Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mercredi 23 décembre 2009

DIEU PROPOSA et LA FEMME DISPOSA....L'icône de la Nativité

Il n'est pas inutile de rappeler les bons textes voici donc une un peu longue mais bien instructive interprétation de l' l'icône de la Nativité issue de "La Voie Orthodoxe"

"L'icône de la Nativité
Une icône étant par définition une "théologie visuelle", l'icône de la Nativité, plus que toute autre peut-être, permet de voir de façon manifeste, non seulement les approches théologiques différentes entre l'Orthodoxie et les confessions occidentales, mais encore que, sous l'apparence d'un dogme réputé commun à tous les chrétiens, nous sommes en réalité en présence d'enseignements distincts, pouvant même être opposés.
Si l'on observe une représentation occidentale traditionnelle, c'est-à-dire telle que nous les connaissons depuis le milieu du XVI° siècle, Noël c'est la fête intime de la Sainte Famille. Côté humain du mystère. Conséquence de la révolution humaniste opérée par la Renaissance, c'est l'homme-Dieu, plus que le Dieu-homme, qui est représenté, à supposer même que Dieu perce sous l'image de l'homme. Aspect sentimental et non dogmatique de l'événement. Représentation exempte de tout enseignement doctrinal, il ne s'agit que d'une touchante et attendrissante scène de famille dans laquelle chacun est appelé à se reconnaître.
L'Orthodoxie, en revanche, par son attachement farouche à la tradition dogmatique, filtre très sévèrement toute émotivité. Et pourtant cette icône semble fourmiller de détails à première vue inutiles. En fait, tous ont une signification ou une fonction historique ou dogmatique : directement tirés soit des Ecritures, soit de la Tradition orale, ils sont là pour donner une explication aussi large que possible de la fête, et dévoiler au maximum tous les aspects du mystère. L'icône suit en réalité très fidèlement le texte liturgique.
Au centre, sur fond de montagne, nous voyons la grotte avec le Sauveur dans la crèche. Penchés sur la crèche le bœuf et l'âne. Près du Christ, mais à l'extérieur de la grotte, est couchée la Mère de Dieu. En haut, au-dessus de la grotte et de l'Enfant, jaillit une source de lumière porteuse de l'étoile qui donne naissance à trois rayons. En haut à gauche, trois cavaliers, les rois mages. Au centre à gauche, trois anges admirent et glorifient le Dieu-homme. En haut à droite, d'autres anges, généralement au nombre de trois également, deux regardant vers le haut, un vers le bas. Au centre à droite, deux personnes regardent l'étoile, les bergers, auxquels s'adresse l'ange. Enfin, en bas de l'icône, à gauche, est assis Joseph, pensif, et devant lui se tient un homme bizarre, voûté, habillé en berger. En bas à droite, deux femmes baignent un enfant.
Cette foule de détails et de scènes n'est en fait rien d'autre que la représentation en images du kondakion de la fête, auquel ont été ajoutées les deux scènes du bas, à gauche et à droite :

La Vierge en ce jour met au monde l'Eternel et la Terre offre une grotte à l'Inaccessible,
les anges et les pasteurs Le louent et les mages guidés par l'étoile avancent,
 car Tu es né pour nous, petit Enfant, Dieu Eternel.


Deux aspects s'interpénètrent dans l'icône :
  1. le fait même, indubitable, de l'Incarnation.
  2. la finalité de cet acte, la restitution de l'humanité déchue.




Ainsi que le dit Saint Grégoire le Théologien, Noël n'est pas la fête de la création, mais de la re-création qui offre à chaque créature un nouveau sens à sa vie. C'est pourquoi, ainsi qu'en témoigne l'icône, chaque créature loue le Seigneur et participe à l'événement. Cette multitude de détails veut, en fait, représenter toutes les créatures terrestres et célestes (on dirait de nos jours "toutes les catégories sociales"!), ainsi que le dit un texte des vigiles (4° stichère du lucernaire) : Que T'offrirons-nous, Christ, à Toi qui es né pour nous sur la terre comme un homme ? Chacune de Tes créatures Te rend grâce : les anges T'apportent l'hymne; les cieux l'étoile; les mages leurs présents; les bergers leur admiration; la terre la grotte; le désert la crèche et nous une Mère - Vierge.

Nous souvenant que c'est sur les icônes que dans la Russie ancienne on transmettait ce qu'aujourd'hui on appelle le catéchisme, voyons l'enseignement doctrinal délivré par cette icône : le centre, tant sur le plan de la composition que de la signification, est l'Enfant emmailloté de langes (préfiguration des bandelettes qui recouvraient le corps mort du Christ et que les femmes-myrrophores trouvèrent dans le tombeau vide après la résurrection), couché dans une crèche (autel et eucharistie) sur le fond du trou béant, noir de la grotte. Cette grotte, les évangiles n'en parlent pas, mais nous la connaissons d'après la Tradition. L'écrit le plus ancien la mentionnant date du milieu du II° siècle. Saint Justin le Philosophe, dialoguant avec Triphone et citant l'évangile selon Matthieu, ajoute : Et comme Joseph n’avait pas de place pour s'arrêter dans ce village, il s'installa dans une grotte située non loin de Bethléem.
Le triangle noir symbolise notre monde anéanti par le péché des hommes et dans lequel a resplendi le Soleil de Justice. Ce trou noir symbolisant le monde, le péché, l'enfer est une constante de l'iconographie. Dieu est Lumière et Source de Lumière (voir l'icône de la Transfiguration). Je suis la Lumière du monde... Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la Lumière de la Vie /Jn VIIL12/. C'est cette même lumière qui se reflète sur les sujets aptes à le recevoir, cette lumière les pénètre et émane d'eux, ce que symbolise le nimbe entourant la tête des saints. Pareils à des batteries, ils emmagasinent la lumière, puis la restituent : ne dit-on pas des saints qu'ils "rayonnent"?
Mais ce monde qui refuse Dieu, la Vérité, ce monde qui gît dans le mal, la lumière lui est tout simplement refusée par l'iconographie. Les ténèbres ne sont pas un fait "positif", mais "négatif. Elles sont l'a- lumière ("a" privatif, c'est-à-dire "absence de lumière"). L'enfer n'est pas la haine de Dieu, mais l'absence de Son Amour. Et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas reçue /Jn 1,5/. Un "trou noir" analogue est représenté sur l'icône de la Résurrection. Nous avons cité plus haut les langes qui préfigurent les bandelettes. L'icône n'est pas un cliché de l'événement, elle voit plus loin, dans la perspective de la foi. La Rédemption est un tout inauguré par l'Incarnation : Tu es descendu, Seigneur, sur Terre pour sauver Adam et ne l'y trouvant pas, ô Maître, Tu es allé le chercher jusqu’ 'en enfer /matines du Samedi de la Passion/.
La Nativité est le premier stade, la première étape de la kénose, de l'abaissement, de l'amoindrissement volontaire du Christ. Le Maître prend la forme de l'esclave. L'Illimité, volontairement Se circonscrit, Se limite. Le Créateur prend forme de créature. Cette première étape se poursuivra, culminera par le point d'orgue de cette chute dans l'abîme : la mort en croix, puis la descente aux enfers qui symbolisera la Résurrection et se terminera par l'Ascension. C'est cette chute, immédiatement suivie du relèvement, que symbolisent les prosternations qui accompagnent la prière du fidèle orthodoxe : en se baissant on meurt avec le Christ et l'on renaît avec Lui en se relevant. L'homme tombé du Paradis n'était plus sur terre comme il l'imaginait. La terre en soi n'existe pas, c'est un stade intermédiaire, temporaire. L'homme était déjà de fait, et en puissance, en enfer. Enfer ou Paradis : pas de situation intermédiaire. Ainsi, le "trou noir" symbolise tantôt le monde, tantôt l'enfer ce qui, dans la perspective de la foi, est la même chose. L'Incarnation - c'est Dieu qui se fait homme afin que l'homme puisse devenir Dieu. C'est-à-dire qu'il puisse participer à la gloire de Dieu. Mais l'Incarnation n'est pas seulement "ce qui permet" à celui qui est limité de faire éclater ses limites et d'appréhender ainsi l'Illimité, mais c'est autant, et surtout, la manifestation du Dieu aimant, du Dieu d'Amour, la manifestation de la philanthropie divine.
La crèche dans laquelle est né le Christ a existé jusqu'au IV° siècle. Elle était en argile. Saint Jérôme, au début du V°s. regrette de ne plus pouvoir voir la crèche dans laquelle le Christ a été couché : "Par respect pour le Christ, nous l'avons remplacée par une crèche en argent. Mais ô combien plus précieuse était pour moi celle en argile, d'autant que Celui qui est né dedans condamnait l'or et l'argent".
L'âne et le bœuf. L'évangile ne les mentionne pas et pourtant ils ont toujours et de partout été indissolublement liés à la Nativité. Là encore, c'est la Tradition qui nous les situe dans cette place centrale, fondamentale. La raison pratique de leur présence s'explique ainsi : c'est à dos d'âne que voyageait la Mère de Dieu et le bœuf avait été amené par Joseph pour être vendu afin de couvrir les frais. Mais la raison dogmatique de leur présence s'explique par la réalisation de la prophétie d'Isaïe (1,3) : Le bœuf connaît son maître et l'âne l'étable de son seigneur, mais Israël ne me connaît pas et mon peuple ne comprend rien. Dieu est venu parmi les hommes et il ne s'est pas trouvé de place pour Lui.
La position de la Mère de Dieu se détache sur l'ensemble de la composition. Elle est le don de l'humanité à son Créateur. Cette dimension, très grande en proportion, correspond à la place occupée par la Vierge dans l'Église. L'absence de proportion est voulue : le personnage essentiel est magnifié au détriment des autres. L'Incarnation n'a pas été seulement le fait de la volonté divine, mais aussi celui de l'acceptation libre et volontaire de l'homme. En effet, sans le consentement libre et conscient de la Vierge, l'Incarnation n'était pas réalisable. Cette constatation nous amène à mieux comprendre le sens de la liberté chrétienne. Dieu, Christ, l'Église ne peuvent contraindre à Les aimer. Dieu prend de la Vierge, la chair qu'elle veut bien Lui donner. Cette maternité, dont elle est rendue digne par son exploit personnel, par l'ascèse de sa vie, elle l'assume de son plein gré, librement, et c'est en cela que son acte est grand. Le mystère de l'Incarnation n'est pas le fait quasiment mécanique de la seule volonté divine, que permettrait l'immaculée conception de la Vierge, notion totalement étrangère à l'Orthodoxie. Son acte est la réponse de la fidélité humaine à la promesse de fidélité divine. C'est le Fiat que l'humanité toute entière dit par sa bouche. Nous avons là toute la conception chrétienne du salut qui ne peut être obtenu sans ou contre la volonté de l'individu et, en filigrane, nous voyons la condamnation de la doctrine latine (XII°-XII° s.) des sacrements qui transmettraient la grâce ex opere ope- rato, par une sorte de mécanisation de la grâce, car l'efficacité d'un sacrement est tributaire de la "rencontre" entre ce qui est donné et ce que l'on donne, conformément à ce que nous enseignent les Écritures dans la parabole du Semeur : un même grain, selon le sol sur lequel il tombe, donnera tantôt une pousse vive, tantôt se desséchera /Marc IV,3-9, Luc VIII,5-9/. L'eucharistie agit pour le salut de l'âme, mais aussi pour le jugement et la condamnation de celui qui la reçoit sans foi et piété, ainsi que nous le confessons dans la prière de saint Jean Chrysostome lue juste avant la communion.
La Vierge est la nouvelle Eve et de même qu'Eve était la mère de tous les vivants, Marie est la mère de toute la re-création. C'est cet exploit personnel, au nom de l'humanité, que l'icône montre dans cette présentation majestueuse de la Mère de Dieu. Par son exploit, par sa vie personnelle, elle a réussi à rester pure dans ce monde pécheur qui est le nôtre, c'est en cela qu'elle est un guide pour l'humanité.
La Mère de Dieu est le don suprême de l'humanité à Dieu. Mais elle fait pleinement partie de l'humanité, c'est pourquoi Elle est - sur l'icône - en dehors de la grotte, avec le reste de la création.
La Vierge est drapée de rouge. Symboliquement, cette couleur représente ici le sacrifice et la résurrection. Son regard, son attitude sont une méditation. Ce n'est pas tant le joyeux événement qui l'habite, mais les ultimes conséquences qu'elle pressent.
Les anges remplissent leur double ministère. En haut, à droite, deux anges sont tournés vers le haut, vers Dieu : c'est la louange, la glorification, la doxologie incessante. Un ange se penche vers le bas, vers les bergers : c'est l'intercession auprès de l'humanité, c'est l'ange annonciateur, l'ange gardien. Il annonce la bonne nouvelle aux bergers qui semblent l'écouter à la fois effrayés, recueillis et admiratifs. Leurs regards sont dirigés vers la source de lumière, vers l'étoile.
Ces bergers sont des gens simples, au cœur pur, c'est pourquoi l'ange leur parle directement, sans intermédiaire. Ils ont cette simplicité de l'enfant qui leur permet de percevoir l'incompréhensible : Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Il en va tout autrement de ces hommes de science que sont les rois-mages. Cette connaissance du miracle ne peut leur être donnée directement comme aux bergers incultes, mais purs de cœur et d'esprit. En tant qu'hommes de science il leur faut un long cheminement intellectuel - symbolisé ici par le long voyage qu'ils effectuent à cheval guidés par l'étoile - pour aboutir à la connaissance absolue du sujet étudié. Deux modes de connaissance. Deux attitudes face à la révélation. Deux chemins menant au même but, mais par des voies différentes.
Dans ces deux types d'hommes - les bergers et les mages - l'Église voit les premiers éléments de la communauté ecclésiale. Les bergers sont les prémices de l'Église de la circoncision (les juifs) et les mages, de l'Église des gentils, des nations (les non-juifs). Référence aux tous premiers temps de la propagation de la foi et de l'implantation des Églises à partir de ce point central, originel, qu'est l'Église de Jérusalem d'où sont partis les apôtres dispenser la bonne nouvelle à travers le monde. L'adoration des mages souligne la place qui revient aux non-juifs, et dans une perspective plus lointaine, la place revenant aux convertis, et la légitimité de leur ministère au sein de l'Église. Contrairement à ceux qui "naissent dans l'Église", les convertis, suivant en cela les mages, y parviennent après un long cheminement personnel. Nous voyons ici la représentation iconographique de la doc- trine à laquelle l'Église est parvenue après un débat qui fut historiquement long et houleux : les chrétiens sont, en dehors de toute connotation ethnique ou raciale, le "Nouvel Israël" et sont les héritiers des promesses faites à la race élue. Les mages témoignent également du caractère universel de l'œuvre salvatrice du Christ, ce que l'Église professe à chaque office des vêpres dans le cantique de Syméon : (cet enfant) "est une lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël".
À l'origine, l'Adoration et la Nativité étaient deux fêtes séparées, ce qui est encore le cas en Occident. L'Orthodoxie a uni ces deux fêtes en une seule. Dans les catacombes romaines (images du II°-IV0 s.) on peut voir la Vierge assise, tenant l'Enfant sur ses genoux et recevant avec Lui l'adoration des mages.




Au-dessus de la grotte où repose l'enfant, issu d'un demi-cercle sortant des limites de l'icône, un rayon lumineux traverse l'étoile et se scinde dans sa partie inférieure en trois rayons. Le demi-cercle symbolise le "Lieu Très-Haut", et l'étoile, portée par le rayon qui en est issu, nous montre qu'el- le n'est pas un simple fait cosmique, astrologique, mais qu'elle est porteuse d'une nouvelle d'En-Haut. Le triple rayon qui sort de la source unique de Lumière est, dogmatique- ment, la marque de l'uni- trinité de Dieu, mais elle est aussi l'image de l'accomplissement de la prophétie sur le déchirement des cieux : Ah! Si tu déchirais les cieux et si tu descendais sur terre... /Isaïe 64,1/. Cette lumière qui se déverse à flots sur la terre, permettant une jonction entre les cieux et la terre, est aussi une forme d'échelle permettant d'accéder, d'ici-bas, au ciel. L'unique rayon sortant de la sphère supérieure marque l'essence une de Dieu, mais en sortant de l'étoile il se partage en trois éclairs : symbole de la Trinité et marque de la participation des trois Personnes - trois Hypostases - à l'économie du salut.

Une composition similaire d'un rayon se terminant en trois éclairs avec ici une étoile, là-bas une colombe, se retrouve dans l'icône de la Théophanie, qui est la suite logique et immédiate de la Nativité.
Cette descente de l'Esprit qui semble fendre les deux est une réponse à la prière antique d'Isaïe citée ci-dessus, qui se poursuit par cet espoir : Tu ferais ainsi connaître à tes adversaires qui tu es. Véritable épiclèse de l'humanité annoncée par l'ange du Seigneur : L'Esprit- Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre /Luc 1,35/.
Une autre interprétation à ces cieux qui se déchirent et à ce désert qui voit descendre le Christ est la réalisation de la préfiguration de la manne descendant du Ciel pour nourrir le peuple juif. Le Christ est le pain eucharistique, cette nourriture spirituelle venue du Ciel pour l'humanité.
En bas, à droite, deux femmes baignent un enfant. Nous connaissons cette scène par la Tradition, on la rencontre également dans les évangiles apocryphes, pseudo-Matthieu, pseudo Jacques. Cette scène est là pour prouver que l'Enfant qui est né est véritablement homme, Fils de l'homme, et en tant que tel Il est soumis à toutes les lois de la nature, à toutes les contingences matérielles, terrestres. L'une des deux femmes serait, d'après la Tradition, la juste Salomé.
Cette double représentation, sur une même icône, d'un même personnage - procédé fréquemment utilisé - prouve une fois de plus que l'icône n'est pas un cliché, une photo, mais elle est un tout, un enseignement dogmatique complet. Dans la grotte nous voyons le Fils de Dieu qui en tant que Créateur n'a pas besoin de la créature, en bas à droite, c'est le Fils de l'homme que la Vierge regarde, car Il a besoin d'elle. Nous pouvons également voir là une affirmation du dogme de Chalcédoine sur la divino-humanité du Christ.
Le dernier élément de cette icône est Joseph, en bas, à gauche, assis, pensif, saisi par le doute que lui inculque ce personnage habillé en berger et qui n'est autre que ... le Tentateur, le Diable. Disons tout de suite que cette interprétation, aujourd'hui communément admise, est cependant violemment réfutée par certains, notamment le père Georges Drobot, lui-même iconographe, qui ne veulent voir dans ce personnage qu'un simple berger conversant avec Joseph. Toutefois, en dépit d'une argumentation intéressante, cette thèse, ne nous convainc nullement : il suffit de voir comment Joseph détourne obstinément son visage (ce qui prouve qu'il n'y a pas d'échange, pas de conversation entre eux) refusant d'écouter les propos et les doutes que ce personnage tente de lui insuffler.
Joseph est là, mais il est à côté, il ne participe pas à l'événement, on voit combien il n'est pas le père de l'enfant : quel contraste avec l'iconographie occidentale ! La Tradition apocryphe a inspiré les textes liturgiques sur les doutes qui assaillent Joseph sous l'influence du Diable (d'ailleurs représenté parfois avec une queue et des cornes). Il n'est pas possible d'aller contre les lois de la nature, dit le Diable à Joseph : "Pas plus que ce bâton ne peut produire un feuillage, un vieillard ne peut engendrer, une vierge ne peut enfanter", nous rapportent les apocryphes et, en réponse, le bâton aussitôt se couvre de feuillage. Cet événement est parfois représenté sur les icônes.
Mais au-delà des doutes ou du drame personnel de Joseph, c'est toute l'humanité qui est représentée en lui. C'est le drame de la foi, l'incrédulité du genre humain face à des réalités qui dépassent son entendement. C'est la difficulté, voire l'impossibilité, de recevoir tout principe transcendant, tout surnaturel.
Sur certaines icônes la Vierge tourne son visage au regard paisible, apaisant, réconfortant, aimant, tantôt en mère sur l'enfant que l'on baigne, tantôt en épouse, en compagne, sur Joseph pour le rassurer, c'est alors l'Église qui incite l'humanité à garder sa foi.
Tel est l'enseignement dogmatique de l'icône orthodoxe traditionnelle soumise aux canons de l'Église. Toute liberté prise avec ces canons enlève tout ou partie de la plénitude de son message dogmatique. Certaines icônes fortement influencées par l'Occident masquent notamment la réalité historico-dogmatique par une scène familiale de tous les jours. Saint Grégoire le Théologien disait déjà : "Tu mets en avant tout ce qui est rabaissant et tu passes sous silence tout ce qui est élevant". Mettre tout l'accent sur ce qui est humain, terrestre, "rabaissant" ne donne pas la possibilité à l'esprit de s'élever jusqu'à la connaissance du mystère divino-humain, mais au contraire rabaisse ce mystère, et notre esprit, à notre niveau terrestre. Mais n'est-ce pas là tout le débat sur le rôle, la place et la vocation de l'Église : s'adapter au monde ou l'élever ?"
P. Germain Ivanoff-Trinadtzaty

vendredi 18 décembre 2009

"Aujourd’hui notre parole, comme chrétiens et comme Palestiniens..."

Extraits d' un appel oecuménique à la fin de l'occupation de la Palestine


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[...] Nous croyons en Dieu, un Dieu bon et juste
2.1 Nous croyons en Dieu, un et unique, créateur de l’univers et de l’humanité, un Dieu bon, juste et aimant toutes ses créatures. Nous croyons que toute personne humaine est créée par Dieu à son image et à sa ressemblance. La dignité de l'être humain provient de celle de Dieu et elle est égale en toute personne humaine. Cela veut dire pour nous, ici et maintenant sur cette terre en particulier, que Dieu nous a créés non pour que nous nous disputions et nous affrontions, mais afin que nous nous connaissions et nous aimions les uns les autres, et pour édifier ensemble cette terre, par notre amour et notre respect mutuel.
2.1.1 Nous croyons en son Verbe éternel, son Fils unique notre Seigneur Jésus Christ, qu’il a envoyé comme Sauveur du monde.
2.1.2 Nous croyons en l’Esprit Saint qui accompagne l'Eglise et l’humanité dans leur cheminement. C’est lui qui nous aide à comprendre les Ecritures, dans les deux Testaments, formant une seule unité, ici et maintenant. C’est lui qui nous révèle la manifestation de Dieu à l’humanité, dans le passé, le présent et l’avenir.

Comment comprendre la Parole de Dieu ?
2.2 Nous croyons que Dieu a parlé à l’humanité, ici, dans notre pays : “Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les Prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui aussi il a fait les siècles” (Hb 1, 1-2).
2.2.1 Nous, Palestiniens chrétiens, comme tout chrétien dans le monde, nous croyons que Jésus Christ est venu accomplir la Loi et les Prophètes. Il est l’alpha et l’oméga, le début et la fin. Illuminés par lui et guidés par le Saint Esprit, nous lisons les Ecritures, nous les méditons et nous les interprétons, comme le fit Jésus aux deux disciples d’Emmaüs : “Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait” (Lc 24,27).
2.2.2 Le Christ est venu proclamer que le Royaume de Dieu est proche. Il a provoqué une révolution dans la vie et la foi de l’humanité. Il nous a porté un “enseignement nouveau” (Mc 1,27) et une lumière nouvelle pour comprendre l’Ancien Testament et les principaux sujets qui y sont mentionnés et qui ont rapport avec notre foi chrétienne et notre vie quotidienne, tels les promesses, l’élection, le peuple de Dieu et la terre. Nous croyons que la Parole de Dieu est une parole vivante qui jette une lumière nouvelle sur chacune des périodes de l’histoire. Elle manifeste aux croyants ce que Dieu dit ici et aujourd’hui. C’est pourquoi il n’est pas permis de transformer la  Parole de Dieu en lettres mortes qui défigurent l’amour et la Providence de Dieu dans la vie des peuples et des personnes. C’est là le défaut des interprétations bibliques fondamentalistes, qui nous portent la mort et la destruction lorsqu'elles figent la Parole de Dieu et la transmettent, comme parole morte, de génération en génération. Cette parole morte est utilisée comme une arme dans notre histoire présente, afin de nous priver de notre droit sur notre propre terre.

2.3.4 Notre lien avec cette terre est un droit naturel. Ce n’est pas seulement une question d’idéologie ou de théorie théologique. Pour nous, c’est une question de vie ou de mort. Certains ne sont pas d’accord avec nous, et nous traitent même en ennemis pour la seule raison que nous voulons vivre libres sur notre terre. Parce que Palestiniens, nous souffrons à cause de l’occupation de notre terre, et parce que chrétiens, nous souffrons des fausses interprétations de certains théologiens. Face à cela, notre rôle consiste à rester fidèles à la Parole de Dieu, source de vie, non de mort, et à conserver la “bonne nouvelle” comme elle est, “bonne” pour nous et pour tous les hommes. Face à ceux qui menacent notre existence comme Palestiniens, musulmans et chrétiens, par les Ecritures Saintes, nous renouvelons notre foi en Dieu, car nous savons que la Parole de Dieu ne peut pas être pour nous une source de mort  >> LIRE LE TEXTE COMPLET

samedi 5 décembre 2009

Le massacre (contemporain) des innocents...


Le saviez-vous?


Les entreprises dépensent environ 17 milliards de dollars chaque année pour le marketing destiné aux enfants , une augmentation très nette par rapport aux 100 millions de dollars dépensés en 1983.

Jusqu'à l'âge d'environ 8 ans les enfants ne comprennent pas l'intention persuasive de la publicité et de très jeunes enfants ne peuvent pas distinguer entre les publicités et le contenu d'un programme.

Les enfants de 2 à 11 ans voient plus de 25.000 annonces en une année de télévision seulement.





"Campaign for a Commercial-Free Childhood est une coalition nationale de professionnels de la santé, d’ éducateurs, de groupes de revendication, de parents et de personnes qui se soucient des enfants. Basée au Children's Center Juge Baker à Boston, CCFC est le seul organisme national (us) dont la vocation est de limiter l'impact de la culture commerciale sur les enfants. L‘équipe de CCFC et le comité directeur sont des militants, des auteurs, et d'éminents experts sur l'impact des médias et du marketing sur les enfants. La plupart d'entre nous sont aussi des parents.

Notre mission
La mission de la CCFC est de mettre l'enfance à l'abri du marketing. Une culture de médias axée sur le marketing vend aux enfants des comportements et des valeurs motivés par la nécessité de promouvoir le profit plutôt que le bien public. La commercialisation de l'enfance est aujourd'hui le lien entre un grand nombre des problèmes des plus sérieux auxquels sont confrontés les enfants, et la société. L'obésité infantile, les troubles alimentaires, la violence des jeunes, la sexualisation, le stress familial, l'alcool et le tabagisme des mineurs, le matérialisme rampant, et l'érosion des jeux créatifs pour enfants, sont exacerbés par la publicité et le marketing. Lorsque les enfants adoptent les valeurs qui dominent la culture commerciale de la dépendance aux choses que nous achetons pour la satisfaction de la vie, une attitude «moi d'abord", la conformité, des achats impulsifs, irréfléchis et la fidélité servile à une marque, alors la santé de la démocratie et la durabilité de notre planète sont menacées. CCFC travaille pour les droits des enfants de grandir et la liberté des parents de les élever, à l’abri des intérêts commerciaux."



La nativité new style 2009 ?


St Nicolas prie Dieu pour nous !

jeudi 3 décembre 2009

SOLIDARITE ENFANTS du KOSOVO

Pour relayer le message de Claude dans son blog Orthodoxologie

Solidarité!


10ème convoi humanitaire-Hiver 2009





Vous aussi aidez les Serbes du Kosovo !

Cet hiver, l’association Solidarité Kosovo effectuera son dixième voyage humanitaire en direction des enclaves serbes du Kosovo-Métochie.
Depuis cinq ans, grâce à vos dons, des enfants qui n’ont rien reçoivent à Noël des jouets et des vêtements chauds. Depuis cinq ans, les écoles serbes des enclaves reçoivent du matériel scolaire en grande quantité. Lorsque nous avons créé Solidarité Kosovo en 2004 nous avions décidé d’inscrire notre action dans la durée. Une aide n’est efficace et n’a de sens que si elle est régulière ! Ce dixième voyage humanitaire que nous ferons grâce à vous pour ce Noël 2009 est là pour témoigner du sérieux de notre action.


Dans moins de deux mois, à la fin du mois de décembre, dix jeunes Français de l’association Solidarité Kosovo parcourront 2000 Km en camion pour rejoindre les enclaves serbes du Kosovo et de la Métochie. Nous nous rendrons dans les enclaves de Banja, Osojane, Crkolez, Gorazdevac, Visoki decani, Orahovac et Velika Hoca. En nous rendant dans chacune de ses enclaves nous apporterons, outre du matériel, un véritable message de solidarité. Ce ne sont pas seulement dix bénévoles qui apporteront pas moins de 50 m3 de matériel, ce sont dix Français, représentant des milliers d’autres, qui viendront soutenir moralement un vieux peuple ami, que l’histoire et la politique ont voulu effacer de notre mémoire. Ce sont dix français qui par leur soutien infaillible, leurs sourires et leurs messages d’espoir rallumeront la flamme de l’amitié franco serbe que certains souhaiteraient voir s’éteindre.


Le peuple serbe du Kosovo a aujourd’hui plus que jamais besoin de notre soutien. Parce que le combat des mots ne suffit plus il faut désormais agir sur le terrain. Aider ces populations à vivre convenablement sur leur terre, permettre aux enfants de recevoir une éducation décente ou redonner un sourire à un enfant le temps de Noël sont les objectifs que nous remplissons.


Aujourd’hui, nous disposons déjà d’un stock informatique de cent ordinateurs complets avec logiciel en langue serbe, de plusieurs mètres cubes de matériel scolaire, de 18 m3 de vêtements neuf d’hiver et d’une grande quantité de cadeaux qui seront distribués aux plus petits. Il nous manque cependant une partie des fonds nécessaires aux locations de camions, à l’essence et à tous les autres frais incompressibles qu’un tel voyage nécessite.


Nous vous demandons donc de vous mobiliser, de mobiliser vos amis, votre famille et de faire parvenir un don à l’association « Solidarité Kosovo ». Une aide, aussi faible soit elle devient une fortune quand plusieurs centaines voir milliers de personnes se mobilisent.


Les enfants serbes du Kosovo Métochie comptent sur Nous ! Nous comptons sur vous !

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POUR CONTINUER A NOUS AIDER :


• chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo » à l’adresse : Solidarité Kosovo - BP 1777 – 38220 VIZILLE - FRANCE
• Virement bancaire : code BIC : CEPAFRPP382 - Code IBAN : FR76 1382 5002 0008 7707 2878 125
• Donnez en ligne grâce à Paypal : http://www.solidarite-kosovo.org/fr/dons-en-ligne
Nous vous rappelons que Solidarité Kosovo est une association de bénévoles et que chaque don sert directement les missions humanitaires. Aussi chaque don donne droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 % du montant du don.

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