures sans exclusion, et de respect... de leur puissance terrestre présumée... 
     Il est bon de préparer par toutes sortes de rencontres hiérarchiques le tant attendu (et mythique) concile "panorthodoxe" à venir...
       Il est digne et juste de contribuer à l'édification de l'Église locale...

     Il serait bon aussi qu'au moins, ici et maintenant, dans les limites (larges mais précises) de notre pays, de notre continent, de notre langue, nous communiquions, nous manifestions concrètement quelque sentiment de solidarité et de fraternité entre Orthodoxes, sans souci de carrière, sans projet de prédominance pour que l'on puisse témoigner réellement de la foi orthodoxe et faire dire à ceux qui ne nous ne connaissent pas : "Voyez comme ils s'aiment !"

Tels sont aussi mes Vœux pour l'année 2011
et
JOYEUX NOËL !




à tous ceux qui ont conservé le calendrier des origines
Maxime Le minime

vendredi 7 janvier 2011

L'altérité orthodoxe [2] par Père André Borrely

Voici la suite du beau texte de P. André qui montre comment on peut (pouvait) participer à une réunion oecuménique tout en témoignant d'une foi orthodoxe authentique :

"Un soir de janvier des années 90, dans un village près de Marseille, il y avait une réunion œcuménique organisée dans la semaine de prière pour l'unité des chrétiens. La soirée était achevée. Nous avions entrepris de consommer une boisson chaude. Soudain, un catholique monta sur une table pour donner lecture d'un accord qui venait d'être conclu entre l'Eglise romaine et les Luthériens sur la question de la foi et des œuvres. Je pris part à la joie commune que procurait cette réconciliation théologique. Pourtant, je me disais que, somme toute, ce n'était pas un scoop. En effet, je songeais à l'ouvrage d'un certain Marc l'Ascète, qui, au 5ème ou au 6ème siècle, écrivit un ouvrage intitulé : De ceux qui pensent être justifié par les œuvres. L'auteur y développe l'idée que l'ascèse ne saurait faire du Royaume le salaire des œuvres. Elle n'est que l'exercice continuel et gratuit de l'humilité et de l'amour. Je songeais aussi à la huitième prière qui depuis des siècles est récitée au lever dans les monastères orthodoxes. Plus encore que par la longueur du nez de Cléopâtre, la face du monde eût été changée si le pape Léon X et Luther avaient récité chaque jour cette prière : ... « Sauveur, sauve-moi par grâce, je t'en prie. Car si tu me sauvais pour mes œuvres, ce ne serait plus grâce ni don, mais plutôt chose due ... Si ... la foi en toi sauve ceux qui n'ont plus d'espérance, et je le crois, sauve-moi car tu es mon Dieu et mon Créateur. Que la foi me soit comptée à la place des œuvres, mon Dieu, car tu n'en trouves point qui puissent me justifier. Mais que ma foi les remplace toutes, qu'elle réponde pour moi, qu'elle me justifie. »
Je voudrais vous faire sentir l'altérité orthodoxe et qu'elle vous apparaisse moins comme une réalité confessionnelle que comme l'humble témoignage de l'Eglise indivise où s'enracinent toutes les confessions chrétiennes. Je commencerai par le mot théologie qui, dans l'Orthodoxie, n'évoque pas principalement une spécialité scientifique ayant l'ambition d'effectuer l'inventaire du dogme en l'enrichissant par la spéculation intellectuelle et en le prolongeant rationnellement. La théologie n'est pas une science si par ce terme on entend un effort intellectuel pour construire une synthèse rationnelle du dogme. Il est significatif que le plus grand théologien orthodoxe du Moyen Age byzantin, Saint Grégoire Palamas, n'ait pas cherché à forger un système théologique.
A Marseille, il y avait le patron d'une civette, maintenant décédé, qui avait toujours, sous son comptoir, une bible et une Philocalie. Ce dernier terme, Φιλοκαλία qui signifie étymologiquement l'amour de la beauté, désigne une anthologie, publiée à Venise en 1782, de textes provenant des monastères et ermitages du pourtour de la Méditerranée orientale. Dès que la clientèle lui en laissait le loisir, il s'empressait de se plonger dans la lecture de ses chers auteurs. Et si quelqu'un s'avisait de lui demander quel roman policier l'absorbait ainsi, il se faisait une joie de lui parler d'Évagre le Pontique ou de Maxime le Confesseur. Non seulement il n'avait aucun titre universitaire en théologie, mais sa scolarité avait dû être brève, la nécessité de gagner sa vie ayant été pressante très tôt, comme pour beaucoup de grecs de cette époque. Toute la paroisse tenait Georges Théodorou pour un théologien. Je me revois, diacre, passant dans la nef et encensant indistinctement icônes et fidèles.
En arrivant devant cette colonne de prière, j'avais conscience de me trouver en présence d'une icône vivante. Je n'ai jamais entendu cet homme dire du mal de qui que ce fût.
Jamais aucun concept n'a pu engendrer la vie, jamais un enchaînement d'idées ne pourra rencontrer le réel. C'est pourquoi la seule théologie qui puisse jaillir en vie éternelle est celle qui sort de la vie en Christ d'un homme ou d'une femme qui consent à la déification. C'est le propre de la vie de ne sortir que de la vie. Saint Grégoire Palamas a écrit cette phrase admirable : "Toute parole peut contester une autre parole, mais quelle est la parole qui peut contester la vie ?" Pour être vraie, la théologie doit être existentielle. De saint Isaac le Syrien le P. Basile Gondikakis a pu écrire magnifiquement : "Il ne dit rien qui n'ait passé en lui sans qu'il en ait souffert." Pour le théologien ainsi compris, connaître ne se sépare pas d'aimer, penser signifie nécessairement penser la vie en Christ avec son cœur au sens biblique de ce mot, qui ne désigne pas l'affectivité mais le fond très secret de l'homme où se jouent la fidélité et l'ouverture à Dieu, ou, au contraire, l'endurcissement à son égard. La théologie doit être fondée sur l'ascèse par laquelle l'homme parvient, tel un palmier, à faire monter son cœur dans sa tête. Le saint le moins doué intellectuellement est un authentique théologien si peu qu'il ait acquis l'intelligence de la divinisation de l'homme par le saint Esprit, ce qui ne signifie pas qu'il soit un intellectuel. La vraie théologie requiert beaucoup d'intelligence, mais très peu d'intellectualité." (à suivre)

jeudi 6 janvier 2011

SAINTE THÉOPHANIE


À ton baptême dans le Jourdain, Seigneur, 
s’est manifestée l’adoration due à la Trinité 
 car la voix du Père t'a rendu témoignage en te nommant Fils bien-aimé 
 et l’Esprit sous forme de colombe, a confirmé la certitude de cette parole. 
Christ Dieu, Tu es apparu et Tu as illuminé le monde, gloire à toi !



 vous pouvez lire :


  1. Signification de la fête
  2. Interprétation de l'icône de la fête
  3. Interprétation interactive (en anglais) de la fête


lundi 3 janvier 2011

L'altérité orthodoxe [1] par Père André Borrely

Bien souvent il m'est arrivé de m'interroger sur ce prêtre imberbe (pourquoi mon Dieu une telle singularité, me suis-je souvent demandé ?) , maintenant  retraité, à la santé désormais fragile, mais à l'esprit toujours vif, que j'ai souvent trouvé un peu trop oecuménisant à mon goût (bien sûr !), se référant un peu trop souvent également ( selon une préoccupation, personnelle mais bien partagée, de référence aux Saints Pères avant tout, pour transfigurer la pensée du vieil homme) à la philosophie, qui fut l'objet de son travail d'enseignant pendant longtemps, ceci expliquant cela. Pourtant il m'a suffi  d'un entretien avec lui pour que ma perspective change, que je devienne plus attentif à ses propos et que ma défiance s'estompe sensiblement au point que je lui ai demandé la permission de publier quelques uns de ses textes sur mon blog, ce qu'il a accepté volontiers. J'ai en effet la conviction que Père André a conservé cette ligne directrice originelle de la participation orthodoxe au dialogue 'oecuménique', celle d'un témoignage d'une irréductible différence et d'une fidélité aux origines du christianisme donc de l'Orthodoxie. Voilà donc un texte sur L'altérité orthodoxe qui a fait l'objet d'un cycle de trois conférences à une rencontre oecuménique dont on pourra lire ici la première partie :

"Il y a quelques années, un mariage entre un orthodoxe et une catholique devait être célébré dans l'église d'un petit village des Bouches-du-Rhône. Chacun des deux  conjoints souhaitait la présence d'un prêtre représentant l'Eglise de son baptême. On me demanda de célébrer le mariage orthodoxe. Mais lorsque je pris contact avec le vieux Curé de la paroisse, celui-ci fut pris de panique : il n'avait jamais rencontré de prêtre orthodoxe. Il me pria de lui remettre le texte de l'office que j'avais l'intention de célébrer pour qu'il l'envoie à l'archevêché et sache s'il avait le droit d'autoriser une telle célébration dans son église. Je me suis retrouvé peu après dans la même situation à Marseille. Un français peut passer toute sa vie sans jamais rencontrer un orthodoxe. Et que de fois m'a-t-on demandé: "Comment doit-on vous appeler : Monsieur le Pasteur?" "Vous êtes pope?" "Vous croyez à la Vierge ?" En France, l'Orthodoxie est encore un christianisme inconnu ou méconnu, inattendu. Les catholiques,. les musulmans, les protestants, les israélites et même les témoins de Jéhovah, sont plus nombreux que nous qui ne devons être guère plus de 240.000. Aussi ai-je pensé qu'il vous plairait peut-être d'entendre un son de Cloche nouveau, susceptible de vous surprendre, mais peut-être aussi de vous donner l'envie de me dire ce que m'avait dit un soir à Aix-en-Provence le futur cardinal Billé, à la fin d'une table ronde œcuménique: "Je ne l'aurais pas dit comme cela, mais je suis d'accord avec ce que vous avez dit."
Le schisme de la Réforme fut un phénomène interne à l'Eglise latine, en l'absence de l'Eglise d'Orient qui depuis 1453 était devenue une Eglise sous la Croix, entrée pour quatre siècles dans une période de tragique mutisme historique. Sous la domination ottomane d'abord, ensuite durant les soixante-dix ans du totalitarisme communiste, l'Eglise ortho­doxe a tissé une icône du Christ de la Passion en entremêlant les fils dorés des grands transfigurés que furent saint Marc d' Ephèse, saint Cosmas l'Etolien, saint Païssi Velitchkovskiy, saint Séraphim de Sarov, saint Jean de Cronstadt, saint Nectaire d'Egine, et les fils rouges des martyrs qui vécurent dans l'Archipel du Goulag, et dont Olivier Clément a pu écrire qu'ils auront été les grands moines et moniales du 20ème siècle. Or, la recomposition de l'unité chrétienne ne sera réalisable que si elle est à trois voix. Sur beaucoup de sujets, catholiques et protestants donnent des solutions encore inconciliables à des problèmes posés dans le contexte d'une même culture chrétienne. Les orthodoxes sentent les choses autrement. Pour ne prendre qu'un exemple, jamais l'Orient chrétien ne s'engagea dans la vive et longue polémique qui opposa saint Augustin à Pélage et à Julien d'Eclane, et plus tard, mutatis mutandis, Luther à Érasme." (à suivre)

dimanche 2 janvier 2011

CARTES DE VOEUX [1°] pour 2011


Puissent tous ceux qui m’ont encouragé à poursuivre mes blogs recevoir personnellement dans leur vie toutes les bénédictions et d’abord et avant tout :

Moinillon




dont les conseils, le soutien et les prières m’ont été et me sont toujours précieux. Mille grâces lui soient rendues et que le Seigneur le bénisse de toutes ses bénédictions ! Longues années à sa présence spirituelle, artistique, humoristique, enseignante (francophone et russophone) et critique sur le Net pour un témoignage orthodoxe unique !



dont l’amitié profonde et la fraternité spirituelle sont pour moi une source d’actions de grâce à Dieu quotidienne. Que La Toute Sainte l’entoure toujours de sa tendresse et que St Seraphim, St Jean de San Francisco et tous les Saints qu’il vénère le guident et le protègent ! Que les pages de ses précieux blogs illuminent fidèlement l’écran de l’ordinateur des Chrétiens Orthodoxes comme leur veilleuse allumée devant leurs icônes à la maison !
 


qui a la bonté de trouver mon travail « de grande qualité ». Av.Aleksander qui n’est nulle part où on voudrait l’attendre, qui est un miroir vivant de la multiplicité, la diversité et la complexité d’un être vraiment vivant devant Dieu. Puisse son témoignage courageux et confiant en la Providence divine faire que juif et orthodoxe ne se conjuguent pas toujours de la même façon ! Que le Seigneur qui a choisi de s’incarner, de mourir et de ressusciter dans la chair d’un juif l’assiste dans son œuvre et lui donne de nombreuses années pour voir un jour son œuvre porter des fruits !

samedi 1 janvier 2011

Joyeuse Fête de Saint Basile et une nouvelle année remplie de bonheur pour tous !


"C'est le huitième jour de la Nativité et c’est celui auquel nous commémorons la Circoncision de Notre Seigneur. Parce que si vous êtes de quelque façon tenté de douter que le Verbe s'est fait chair, bel et bien chair, considérez seulement ce que signifie cette fête : trancher la chair et faire couler le sang. L'Incarnation n'est pas une illusion, mais le vrai sang du Dieu-fait-chair déjà versé à peine huit jours après cette sainte nuit.
Le rituel de la circoncision de l'Ancienne Alliance fait place au mystère du Baptême, mais nous Orthodoxes conservons la tradition de nommer nos enfants le huitième jour après la naissance. C’est le huitième jour après sa naissance que notre Seigneur a reçu le nom de Jésus, le nom déclaré par l'Archange Gabriel à l'Annonciation.
Et maintenant, notre calcul du temps se fait à partir du Huitième Jour, l'octave. Sa résurrection a transformé le premier jour de la semaine en huitième, le jour d'une nouvelle création. Le transept du temps. La linéarité est traversée par l’éternité faisant place à l'éternel présent de ce Jour, l’instant sans fin.

C'est aussi le premier jour d'une nouvelle année civile et nous faisons mémoire de notre père parmi les saints, saint Basile le Grand, archevêque de Césarée (379). Et comme d'innombrables autres familles orthodoxes à travers les siècles, notre famille commence chaque année avec la tradition de la Vasilopita. Le gâteau de Saint Basile. C'est une pieuse coutume que la cuisson de la Vasilopita, et cela remonte au 4ème siècle.


L'histoire se déroule à peu près de cette manière : A cette époque, la famine a dévasté le pays et l'empereur, ajoutant au poids de cette période difficile, a levé un impôt insupportable pour le peuple. On passe sa vie à chercher des solutions pour éviter la prison pour dettes, de sorte que le peuple du diocèse de Saint-Basile n’a désormais plus d’autre choix que de se départir de qui lui reste d’argent et de patrimoine.
En bon pasteur, Saint-Basile est venu à la défense de son troupeau et a appelé l'empereur à la repentance. Grâce aux admonestations du saint et à la grâce de Dieu, l'empereur repentant a réagi en ordonnant que les coffres contenant les pièces de monnaie et les bijoux prélevés sur le peuple soient remis et confiés aux bons soins de Saint-Basile. Le grand évêque a eu la lourde tâche de rendre les objets de valeur et les pièces de monnaie à son troupeau, ne sachant pas ce qui appartenait à qui. Il a passé la nuit en prière devant les icônes du Christ et la Toute Sainte.
La réponse a été du pain, un pain sucré devant être rompu. Saint-Basile a pris tous ces trésors prélevés sur le peuple et les a intégrés à la pâte d’un immense gâteau rond qu’il a fait cuire puis il a appelé le peuple de son diocèse à la cathédrale. Après la Divine Liturgie, le saint évêque a coupé le pain et en a distribué un morceau à chaque personne. Et miraculeusement, les trésors perdus de chaque personne leur ont été rendus dans la tranche qu'ils ont reçue.




En action de grâces à Dieu pour sa grande miséricorde et en commémoration de saint Basile, qui est né au ciel le premier jour de Janvier, nous continuons de faire cuire un pain pita (gâteau) ce jour-là. Dans chaque gâteau nous cachons une pièce de monnaie à l'effigie de saint Basile. Et c'est celui qui trouve la pièce dans sa tranche de gâteau qui reçoit la bénédiction de la nouvelle année.
La bénédiction de beaucoup de choses à donner à ceux qui en ont besoin.


Joyeuse Fête et heureuse nouvelle année!

Vous pouvez trouver et commander les pièces de Saint-Basile ici. Notre recette de Vasilopita, une variété de quatre-quarts, se trouve dans ce livre de cuisine grecque, un de nos préférés. (Et juste au cas où vous vous poseriez la question sur ce qui est écrit en grec sur l'anneau d'argent  «Priez sans cesse (1 Thessaloniciens 5:17). Vous pouvez le trouver ici.)"

©2007-2010, evlogia. Translated with permission. All rights reserved. Originally published at www.evlogiaonline.com

RÉSULTATS de l'ENQUÊTE


Voici donc le classement effectué par les visiteurs qui ont répondu au questionnaire sur le thème :

"Ce j'attends de mon prêtre"
  1. Aptitude à dispenser un enseignement religieux pour les paroissiens
  2. L'évangélisation et le travail avec les convertis
  3. Aptitude à donner une direction spirituelle aux paroissiens
  4. Aptitude à conseiller et aider les paroissiens concernant  des questions de la vie quotidienne 
  5. La relation d’aide à la famille
  6. Aptitude à bien prêcher 
  7. Aptitude à faire face à un conflit dans une paroisse
  8. Travailler avec les jeunes
  9. Aptitude à célébrer la liturgie dans d'autres langues que la langue d’origine
  10. Aptitude à communiquer dans d'autres langues que la langue d’origine
Evidemment ce sondage a de réelles limites : 
  • il n'a été rempli que par 21 visiteurs
  • certaines réponses (par la faute des consignes inhabituelles données à tort : classement au lieu notation)  sont ambiguës (j'ai du les rectifier à la demande) 
  • on ne saura pas par quel types de personnes il a été rempli (sont-elles toutes orthodoxes ?)
  • certaines fonctions du prêtre comme la transmission des mystères (sacrements) ne figurent pas  dans les 10 propositions
  • et on aurait sans doute encore bien d'autres critiques à lui faire
On s'efforcera donc de faire mieux une prochaine fois à l'occasion, c'est promis. C'était un coup d'essai.

Peut-on en tirer quelques indications néanmoins ?
La demande de ceux qui ont bien voulu répondre (et je les en remercie) semble plutôt porter d'abord sur l'évangélisation (des adultes) puis sur les fonctions d'enseignement et d'aide spirituelle et relationnelle que pourrait apporter le prêtre.  

"Ce que j'attends de mon évêque" et "Ce que j'attends de mon patriarche" (sic !) pourraient bien être les thèmes des prochaines enquêtes. D'autres blogs ou forums orthodoxes pourraient d'ailleurs bien (voire mieux) faire ces enquêtes... A bon entendeur...

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